Après avoir déporté Jehoïakin, Nebucadnetsar le remplace à Jérusalem par son oncle2 Rois 24. 17 dont le nom a été modifié, par l’autorité babylonienne, de Matthania en Sédécias. Ainsi donc trois frères, Joakhaz, Éliakim-Jéhoïakim, et Matthania-Sédécias, tous fils de Josias, ont régné à Jérusalem de 609 à 586.
Sédécias, pas plus que ses frères et son neveu, ne s’approchera de l’Éternel. Au contraire :
Malgré la rébellion ouverte de ce roi impie, Dieu, dans sa grâce, intervient encore et supplie une dernière fois : “Quant à la maison du roi de Juda, écoutez la parole de l’Éternel. Maison de David, ainsi dit l’Éternel : Jugez justement… de peur que ma fureur ne sorte comme un feu et ne brûle sans qu’il y ait personne pour l’éteindre, à cause de l’iniquité de vos actions” Jérémie 21. 11, 12.
Peine perdue, car en plus Sédécias va entraîner tout un peuple à sa perte.
Tous les sujets du roi se conduisent aussi mal que leur maître :
Pourtant, pour eux aussi, Dieu aura tout essayé pour les ramener, par grâce, à une prise de conscience de leur misérable état moral et à un sursaut spirituel salutaire. “L’Éternel, le Dieu de leurs pères, envoya vers eux par ses messagers… car il avait compassion de son peuple et de sa demeure” (verset 15) Jérémie 7. 25.
C’est pourquoi nous supplions : “Que le méchant abandonne sa voie, et l’homme inique ses pensées, et qu’il retourne à l’Éternel, et il aura compassion de lui, – et à notre Dieu car il pardonne abondamment” Ésaïe 55. 7.
Hélas, parmi le peuple d’Israël, il n’y avait plus aucune crainte ni désir de repentance. La compassion de Dieu ne pourra s’exercer librement. Place est faite au jugement irrémédiable.
“La fureur de l’Éternel monta contre son peuple et il n’y eut plus de remède”. Dieu, ce Dieu de l’infini et de l’impossible, déclare ici n’avoir plus de remède… Constat terriblement solennel ! Fallait-il que le cœur endurci de Sédécias et la multiplication des péchés de son peuple soient tels que Dieu en soit arrivé à une telle extrémité !
Pour Sédécias, la punition n’est que trop juste, lui qui “roidit son cou” (verset 13), puisque “l’homme qui, étant souvent repris, roidit son cou, sera brisé subitement, et il n’y a pas de remède” Proverbes 29. 1.
La prophétie de Jérémie prononcée contre Juda peut s’appliquer à la lettre : “Ta blessure est incurable… Nul ne défend ta cause pour bander ta plaie ; il n’y a point de remèdes, point de guérison pour toi” Jérémie 30. 12, 13.
Lecteurs ! Réalisez bien que “la colère de Dieu vient sur les fils de la désobéissance” Colossiens 3. 6. Si tel est encore votre cas, il ne nous reste qu’à vous implorer : “Cherchez l’Éternel tandis qu’on le trouve ; invoquez-le pendant qu’il est proche” Ésaïe 55. 6.
L’Éternel va utiliser la puissance dévastatrice des Chaldéens pour satisfaire sa vengeance à l’égard d’un peuple qui a renié son Dieu :
Jérusalem avait été assiégée durant trois longues années2 Rois 25. 1, 2. La famine fit des ravages parmi ses habitants jusqu’à ce qu’une brèche fut trouée dans la muraille pour permettre à Sédécias et ses proches de fuir vers la mer MorteJérémie 52. 6, 7. Ils furent rejoints et jugés par les Chaldéens :
La parole de Dieu se révèle encore d’une précision sans pareille dans la description de cette déchéance : si Jérémie avait prédit que Sédécias verrait le roi de Babylone avant de s’y rendreJérémie 34. 3, Ézéchiel avait stipulé qu’il ne verrait point le pays des Chaldéens et qu’il y mourraitÉzéchiel 12. 13. Avant qu’il arrive à Babylone, les Chaldéens crevèrent effectivement les yeux de Sédécias…
Cette ville, belle entre toutes, ce temple si haut élevé, tout va être dévasté entièrement. L’Éternel, comme il le fait toujours, avait pourtant averti le roi Salomon et son peuple des jugements qui tomberaient s’ils étaient infidèles. Et ce que Dieu avait prévu et annoncé se réalise maintenant dans toute son horreur. Le feu dévore cette ville sur laquelle l’Éternel avait dit : “Mes yeux et mon cœur seront toujours là” 1 Rois 9. 3.
Dieu n’a pas voulu que l’histoire de son peuple se termine sur un tel constat d’échec ni que les chroniques des rois de Juda s’achèvent sur une telle désolation : “Tous les jours de sa désolation, le pays se reposa” (verset 21). Dans son jugement, Dieu reste amour :
Pour Dieu, le jugement est déjà terminé. Le relèvement de son peuple est déjà proclamé. Quel amour et quelle bonté !
Célébrons donc tous ensemble celui “qui, dans notre bas état, s’est souvenu de nous, car sa bonté demeure à toujours, et nous a délivrés de nos ennemis, car sa bonté demeure à toujours” Psaume 136. 23, 24.
“Au seul Dieu, notre Sauveur, par notre Seigneur Jésus Christ, gloire, majesté, force et pouvoir, dès avant tout siècle, et maintenant et pour tous les siècles ! Amen” Jude 25.