“Que celui qui croit être debout prenne garde qu’il ne tombe” 1 Corinthiens 10. 12.
Roboam vient de passer trois bonnes années où tout semble être favorable : il a été affermi personnellement et son royaume a été fortifié (11. 17).
Cependant, petit à petit, çà et là, quelques signes avant-coureurs annoncent un relâchement coupable de sa part et vont précipiter sa perte ; sa chute morale n’en sera que plus retentissante.
Peu à peu, Roboam abandonne “la loi de l’Éternel”, que Dieu avait donnée à son peuple pour demeurer en communion avec lui. Pire, il entraîne tout le peuple avec lui (verset 1) ! Pourtant, “qui garde la loi est un fils intelligent” Proverbes 28. 7. Dieu, connaissant le triste état moral de son peuple – “il m’abandonnera… et je les abandonnerai” Deutéronome 31. 16, 17 – ne fera qu’appliquer ce qu’il avait annoncé : “Vous m’avez abandonné, et moi je vous ai aussi abandonnés aux mains de Shishak” (verset 5) 1.
Roboam “fit le mal, car il n’appliqua pas son cœur à rechercher l’Éternel” (verset 14). En toutes choses, ce que nous recherchons gouverne notre cœur : que voulons-nous ? qui recherchons-nous ? “Qui recherche le bien, cherche la faveur, mais le mal arrive à qui le recherche” Proverbes 11. 27. “Ceux qui me recherchent me trouveront” Proverbes 8. 17, mais “malheur à ceux qui… ne recherchent pas l’Éternel” Ésaïe 31. 1 ! Roboam a fait le mauvais choix : il en paiera les conséquences car “une discipline fâcheuse attend celui qui abandonne le droit sentier” Proverbes 15. 10.
Les troupes ennemies, innombrables, disposent de chars et de cavaliers ; l’invasion est fulgurante ; toutes les villes fortes de Juda sont conquises et Jérusalem est assiégée la cinquième année du règne de Roboam (926-925) (versets 2-4). Le combat semble disproportionné et tourne court ; Roboam ne lutte même pas et il suffit à Shishak de monter contre Jérusalem et de piller la capitale. Triste constat pour le roi de Juda : ne manifestant aucune énergie spirituelle, il ne dispose d’aucune vigueur pour s’opposer à l’envahisseur et, de manière un peu lâche, il se laisse dépouiller de tout. “Shishak prit les trésors de la maison de l’Éternel et les trésors de la maison du roi ; il prit tout” (verset 9). Quelle déchéance pour le descendant de David !
Quel contraste avec les champions de la foi énumérés dans le N.T. qui, “de faibles qu’ils étaient furent rendus vigoureux, devinrent forts dans la bataille, firent ployer les armées des étrangers” Hébreux 11. 34 !
Au début de son règne, Dieu avait dit à Roboam de ne pas faire la guerre à ses frères (11. 4). On peut supposer que, pendant les trois premières années, Roboam a observé cette prescription divine. Mais la fin de son règne est entachée de tant d’erreurs, de laisser-aller et de désobéissances que nous ne sommes pas surpris de lire ce triste constat juste avant qu’il ne meure : “Et il y eut des guerres continuelles entre Roboam et Jéroboam” (verset 15).
Roboam se trouve hélas au rang de ceux qui “heurtent contre la parole, étant désobéissants, à quoi aussi ils ont été destinés” 1 Pierre 2. 8.
Puissions-nous, au contraire, nous montrer toujours obéissants : “Car c’est aussi pour cela que je vous ai écrit, afin que je connaisse, à l’épreuve, si vous êtes obéissants en toutes choses” 2 Corinthiens 2. 9 !
Malgré de nombreux signes évidents du manque de respect et de dépendance de Roboam à son égard, Dieu se plaît, dans un esprit de grâce insondable, à énumérer plusieurs détails de la fin de la vie du souverain, qui plaident en sa faveur.
À l’occasion de la guerre contre Shishak, roi d’Égypte, le prophète Shemahia est à nouveau mandaté par Dieu pour expliquer à Roboam que c’est à cause de leur péché qu’une telle invasion s’est produite. C’est à ce moment que, chose bouleversante, “les chefs d’Israël et le roi s’humilièrent et dirent : L’Éternel est juste” (12. 6), provoquant un adoucissement de la colère de Dieu à leur égard (verset 7).
Nous pouvons bien imiter ce sursaut spirituel qui fut bénéfique à Roboam et aux siens : l’expression spontanée d’une humiliation sincère. De tout temps, au cours de l’histoire de l’Église, tous ceux et celles qui ont pris humblement et honnêtement cette position d’humiliation devant leur Maître ont reçu bénédiction sur bénédiction : “Humiliez-vous devant le Seigneur et il vous élèvera” Jacques 4. 10.
Aujourd’hui, plus qu’hier, au seuil d’un troisième millénaire qui laisse l’humanité perplexe, la parole de Dieu nous encourage à rester humiliés : “Humiliez-vous sous la puissante main de Dieu, afin qu’il vous élève quand le temps sera venu, rejetant sur lui tout votre souci, car il a soin de vous” 1 Pierre 5. 6.
Certes, nous devons bien reconnaître que nous éprouvons beaucoup de peine à nous humilier et à proclamer que “l’Éternel est juste” (verset 6). Dans nos familles, dans les assemblées locales, dans nos relations sociales, nous laissons des situations se détériorer plutôt que de reconnaître nos torts et demander pardon à Dieu d’abord, aux hommes ensuite…
L’humiliation plaît au Seigneur et il bénira celui qui la réaliseJacques 3. 6-10.
Pour avoir réagi ainsi, Roboam et les siens obtiendront directement une faveur divine : “Je ne les détruirai pas, je leur donnerai un peu de délivrance, et ma fureur ne se déversera pas sur Jérusalem” (verset 7). Nous sommes ensuite heureux de constater que la grâce de Dieu perdura : la colère de Dieu se détourna de lui, il ne le détruisit pas entièrement (verset 12).
De plus, malgré toutes les fautes dont Roboam s’est rendu coupable, Dieu veut même reconnaître : “Et aussi il y avait en Juda de bonnes choses” (verset 12). L’Éternel, dans sa grâce immense, sa sagesse infinie et sa justice inaltérable, discerne parfaitement le mal et constate le bien en chaque homme. D’ailleurs, viendra un temps où “Dieu amènera toute œuvre en jugement, au sujet de tout ce qui est caché, soit bien, soit mal” Ecclésiaste 12. 16. Soyons donc vigilants, dans notre cheminement spirituel, à ne chercher qu’à lui plaire dans tout ce que nous faisons. “Que l’amour soit sans hypocrisie ; ayez en horreur le mal, tenez ferme au bien” Romains 12. 9.
Après dix-sept ans le règne, Roboam s’éteint (verset 16). Tous ses actes ont été enregistrés (verset 15) :
Réalisons aussi chacun pour nous-mêmes que toutes nos actions sont connues du Très-haut car nous avons à faire à un Dieu qui est au courant de nos moindres faits et gestes : “Tu connais mon sentier et mon coucher, et tu es au fait de toutes mes voies” Psaume 139. 3. Puissions-nous le glorifier dans nos vies !
Dieu accorde une dernière faveur à Roboam dans sa mort, malgré les reproches rapportés au verset 14 : “Il fut enterré dans la ville de David” (verset 16). Dieu en effet avait décidé ceci : “Qu’il y ait toujours une lampe pour David mon serviteur, devant moi ; à Jérusalem, la ville que je me suis choisie pour y placer mon nom” 1 Rois 11. 36.