Jotham a dû être marqué par les dernières années misérables de son père. De plus, il n’avait même plus le droit de le rencontrer puisque Ozias était “lépreux dans une maison d’isolement” (26. 21). À ce sujet, la parole de Dieu est formelle : “Tout le temps que la plaie sera en lui, il sera impur ; il est impur ; il habitera seul, son habitation sera hors du camp” Lévitique 13. 46.
Pendant que son père se meurt dans la solitude, Jotham est déjà appelé aux plus hautes fonctions dirigeantes : il fut, en effet, chef de la maison du roi et juge de tout Juda (26. 21).
Comment allait-il s’acquitter de cette tâche importante ? De quelle partie de la vie de son père allait-il suivre l’exemple ? De ses premiers ou de ses derniers actes ? De sa fidélité à Dieu ou de son orgueil insensé ?
D’une part, “il fit ce qui est droit aux yeux de l’Éternel, selon tout ce qu’avait fait Ozias son père” (verset 2 a) ; d’autre part, “il n’entra pas dans le temple de l’Éternel ; et le peuple se corrompait encore” (verset 2 b).
Si tout n’a pas été parfait dans sa façon de gouverner, il est beau de constater que Jotham s’est inspiré de la meilleure partie de la vie de son père.
Ce fut sa manière à lui d’honorer son pèreExode 20. 12, selon les instructions des Saintes Écritures : “Fils, écoutez l’instruction d’un père et soyez attentifs pour connaître l’intelligence ; car je vous donne une bonne doctrine : n’abandonnez pas mon enseignement” Proverbes 4. 1, 2.
De son père, Jotham a probablement hérité des talents de grand constructeur : quatre fois, il est question de “bâtir” et de “faire des constructions”. Pour entreprendre de tels travaux, il a mis à profit avec énergie “les jours de sa jeunesse” Ecclésiaste 12. 1. Nous pouvons bien nous poser cette question : comment faut-il bâtir notre foi, à l’aube de la vie chrétienne ? Trois critères doivent être pris en considération :
L’exemple de Jotham nous interpelle ; ses réalisations ont suivi une courbe ascendante : une porte pour commencer ; des constructions sur une muraille ensuite (verset 3), puis des villes dans une montagne, des châteaux et des tours dans des forêts pour terminer (verset 4) !
Que notre vie avec le Seigneur aille toujours en progressant comme l’apôtre Pierre nous y invite : “Croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ” 2 Pierre 3. 18.
Si Jotham poursuit une politique de grands travaux à l’intérieur de son royaume, il prend également des initiatives à l’extérieur de son pays : il engage le combat contre les Ammonites. Les résultats sont avantageux : non seulement il remporte la victoire, mais en plus, il leur fait payer un lourd tribut pendant trois ans (verset 5).
Protégeons-nous préventivement des attaques de l’ennemi : nous ne savons pas à quel moment elles surviendront. Comme Jotham, dominons l’adversaire et gagnons des âmes pour Christ… avec son aide et pour sa gloire ! “La moisson est grande mais il y a peu d’ouvriers : suppliez donc le Seigneur de la moisson, en sorte qu’il pousse des ouvriers dans sa moisson” Matthieu 9. 37, 38.
Petit à petit, en suivant les traces de son père, Jotham atteint son niveau : “Il devint fort” (verset 6), comme Ozias qui “fut aidé jusqu’à ce qu’il devint fort” (26. 15). Mais il ne commettra pas la même erreur que son prédécesseur : “Il régla ses voies devant l’Éternel, son Dieu” (verset 6).
Notre vie chrétienne, comme la carrière de Jotham, se doit d’être équilibrée : “Les eaux de Siloé… vont doucement” Ésaïe 8. 6, passant des rivières impétueuses aux longs fleuves tranquilles. Avec le temps, chacun prend son niveau et il convient de le maintenir dans la confiance : “Mais moi, je regarderai vers l’Éternel, je m’attendrai au Dieu de mon salut ; mon Dieu m’écoutera” Michée 7. 7.
Malgré le petit reproche qui lui est attribué à la fin du verset 2, Jotham, globalement, semble avoir été un bon roi, apprécié de l’Éternel. Il n’y a pas de distinction, comme pour beaucoup d’autres rois, entre ses premiers et ses derniers actes ; par conséquent sa vie paraît avoir connu un déroulement régulier et sans heurts (verset 7).
Jotham peut s’endormir en paix, le devoir bien accompli : il sera enterré dans la reconnaissance, avec ses pères, dans Jérusalem (verset 8).
Il attend, comme tous ceux qui ont foi en la résurrection, le grand jour de la délivrance de notre corps. “Car si nous croyons que Jésus mourut et qu’il est ressuscité, de même aussi, avec lui, Dieu amènera ceux qui se sont endormis par Jésus… Consolez-vous donc par ces paroles…” 1 Thessaloniciens 4. 14, 18.