David avait invité Salomon à ajouter d’autres trésors à ce que lui-même avait amassé1 Chroniques 22. 14. Voilà maintenant Salomon face à une tâche qui nécessite de sérieux préparatifs. Le roi s’y engage avec résolution (verset 18). Il pense à l’Éternel, puis au royaume, témoignage de la bénédiction de Dieu, et commence par bâtir la maison de l’Éternel, car Dieu a la première place dans son cœur. En est-il ainsi du Seigneur dans le nôtreColossiens 1. 18 ?
Salomon dénombre avec précision les étrangers du pays d’Israël. Contrairement aux fils d’Israël (8. 8, 9), ils seront assujettis à l’esclavage. Il n’y a plus confusion entre le peuple de Dieu et les nations. Le peuple privilégié est libre et non asservi. Remarquons la place des nations figurées par le roi de Tyr : tributaires de Salomon, elles collaborent à l’œuvre de la maison de l’Éternel ; elles sont soumises et reconnaissantes (versets 11, 14, 16). Il en sera ainsi durant le règne de Christ.
Les précisions apportées à Hiram peuvent paraître superflues. Un tel homme peut-il comprendre ? Salomon exprime ce qui est primordial dans sa vie et dans celle du peuple sur lequel il est roi. Le culte1 à l’Éternel lui est habituel et familier. Il en parle selon ce qui est prescrit à Israël. Sans entrer dans la signification des éléments nommés, il révèle aux nations, personnifiées par le roi de Tyr, ce que représente le temple.
Salomon n’hésite pas à reconnaître ses propres limites (verset 4). Il n’est qu’une faible image du futur roi et sacrificateur. Il est impossible à un homme de montrer l’ensemble des perfections de Christ.
Salomon est vu comme bâtisseur (verset 8). Huram participe à cette œuvre (versets 12, 13, 16 et 4. 11-16) : image d’une vérité énoncée plus tard par le prophète Zacharie : “Ceux qui sont éloignés viendront et bâtiront au temple de l’Éternel ; et vous saurez que l’Éternel des armées m’a envoyé vers vous” Zacharie 6. 15. Alors que, pour l’érection du deuxième temple, Zorobabel récuse l’aide des étrangersEsdras 4. 3, Salomon sollicite l’aide de Hiram. En effet, le roi de Tyr n’est pas ici un ennemi, mais représente des nations réconciliées et soumises, donc admises à contribuer à la construction de la maison. D’autre part, les fils de Coré, enseignés par Dieu, évoquent une offrande future apportée par la fille de TyrPsaume 45. 13. Enfin, Huram-Abi, fils d’une fille de Dan et d’un père tyrien, intervient, comme Betsaleël et Oholiab lors de la construction du tabernacle du désertExode 31. 2-6. Le temps de la condamnation des alliances avec les étrangersDeutéronome 7. 3 est passé pour faire place à une grâce qui atteint tous ceux dont les cœurs sont disposés à servir l’Éternel. Aujourd’hui, la grâce de Dieu prend des hommes des nations pour en faire des pierres vivantes de son Assemblée.
Soulignons encore le fruit des témoignages de David et de Salomon. Hiram est rendu sensible à l’amour de Dieu pour le peuple d’Israël et à sa domination universelle, comme le montre le contenu de l’écrit envoyé à Salomon (versets 10, 11). D’autre part, son empressement à exécuter la demande de Salomon et à recevoir ses dons montre sa soumission. Le Seigneur veut aussi, par là, nous faire prendre conscience des heureux effets d’un témoignage qui l’honore.
Le chapitre 3 présente la construction du temple. Sa structure est celle du tabernacle, avec un lieu très saint (ou oracle, aussi traduit par “sanctuaire”), destiné à recevoir l’arche.
L’emplacement du temple sur le mont Morija rappelle le sacrifice2 d’IsaacGenèse 22. 2, 12 et, en figure, sa résurrectionHébreux 11. 19. Là encore, comme nous l’avons vu dans le premier livre des Chroniques (chapitre 21), la grâce s’élève au-dessus du jugement. Le règne de paix est donc établi sur la base de la résurrection et de la grâce. Nous retrouvons ici les desseins de Dieu relativement à Christ ressuscité qui, ayant apporté la grâce, régnera à Jérusalem.
Ensuite, Salomon pose le fondement (verset 2). Dans la maison de Dieu actuelle (l’Assemblée), Christ est le seul fondement1 Corinthiens 3. 11.
Le portique situé devant la maison est d’une hauteur impressionnante : environ 60 m (verset 3). Lorsque Christ entrera dans “le lieu de sa sainteté”, les portails se hausseront pour laisser entrer “le roi de gloire” Psaumes 24, 7, 9.
Tout est recouvert d’or (versets 3, 4, 7), symbole de la gloire et de la justice divines, mais cet or d’une qualité particulière, évoque pour nous la beauté de la tête du bien-aimé, chanté par la SulamitheCantique des cantiques 5. 11. Christ apparaît dans tous les détails de la maison.
Le cyprès évoque un peuple rétabli qui trouve sa joie en l’ÉternelOsée 14. 9. Par le symbole qu’il représente, ce bois a sa place dans la grande maison. Le revêtement d’or (verset 5) parle de Christ, gloire et justice des saints.
Après le chant du cantique de la délivrance, les fils d’Israël ont connu les ombrages bienfaisants des palmiers d’ÉlimExode 15. 27. Des rameaux ont été placés sur le chemin du Seigneur alors qu’il montait à JérusalemJean 12. 12-16. Ils symbolisent la saveur de la paix après la victoire, mais aussi la fertilité et l’activité spirituellePsaume 92. 13. Les chaînes, ainsi que les pierres précieuses, rappellent celles des épaulières et du pectoral du souverain sacrificateur. Elles évoquent la solidité et la beauté des liens qui unissent le peuple de Dieu.
L’œuvre de Christ est maintenant accomplie ; elle ouvre aux regards du croyant la force et la beauté des trésors d’amour et de grâce que Dieu réserve aux siens, ainsi que l’apôtre Pierre le rappelle1 Pierre 2. 4, 5.
Il n’y a pas ici de fleurs entrouvertes1 Rois 6. 18, 35 : dans le règne de Christ, tout sera épanoui et les pensées de Dieu relatives à Christ seront révélées.