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Le second livre des Chroniques
Sondez les Écritures - 5e année

Conclusion du second livre des Chroniques

1. La grâce inaltérable de Dieu

De la première à la dernière page de la Bible, comme du premier au dernier roi de Juda, la grâce éternelle de Dieu est omniprésente.

Par rapport aux livres des Rois, bien des écarts de conduite nous sont voilés alors que les actes de fidélité sont mis en évidence par l’Esprit de Dieu.

S’il est une expression qui pourrait résumer à elle seule ce second livre des Chroniques, c’est bien ce que l’apôtre Paul écrit aux Romains : “Là où le péché abondait, la grâce a surabondé” Romains 5. 20.

En effet, la fin du livre (ch. 36) semble signifier l’anéantissement complet du peuple de Dieu :

  • quatre rois sont emmenés en captivité et meurent à l’étranger (Joakhaz, en Égypte ; Jehoïakim, Jehoïakin et Sédécias, à Babylone) ;
  • le temple est incendié et Jérusalem est ravagée ;
  • toute la population valide se trouve déportée en Babylonie, là où véritablement “le péché abondait”, “jusqu’à ce que la fureur de l’Éternel monta contre son peuple et qu’il n’y eut plus de remède” (36. 16). Néanmoins la grâce invariable de Dieu (“qui a surabondé”) reprend toujours ses prérogatives. C’est ainsi que le livre se termine par l’annonce d’une future délivrance et d’un prochain retour de captivité (36. 22, 23).

2. La durée de la captivité à Babylone

La constatation

Le nombre d’années nous est précisé (36. 21), reprenant une révélation que JérémieJérémie 25. 12 ; 29. 10 avait transmise de Jérusalem au prophète Daniel déjà à BabyloneDaniel 9. 2 : 70 longues années.

L’explication

Les Juifs auraient dû observer, tous les sept ans, une année sabbatique pour laisser la terre se reposerLévitique 25. 1-7. Or pendant toute la période de la monarchie en Israël, le peuple n’avait jamais respecté ses engagements ni observé cette prescription. La monarchie couvrant une période d’environ 490 ans, le calcul est simple (490 : 7 = 70). Dieu avait donc été frustré de 70 ans de repos. C’est pourquoi il les réclame à son peuple désobéissant de la manière la plus sévère qui soit : 70 ans de captivité à Babylone (de 606 à 536).

Par cette révélation, nous comprenons mieux la prophétie de Moïse : “Je me souviendrai (dit l’Éternel) de la terre : la terre aura été abandonnée par eux, et elle aura joui de ses sabbats, dans sa désolation, eux n’y étant plus ; et ils accepteront la punition de leur iniquité, parce que… oui, ils ont méprisé mes ordonnances, et que leurs âmes ont eu horreur de mes statuts” Lévitique 26. 43.

3. La précision de la parole de Dieu

Il n’y a rien de hasardeux dans le texte biblique. Même une flèche tirée à l’aventure pour tuer soit un roi impie (Achab ; 18. 33, 34), soit un roi pieux mais désobéissant (Josias ; 35. 23, 24) répond à la prédication d’autres prophètes quelque temps auparavant.

Dans la succession des grands empires qui ont dominé le monde, nous constatons la même précision prophétique. Ainsi, le triomphe de Babylone (instrument de punition de Dieu à l’égard de son peuple) dès l’année 606, avait été prédit par HabakukHabakuk 1. 5-11. Sa chute sera annoncée par Jérémie (chapitres 50 et 51) et le nom du chef de ce nouvel empire (perse) nous est fourni par Ésaïe, plus de 150 ans avant l’événement : il s’agit de CyrusÉsaïe 44. 28. Celui-ci sera l’initiateur des retours d’exil des Juifs en Juda. Les livres d’Esdras et de Néhémie nous le confirment.

La foi ne doit pas s’étonner de telles précisions prophétiques, ni de telles réalités historiques. Nous avons à faire à un Dieu souverain et ordonné qui peut déclarer : “Je veille sur ma parole pour l’exécuter” Jérémie 1. 12.

C’est une des leçons que nous devons retirer de l’histoire des rois de Juda ; tout ce que Dieu dit, devient nécessairement réalité spirituelle et historique :

  • menaces et châtiments pour les désobéissants,
  • promesses et bénédictions pour les fidèles.

4. La pérennité des promesses divines

La promesse

L’Éternel s’était engagé solennellement vis-à-vis de David, son “bien-aimé”, le roi fidèle : “Ta maison et ton royaume seront rendus stables à toujours devant toi, ton trône sera affermi pour toujours” 2 Samuel 7. 16.

La prophétie

Sur le plan prophétique, nous comprenons que l’affermissement éternel du trône de David passe par Jésus Christ, le messie rejeté : “Livre de la généalogie de Jésus Christ, fils de David, fils d’Abraham” Matthieu 1. 1, pour culminer en Jésus Christ, “Roi des rois et Seigneur des seigneurs” Apocalypse 19. 16, “la racine et la postérité de David” Apocalypse 22. 16.

L’histoire

Dans le cadre historique du royaume de Juda, nous demeurons émerveillés parce que Dieu a maintenu intacte sa promesse à l’égard de la maison de David, malgré le comportement infâme de plusieurs rois. Dieu aurait pu, bien des fois, agir en jugement et susciter une autre dynastie royale à Jérusalem (comme ce fut le cas à Samarie). Cependant, la Parole déclare sobrement que “l’Éternel ne voulut point détruire la maison de David, à cause de l’alliance qu’il avait faite avec David et selon ce qu’il avait dit, qu’il lui donnerait une lampe, à lui et à ses fils, à toujours” (21. 7) 2 Rois 8. 19.

Ainsi, tous les rois qui se sont succédé à Jérusalem (19 au total) sont tous d’une seule et même lignée : la dynastie de David. Celle-ci a donc régné en Juda sans discontinuer pendant 425 ans ; de David lui-même (1011) à Sédécias (586) !

La leçon spirituelle

Quand Dieu promet, il tient toujours parole. “Dieu n’est pas un homme pour mentir, ni un fils d’homme, pour se repentir : aura-t-il dit, et ne fera-t-il pas ? aura-t-il parlé, et ne l’accomplira-t-il pas ?” Nombres 23. 19

C’est pourquoi, que notre confiance demeure ! “Ne rejetez donc pas loin votre confiance qui a une grande récompense. Car vous avez besoin de patience, afin que, ayant fait la volonté de Dieu, vous receviez les choses promises” Hébreux 10. 35, 36.

5. Postface

Le point de vue juif

Rappelons que le second livre des Chroniques est placé en tout dernier lieu dans le classement de la révélation juive, la Torah1.

Toute l’histoire des relations entre Dieu et son peuple Israël se termine donc sur un double constat :

  • pessimiste : la terrible déportation à Babylone et l’anéantissement du peuple juif et de son culte à Jérusalem ;
  • optimiste : l’annonce de l’avènement proche de Cyrus, le libérateur et la promesse d’un retour en Juda.

Le point de vue chrétien

Il en est de même dans notre classement des 66 livres bibliques. Cette dualité s’y retrouve exprimée :

  • pessimiste : le tout dernier mot de l’A.T. dans le livre du prophète Malachie n’est-il pas : “malédiction” Malachie 4. 6 ?
  • optimiste : le N.T. ne présente-t-il pas, au contraire, la bénédiction, “le seul nom qui soit donné parmi les hommes par lequel il nous faille être sauvés” Actes 4. 12, Jésus le grand libérateur ?

Conclusion

Là où les nombreux prophètes de l’A.T. n’ont pas réussi à transformer radicalement le cœur de tout un peuple, pour la gloire de Dieu, Jésus apparaît dans le N.T. comme le “Sauveur du monde” Jean 4. 42.

Sachons tous et chacun prêter une oreille attentive à la grâce accueillante – “toi, suis-moi” Jean 21. 22 – car “Dieu ayant autrefois, à plusieurs reprises et en plusieurs manières, parlé aux pères par les prophètes (ceux de l’A.T.), à la fin de ces jours-là, nous a parlé dans le Fils” Hébreux 1. 1.

Lecteurs ! Aujourd’hui encore, Jésus vous parle !

Qu’allez-vous lui répondre ?

Notes

1

Torah (= Loi), terme générique de l’ensemble du canon hébraïque qui comprend trois parties (Luc 16. 16) :

  • Torah (Loi) ou Pentateuque ;
  • Nebiim (Prophètes) ;
  • Kétoubim (Écrits).