Athalie, femme de Joram, roi de Juda, l’avait toujours poussé au mal. En conséquence de cette impiété, les Philistins et les Arabes, envoyés par l’Éternel, avaient emmené en captivité les fils du roi (21. 16, 17). Seul était resté vivant (22. 1) le plus jeune, Achazia, le propre fils d’Athalie, et celui-ci vient d’être assassiné par Jéhu (22. 9). D’une dureté de cœur sans pareille, Athalie poursuit avec rage l’extermination de toute la descendance royale de Juda (verset 10) : petits-enfants, neveux et nièces, tous sont passés par le fil de l’épée ! Athalie n’éprouve qu’un désir : régner seule, au détriment de tout sens moralÉphésiens 4. 18, 19.
Rappelons-nous qu’à la naissance de Jésus, le roi Hérode agira avec la même folie vis-à-vis des enfants de BethléemMatthieu 2. 16.
Cependant, Dieu est souverain et ne permet pas que la lignée qui conduit de David au Messie soit interrompue :
Athalie régnera six années (verset 12), mais elle subira la même condamnation que celle prononcée par l’Éternel à l’égard de Jézabel2 Rois 9. 10.
Les petits enfants ne sont-ils pas, du fait de leur innocence, précieux à l’Éternel ? S’attaquer à eux, ne revient-il pas à s’attaquer au Seigneur lui-même ? Dans l’évangile, il dira à ses disciples : “En vérité, je vous dis : En tant que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, vous ne me l’avez pas fait non plus à moi. Et ceux-ci s’en iront dans les tourments éternels” Matthieu 25. 45, 46.
Tragique destinée que celle d’Athalie…
Alors qu’il aurait dû disparaître comme tous ceux de sa race, Joas garde la vie sauve grâce à la détermination de sa tante Jehoshabhath, fille du roi Joram et épouse du sacrificateur Jehoïada (22. 11) qui réussit à le cacher pendant six ans, avec sa nourrice, dans sa chambre à coucher, dans la maison de Dieu (22. 12).
Athalie n’aurait jamais pu découvrir cette cachette car elle ne s’est probablement jamais intéressée au temple si ce n’est pour le dépouiller de tous ses trésors et ustensiles sacrés (24. 7).
Fallait-il une foi d’envergure et un courage à toute épreuve de la part de Jehoshabhath pour oser braver l’autorité de la reine mère, femme de son père ! Il lui fallait aussi un cœur engagé et la conviction de faire la volonté de Dieu.
Ce sont souvent toutes ces qualités qui animent les femmes de foi : elles ont une grande sensibilité qui leur permet d’être plus proches du Seigneur sur le plan des affections et des engagements. Le N.T. nous en fournit plusieurs exemples :
Un jour ou l’autre, il faut prendre ses responsabilités. C’est la septième année du règne usurpé d’Athalie que Jehoïada intervient : il se fortifie, fait un pacte (verset 1), rassemble à Jérusalem les lévites et les chefs des pères (verset 2). Il fait alliance avec le roi Joas (verset 3) s’appuyant sur les promesses inaltérables de Dieu : “Voici le fils du roi régnera selon ce que l’Éternel a dit touchant les fils de David” Psaume 89. 35-38.
Le roi doit être l’unique objet de toute l’attention de tout un peuple, toutes classes sociales confondues (versets 4-7) : “Tout le peuple fera l’acquit de la charge de l’Éternel”, décide Jehoïada qui donne les ordres en conséquence.
Quand l’Esprit révèle clairement quelle est la pensée du Seigneur, alors celle-ci s’impose à tous sans exception pour l’accomplir.
Tout se prépare activement (versets 9, 10) et quand tout est prêt, le jeune roi est intronisé aux cris de : “Vive le roi !” (verset 11). Quelle merveilleuse acclamation s’est fait entendre lorsque le roi, fils de David, est dévoilé à son peuple !
Mais que sera-ce pour nous, là-haut, lorsque nous entourerons l’AgneauApocalypse 5. 12 ?
L’acclamation se fait entendre dans tout Jérusalem ; Athalie est attirée dans le piège (verset 12). La joie et la fierté sont pour les partisans du roi ; la frayeur et l’irritation sont pour la reine : “Conspiration ! Conspiration !” s’écrie-t-elle (verset 13). Timide cri de détresse. Pour elle, il est trop tard. “La fin des méchants, c’est d’être retranché” Psaume 37. 38. Athalie, méchante femme (24. 7) est mise à mort (verset 15).
Toutefois, Jehoïada, dans une disposition pleine de révérence pour la sainteté du lieu, commande que le châtiment soit exécuté dehors : “Ne la mettez pas à mort dans la maison de l’Éternel” (verset 14). Le respect absolu des choses saintes est toujours apprécié du Seigneur : “La connaissance du Saint est l’intelligence. Car par moi tes jours seront multipliés et des années de vie te seront ajoutées” Proverbes 9. 10, 11.
Gardons, nous aussi, dans le lieu où il nous rassemble, le respect absolu pour le Seigneur : “La sainteté sied à ta maison, ô Éternel ! pour de longs jours” Psaume 93. 5.
L’ennemie du vrai culte ayant été éliminée (verset 21), Jehoïada peut ôter les autels d’idoles et rétablir le service dans la maison de Dieu “comme il est écrit dans la loi de Moïse” et “selon les directions de David”.
Ces dispositions ne peuvent qu’entraîner l’approbation de l’Éternel : la joie pour le peuple et la tranquillité pour Jérusalem (verset 21).
On voit ici l’influence qu’exerce l’attitude de l’autorité établie sur la vie de tout un peuple. C’est pourquoi nous sommes exhortés à prier pour ceux qui nous gouvernent “afin que nous puissions mener une vie paisible et tranquille, en toute piété et honnêteté, car cela est bon et agréable devant notre Dieu sauveur” 1 Timothée 2. 2, 3.
Mais lorsque l’autorité s’oppose à Dieu, comme l’a fait Athalie, “il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes” Actes 5. 29. La fidélité de Jehoshabbath et de Jehoïada a été récompensée.