L’Esprit de Dieu omet volontairement ici les récits du début du premier livre des Rois. La révolte et le jugement d’Adonija, celui de Shimhi et de Joab, ainsi que le récit appelé couramment “le jugement de Salomon” 1 Rois 3. 16-28, sont passés sous silence. Ces événements soulignent un des aspects du règne : “la justice et le jugement sont les bases de ton trône” Psaume 89. 15, qui entraîne le jugement du mal dès qu’il se manifeste1.
Dans les Chroniques, l’accent est plutôt mis sur la paix et la prospérité qui caractérisent le règne de Salomon. Ce règne est une figure du règne millénaire de Christ qui seul portera en perfection les deux caractères de justice et de paixPsaume 85. 11.
Dès le verset premier, nos pensées sont dirigées vers Christ auquel s’applique le verset 8 du Psaume 2 : “Demande-moi, et je te donnerai les nations pour héritage, et, pour ta possession, les bouts de la terre”. Le roi Salomon s’affermit et sa grandeur unique est une belle image du futur règne de Christ.
Les versets 2 à 4 développent la pensée rapportée dans le premier livre des Rois1 Rois 3. 42. Ici, tout est en relation avec l’ordre divin. La tente d’assignation évoque la séparation pour Dieu. L’autel d’airain (celui qu’avait fait Betsaleël, verset 5) Exode 31. 2-5 rappelle la base d’une relation privilégiée avec l’Éternel : ce sacrifice expiatoire (verset 6) figure, par avance, l’œuvre de Christ à la croix.
C’est Salomon lui-même qui offre, non pas un sacrificateur de la tribu de Lévi3 car Christ, figuré dans le personnage de Salomon, sera roi et sacrificateurZacharie 6. 13. Salomon commence ainsi son règne en revenant à ce qui donne accès à la paix. Il vient là avec toute la congrégation d’Israël, car chacun est concerné, et il offre mille holocaustes.
Dieu accepte le sacrifice de Salomon et l’invite à exprimer ses désirs. Sa requête mérite une attention particulière :
Salomon n’est pas ici le jeune garçon ne sachant pas sortir et entrer, ni le serviteur ayant besoin de discernement pour le bien et le mal1 Rois 3. 7, 9. C’est un homme qui craint Dieu et cherche ses intérêts ; il reçoit une parfaite réponse. En cela, il est une image de Christ, homme dépendant de Dieu, et empressé à accomplir la volonté divine.
Ces versets montrent combien Dieu est toujours sensible à ce qui est fait pour lui. Salomon a été droit et pur. Ce qu’il a demandé était vraiment dans son cœur. Dieu le sait (6. 30) et le lui déclare (verset 11). Le jeune roi ne désire pas les honneurs humains, mais la capacité de juger le peuple pour la gloire de Dieu. Il veut servir en assumant au mieux la responsabilité qui lui a été confiée. C’est un bel exemple pour chaque croyant. Ces dispositions devraient être celles de tout enfant de Dieu, bien que le niveau de responsabilité soit tout différent.
Par son ampleur la réponse de Dieu dépasse la demande, et dirige nos pensées vers Christ, à qui Dieu donnera une gloire et une domination universellesPsaume 2. 8.
Salomon revient à Jérusalem pour régner sur Israël (verset 13). C’est de là que Christ lui-même exercera le pouvoir durant le règne millénaire. La puissance et l’étendue de la domination du roi d’Israël sont ensuite décrites (versets 14-17) :
Il s’informe des besoins des autres nations et les fait, avec équité, profiter des biens qu’il acquiert. Il n’est pas égoïste mais plein de bonté4.