C’est le plus court règne de toute l’histoire de la royauté : 3 mois (verset 2) !
Elle fut à l’opposé de celle de son père Josias : “il fit ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel, selon tout ce que ses pères avaient fait” 2 Rois 23. 32. Pour de tels hommes, la parole est sans excuse : “il ne vivra pas, il a fait toutes ces abominations : certainement, il mourra, son sang sera sur lui” Ézéchiel 18. 13.
Neco respire encore haine et vengeance contre la maison de Juda. Vexé d’avoir été interdit de passage par Josias (35. 22), non seulement il le tue à Meguiddo, mais encore il asservit Juda et fixe un tribu de cent talents d’argent et un talent d’or (verset 3), et surtout il emmène Joakhaz en Égypte (verset 4).
Là encore Jérémie rédigera une complainte : “Car ainsi dit l’Éternel quant à Shallum (Joakhaz) fils de Josias, roi de Juda, qui régna à la place de Josias, son père et qui s’en est allé de ce lieu : il n’y reviendra plus ; car il mourra dans le pays où on l’a transporté, et ne verra plus ce pays”, c’est-à-dire JudaJérémie 22. 10-12. Chrétiens, prenons garde ! Lorsque Dieu a parlé, il n’y a plus d’alternative : “Je parlerai et la parole que j’aurai dite, sera exécutée, et elle ne sera plus différée” Ézéchiel 12. 25.
Si le chroniqueur nous signale simplement sa déportation en Égypte (verset 4), le second livre des Rois précise qu’il y mourut f. Joakhaz est donc le premier roi juif qui meurt à l’étranger.
Jehoïakim est placé sur le trône dans des conditions très précaires. Il ne sera que le jouet des grandes puissances environnantes. Son règne est d’ailleurs entaché d’une double servitude :
Par la bouche de Jérémie et par la plume de Baruc son secrétaire, Dieu reproche au roi l’injustice et le luxe de sa cour (verset 8). Non seulement, Jehoïakim fera brûler le rouleau du livre mais encore voudra tuer les messagers de l’Éternel ! Dieu peut se montrer sévère à son égard : “Jehoïakim n’aura personne qui s’asseye sur le trône de David, et son cadavre sera jeté dehors, de jour à la chaleur et de nuit, à la gelée” Jérémie 36. 30.
La maison de l’Éternel ne représentait plus aucune valeur aux yeux de Jehoïakim. C’est pourquoi il n’éprouve aucun regret de voir les ustensiles du temple devenir la propriété de l’envahisseur et servir aux cultes païensDaniel 1. 2, 3. La déchéance spirituelle de Juda est complète.
Jehoïakim est désormais livré à lui-même…
Jehoïakim mourra à Babylone en terre étrangère (tout comme son frère Joakhaz, mort en Égypte) : “Il sera enseveli de l’ensevelissement d’un âne” Jérémie 22. 19.
Le trône de Juda a perdu toute sa dignité…
Jehoïakim n’a fait que se complaire dans un état d’immoralité complète : “Il fit ce qui est mauvais” (verset 5) et “commit des abominations” (verset 8). Il subit donc la juste condamnation ; il est navrant de lire que Nebucadnetsar “le lia avec des chaînes d’airain pour le conduire à Babylone” (verset 6).
L’épître aux Hébreux lance un solennel avertissement à ceux qui méprisent le Seigneur : “C’est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant” Hébreux 10. 31 !
Jérémie avait précisé à Jehoïakim qu’il n’aurait aucune descendance sur le trône de JudaJérémie 36. 30. C’est pourquoi, son fils Jehoïakin est rapidement désavoué et mis de côté : il ne régnera que trois mois et dix jours avant d’être misérablement emmené lui aussi en captivité à Babylone, sur ordre de Nebucadnetsar.
Si Dieu reste toujours fidèle dans ses promesses de grâce, il demeure aussi constant dans ses jugements : “Je suis vivant, dit l’Éternel, que quand même Conia (Jehoïakin), fils de Jehoïakim, roi de Juda, serait un cachet à ma main droite, je t’arracherai de là ! Je te livrerai… en la main de Nebucadnetsar, roi de Babylone” Jérémie 22. 24, 25.
Les noms et les événements cités dans les Saintes Écritures ne sont jamais sans intérêt. Ainsi, malgré la brièveté de son règne, Jehoïakin est contemporain d’une circonstance attristante qui appauvrit encore plus Juda : en 597, se produit la seconde déportation à Babylone dont le roi et sa mère feront partie2 Rois 24. 11-16. À cette occasion, plus de 10 000 captifs sont emmenés et Ézéchiel les accompagneÉzéchiel 1. 2. D’autre part, à la même époque, Jérémie reçoit une importante révélation de Dieu : la captivité à Babylone durera 70 ansJérémie 29. 10. Le prophète profitera de cette seconde déportation pour transmettre le message à ceux qui étaient arrivés à Babylone avant eux en 606, et ce message a bien été reçu ainsi que le prophète Daniel le confirmeDaniel 9. 2.
Après avoir été très longuement emprisonné, Jehoïakin éprouvera la grâce de Dieu. Trente-sept ans après son départ de Jérusalem, Evil-Merodac, roi de Babylone, le libérera et lui parlera avec bonté, lui fournissant gracieusement logement, nourriture et vêtements2 Rois 25. 27-30. Tout au long de l’histoire de ces rois, fidèles ou infidèles, Dieu montre sa justice mais également le déploiement de sa grâce.