Disposé à servir l’Éternel, Ézéchias1 prend exemple sur la vie de David. Il a besoin pour lui-même d’honorer Dieu et, dès le premier mois de son règne, ouvre les portes2 de la maison de l’Éternel et les répare (verset 3). Quel beau commencement d’une vie de responsabilité ! Le jeune roi s’emploie à tout mettre en ordre pour marcher sous le regard de Dieu dans un témoignage public clair et ferme.
Il a pris connaissance des tâches qui incombent aux lévites et leur ordonne, dans le respect des commandements de Dieu, de sanctifier la maison de l’Éternel et de jeter dehors la souillure (versets 5, 11).
L’intelligence spirituelle reçue en réponse à sa piété lui a ouvert les yeux sur l’infidélité de son père qui a tourné le dos à Dieu et a fait arrêter tout service dans la maison de l’Éternel. Il discerne les justes conséquences de cette impiété notoire et veut faire alliance avec l’Éternel pour détourner sa colère (verset 10).
Après s’être sanctifiés, les lévites commencent alors la purification de la maison de l’Éternel. Ils travaillent avec un soin méthodique, unissant leurs compétences variées pour agir avec zèle. La purification est achevée dès le seizième jour du premier mois. La description des versets 12 à 19 relate une heureuse communion dans le service. C’est l’exemple d’un comportement collectif à la gloire de Dieu.
Quelle instruction pour aujourd’hui ? La maison de Dieu n’est plus un bâtiment. Elle est constituée d’âmes sauvées par le sacrifice de Christ à la croix. Dieu appelle ces âmes des “pierres vivantes” 1 Pierre 2. 5. Certaines de ces pierres peuvent être souillées de diverses manières (mensonges, paroles honteuses, affections déréglées, cupidité, querelles…). Ainsi, la maison est souillée et la discipline doit s’exercer pour la purification nécessaire. L’Église peut être souillée de deux manières : soit par un mal moral, soit par un mal doctrinal.
Si la vie d’assemblée est délaissée, c’est-à-dire si des âmes de plus en plus nombreuses cessent, sans motifs légitimes (maladies ou autres contraintes indépendantes de la volonté), de se rendre habituellement au lieu de rassemblementHébreux 10. 25, c’est comme si l’on fermait les portes de la maison de Dieu. Dieu cesse alors de bénir et il convient de réagir en recherchant sa pensée. Les dix-neuf premiers versets de notre chapitre illustrent, en un autre temps que celui de la grâce, cet enseignement divin toujours actuel.
Le passage de 1 Pierre 2 rappelé plus haut précise dans quel but les pierres vivantes sont aujourd’hui édifiées par Dieu pour constituer une maison spirituelle (aussi verset 9). Il en a toujours été ainsi dans le plan divin. Le prophète Ésaïe rappelle : “J’ai formé ce peuple pour moi-même ; ils raconteront ma louange” Exode 19. 5 ; Deutéronome 26. 18, 19 ; Ésaïe 43. 21.
C’est pourquoi le roi Ézéchias est conduit à poursuivre son service en rétablissant le culte. Deux étapes marquent ce rétablissement : ce que le roi lui-même produit, ce qu’engendrent son exemple et son appel.
La maison étant purifiée, des sacrifices peuvent être présentés et agréés. Le roi manifeste une grande énergie spirituelle en se levant de bonne heure pour monter avec les chefs de la ville vers la maison de l’Éternel. Quatre groupes de sept animaux sont amenés. Le chiffre 7, dans l’Écriture est le symbole de la perfection spirituelle. Les taureaux évoquent l’holocausteLévitique 1. 3, 5 ; les béliers, la consécrationLévitique 8. 22 ; les agneaux, la substitutionExode 12. 5, 13 ; les boucs, l’accès à de libres relations avec l’ÉternelLévitique 16.
À la purification de la maison, il fallait ajouter l’expiation. Un sacrifice pour le péché est donc offert pour le royaume, pour le sanctuaire et pour Juda. Dans le respect des tâches attribuées par l’Éternel aux différentes catégories de son peuple, les sacrificateurs offrent les animaux sur l’autel d’airain. Par l’aspersion du sang, le péché est couvert pour Dieu et les pécheurs en sont libérés. Les mains posées sur les boucs (verset 23) rappellent cette penséeLévitique 16. 21.
Ézéchias, dans ce sacrifice pour le péché, englobe tout Israël et pas seulement le royaume de Juda (verset 24). Sa soif d’entrer dans la pensée de l’Éternel le porte à désirer que tout le peuple soit autour du sanctuaire de Dieu, à Jérusalem. Cela correspond à l’attente divine.
Aujourd’hui encore, il convient d’intercéder humblement et avec persévérance pour tout le peuple de Dieu. Cela contribue à préserver de tout esprit de supériorité qui pourrait nous animer si facilement et nous faire prétendre être seuls à vraiment réaliser la pensée de Dieu. Il faut toujours respecter le plus étroitement possible les enseignements de la parole de Dieu, mais il faut véritablement le faire avec un cœur ouvert à l’étendue de la grâce et de l’amour divins.
Les sacrifices sont offerts et le peuple a conscience de leur nécessité. Dieu est rendu favorable. Alors la louange peut s’élever vers l’Éternel. Elle monte dans le cadre du commandement de l’Éternel communiqué par ses prophètes (verset 25). Les instruments de David et les trompettes des sacrificateurs se font entendre de façon continue pendant toute l’exécution du cantique. C’est le respect de la parole de Dieu et des canaux par lesquels il a fait connaître sa pensée. Le cantique est celui de l’Éternel (verset 27). C’est l’offrande de cœurs unis et libres d’exprimer leur joie (versets 28-30).
La congrégation est maintenant en état pour offrir des sacrifices et des louanges. Chacun est invité à s’approcher pour le faire et s’y applique avec un esprit libéral (versets 31, 35). Une ombre à ce magnifique tableau : il y a “trop peu de sacrificateurs” et “les lévites furent plus droits que les sacrificateurs pour se sanctifier” (verset 34). Au temps d’Esdras et de Néhémie, il manque des lévites. Ici, les sacrificateurs font défaut. Il y a souvent un déséquilibre au sein du peuple de Dieu en raison de l’absence de dévouement ou de consécration. Ainsi, certains sont portés à remplir une fonction qui ne correspond pas entièrement à leur qualification. Dieu s’adresse à tout lecteur et lui demande s’il occupe bien sa place au sein de son peuple, s’il pense au service reçu pour l’accomplirColossiens 4. 17.
Cependant, l’Éternel agit avec grâce, et le service de sa maison est rétabli.
Ézéchias et le peuple se sont tournés vers Dieu qui les dispose à l’honorer et à le glorifier. Dieu, en retour, les réjouit. Tout est fait soudainement, c’est-à-dire avec empressement, franchise, droiture, spontanéité. C’est Dieu qui incline les cœurs, et chacun est mû par l’intense désir de répondre, à sa place, à l’appel de l’Éternel.