Jotham a suivi l’exemple d’Ozias dans ce qui est “droit aux yeux de l’Éternel” (27. 2). Il n’a pas commis la faute de son père en entrant dans le temple de l’Éternel pour faire fumer l’encens, service exclusivement réservé aux sacrificateurs (26. 16, 18). Malgré son exemple, le peuple se corrompt encore (27. 2) et son règne revêt donc deux caractères :
Achaz succède à son père Jotham ; il n’a que vingt ans quand il commence de régner. Va-t-il rechercher l’Éternel qui peut l’aider efficacement à rétablir l’ordre ?
À vingt ans, on est parfois très sûr de soi et on a tendance à trop s’appuyer sur ses ressources naturelles. On ne se rend pas compte de son manque d’expérience. Cela constitue un réel danger au seuil d’une vie responsable. Pour avoir préféré les paroles des jeunes hommes aux conseils des vieillards expérimentés, Roboam connut de sérieuses difficultés durant son règne (10. 13, 14, 18, 19 ; 12. 15). Il est utile pour les jeunes hommes de relire les invitations directes de DieuPsaume 119. 9 ; Ésaïe 55. 8 ; Lamentations de Jérémie 3. 40, 41. Les hommes d’âge mûr ont aussi à y revenir !
Au lieu de rechercher l’Éternel, Achaz suit les mauvais exemples. Il s’enfonce délibérément dans l’idolâtrie. Méprisant la parole de l’Éternel, il accomplit les abominations des nations et va jusqu’à brûler ses fils par le feu (verset 3) Deutéronome 18. 10.
L’Éternel le livre alors en la main de ses ennemis. C’est le désastre. Pékakh même, roi d’Israël, lui inflige une grande défaite. Pour avoir abandonné l’Éternel, des hommes vaillants de Juda tombent devant les assaillants. Quelle responsabilité pour ce roi incrédule !
Les Syriens font un grand nombre de captifs et les amènent à Damas (verset 5). Voilà donc des fils de Juda loin de leur peuple et au milieu d’une nation étrangère. Quelle sera désormais leur relation avec l’Éternel ? Même si la douleur et la situation matérielle font retourner les cœurs vers Dieu, il faudra subir les contraintes d’une autorité ennemie. L’éloignement de Dieu a produit une perte dont chacun doit prendre conscience.
Le désastre infligé par Israël est encore plus douloureux. Des frères, devenus ennemis, s’affrontent jusqu’à la mort. Le roi d’Israël n’hésite pas à prendre la responsabilité de tuer en un seul jour 120 000 hommes de Juda. Des hommes haut placés de Juda périssent : Maascéïa, fils du roi, Azrikam, prince de la maison du roi, et Elkana, le second après le roi (verset 7). Derrière un peuple infidèle, l’ennemi permanent de Dieu profite du peu de spiritualité pour tenter de porter atteinte aux plans divins. Car si la lignée royale de Juda était éteinte, comment pourraient s’accomplir les promesses faites à David et la prophétie de MichéeMichée 5. 1 ? Mais au-dessus d’un peuple décevant, Dieu veille sur sa parole pour l’exécuterJérémie 1. 12. Rien ne peut se passer sans que Dieu le veuille ou le permette (11. 4) Lamentations de Jérémie 3. 37.
Nous le voyons agir – car rien ne lui échappe – à l’arrivée à Samarie de 200 000 captifs de Juda et d’un grand butin. Fait surprenant, il y a, à Samarie, un prophète pour faire entendre la voix de l’Éternel, et des hommes pour la reconnaître et la mettre en pratique. On aurait pu penser que les ressources spirituelles étaient concentrées en Juda parce que les deux tribus de Juda et Benjamin avaient suivi la maison de David. C’était sans compter sur la connaissance et les ressources de grâce d’un Dieu juste qui récompense la foi partout où elle se manifeste. Tout croyant est invité, aujourd’hui encore (et particulièrement dans les périodes troublées), à guetter humblement la voix divine. Dieu peut faire entendre sa pensée par des hommes que l’on estime plus loin de Dieu que soi.
L’Éternel lui-même avait livré Juda (verset 5) comme châtiment de l’idolâtrie d’Achaz (verset 6). Mais les mauvaises intentions du roi d’Israël, rapportées en Ésaïe 7, sont connues de Dieu (6. 30). La rage avec laquelle l’armée a frappé Juda est parvenue jusqu’aux cieux (verset 9). Le prophète Oded dénonce le désir d’assujettir les fils de Juda en les prenant comme serviteurs et servantes. Israël oublie sa propre culpabilité (verset 10). Ici, à l’opposé du cas d’Abijam (chapitre 13), ce sont ceux d’Israël, qui ont entièrement abandonné l’Éternel, qui veulent dominer sur “leurs frères” (verset 8) et les accabler, en prenant occasion du châtiment de Dieu sur Juda. Mais l’Éternel n’abandonne pas son peuple, malgré l’impiété d’Achaz et il intervient par la voix d’Oded en soulignant sa juste colère contre Israël, dont la conduite est inadmissible (verset 11). Quatre hommes, conscients de la gravité du crime commis, entendent la voix de Dieu, se lèvent et s’opposent à ceux qui amènent les captifs (verset 13). Que peuvent faire quatre hommes devant une armée ? Rien s’ils agissent avec leurs propres forces. Beaucoup, s’ils agissent selon les pensées de Dieu et dans sa dépendance, car Dieu les aide. Dans tous les temps, Dieu fortifie ceux qui agissent véritablement pour ses intérêts. Devant ces quatre hommes, l’armée se retire et abandonne les captifs et le butin.
C’est alors qu’est mis en évidence le profond ancrage de l’énergie spirituelle de ces hommes. Ils s’attaquent à une lourde et longue tâche envers les captifs, prodiguant à chacun les soins appropriés : vêtements, chaussures, nourriture, boisson, onction d’huile. C’est l’amour mis en pratique dans la soumission à Dieu. Spirituellement, cela nous parle de la grâce de Dieu offrant à l’homme ce qui lui permet de vivre devant lui. Ces soins s’exercent jusqu’à l’arrivée à
De leur côté, les quatre hommes retournent à Samarie après le plein accomplissement de leur service. Après cette mission bénie, le silence de Dieu au sujet de ces hommes nous invite à la discrétion sur ce que nous pouvons avoir fait avec l’approbation divine.