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Le livre de Job
Sondez les Écritures - 3e année

Job 18 - 19. 12

Maltraité, Job désespère et espère à la fois

1. Job invité à se taire et traité de méchant : 18. 1-21

Le discours de Bildad est parallèle à celui d’Éliphaz (chapitre 15), mais plus court et plus violent. Dans l’introduction (versets 1-4), il est vexé de voir Job continuer à répondre. Il décrit ensuite (versets 5-20) ce qu’est pour lui l’issue de la vie du méchant. Dans sa conclusion (verset 21), il envoie une dernière flèche à Job en l’assimilant à ceux qui “ne connaissent pas Dieu”. En traitant Job ainsi, Bildad fait l’œuvre du diable, qui accuse les croyants jour et nuitApocalypse 12. 10. En conséquence, la foi de Job sera de nouveau ébranlée (19. 1-24), avant de se raffermir en un sursaut produit incontestablement par l’Esprit de Dieu (19. 25-29).

Bildad s’adresse à Job à la deuxième personne du pluriel, voulant peut-être répondre aux “hommes droits” auxquels Job a fait allusion (17. 8). C’est comme s’il lui disait : il ne te sert à rien d’invoquer des soutiens. Il croit que Job l’assimile aux “bêtes sans raison” (verset 3) Jude 10. Il est difficile de déceler de la colère dans les paroles de Job, comme Bildad le prétend. Pour lui, les choses sont réglées par une loi divine intangible : acquiescer aux idées de Job, ce serait changer le monde, bouleverser sa stabilité comparée à un rocher.

La description du sort du méchant se vérifie bien souvent dans ce monde. La lampe du méchant finit par disparaître (verset 5) Proverbes 13. 9, et il est l’artisan de son propre malheur (versets 7-10). Les conséquences sont la pauvreté, la maladie1, la mort, la privation d’enfants (versets 11-20).

Pour Bildad les circonstances et les paroles de Job prouvent qu’il est un homme sans Dieu. Il avait prospéré jusqu’ici, mais il est finalement atteint par le jugement, selon une règle divine sûre. Se servir de la calamité d’autrui pour l’accabler, voilà l’attitude de Bildad. Les hommes autour de la croix ont fait de même quand toutes les apparences étaient contre Christ. Contrairement à ce que pense Bildad, le souvenir du juste Job est en réelle bénédiction pour nous (versets 17-20).

Job avait parfois exprimé son désir de mourir, mais aussi son chagrin et son angoisse devant la brièveté de sa vie. Pour Bildad (verset 11), l’effroi de Job révèle sa condition de méchant, et il lui dit positivement : tu vas mourir (verset 14) ! Pour le chrétien maintenant, la mort a été vaincue par Christ, de telle sorte qu’elle n’est plus un objet de terreurHébreux 2. 14, 15.

2. Job refuse les reproches et accuse Dieu : 19. 1-12

Job est lassé des propos accablants de ses amis, qui ajoutent à son affliction (verset 2 ; 18. 2). Il est malmené par ces accusations répétées2. Il estime que, même s’il s’est trompé, lui seul est concerné ; il ne cherche pas à en rejeter la faute sur d’autres (verset 4). Alors que ses amis pensent que sa situation démontre sa culpabilité (verset 5), Job refuse de croire que le filet dans lequel il tombe est la conséquence d’une faute (verset 6 ; comp. 18. 8). Pour Job, c’est Dieu qui le renverse : expression d’une certaine confiance, celle d’être dans la main de Dieu.

Cette foi est cachée par des cris violents (verset 7), un désir de se justifier (le jugement du verset 7). Comme il l’a déjà dit (3. 23), et comme le dira plus tard Jérémie dans la détresseLamentations de Jérémie 3. 7-9, Job a l’impression d’être enfermé, et de ne plus être dans sa lumière. Il ne peut accepter la douleur d’être privé de dignité (verset 9 ; comp. 29. 20 ; 30. 15), alors qu’autrefois tous lui accordaient leur estime comme à un roi. Faisons-nous sentir du respect et de la considération à ceux que nous croisons, même s’ils sont dans la misère ?

Par moments, Job semble avoir perdu espoir (verset 10), triste résultat des discours des amis. Il finit par penser que Dieu le tient pour son ennemi (verset 11). Or, Dieu n’est jamais contre l’homme. Au contraire, c’est l’homme égaré qui s’est constitué l’ennemi de DieuColossiens 1. 21. Dans sa grâce, Dieu l’a réconcilié avec lui par la mort de son FilsRomains 5. 10 ; 2 Corinthiens 5. 18.

Notes

1Le premier-né de la mort (verset 13) pourrait désigner une maladie inguérissable, allusion à celle qui atteint Job.
2L’expression “dix fois” (verset 3) semble signifier : de trop nombreuses fois (Genèse 31. 7 ; Nombres 14. 22)

Job 18

1Et Bildad, le Shukhite, répondit et dit :

2Jusques à quand tendrez-vous des pièges aveca vos paroles ? Soyez intelligents, et puis nous parlerons.

3Pourquoi sommes-nous considérés comme des bêtes, et sommes-nous stupidesb à vos yeux ?

4Toi qui déchires ton âme dans ta colère, la terre sera-t-elle abandonnée à cause de toi, et le rocher sera-t-il transporté de sa place ?

5Or la lumière des méchants sera éteinte, et la flamme de son feu ne luira point ;

6La lumière sera ténèbres dans sa tente, et sa lampe sera éteinte au-dessus de lui.

7Les pas de sa force seront resserrés, et son propre conseil le renversera :

8Car il est poussé dans le filet par ses propres pieds ; et il marche sur les mailles du filet ;

9Le piège le prend par le talon, le lacet le saisit ;

10Sa corde est cachée dans la terre, et sa trappe sur le sentier.

11De toutes parts des terreurs l’alarment et le poussent çà et là, s’attachant à ses pas.

12Sa force est affaiblie par la faimc, et la calamité est prête à son côté.

13Le premier-né de la mort dévore les membres de son corpsd, il dévore ses membres.

14Ce qui faisait sa confiance est arraché de sa tente, et il est forcé de marcher vers le roi des terreurs.

15Ce qui n’est pas à lui habite dans sa tente, le soufre est répandu sur son habitation.

16En bas ses racines sèchent, et en haut ses branches sont coupées.

17Sa mémoire périt de dessus la terre, et il n’a pas de nom sur la face du pays.

18Il est repoussé de la lumière dans les ténèbres ; on le bannit du monde.

19Il n’a pas d’enfants ni de postérité parmi son peuple, personne qui lui survive dans les lieux de son séjour.

20Ceux qui viennent après seront étonnés de son jour, comme l’horreur s’est emparée de ceux qui [les] ont précédése.

21Certainement, telles sont les demeures de l’inique, et tel est le lieu de celui qui ne connaît pas ✷Dieu.

Job 19

1Et Job répondit et dit :

2Jusques à quand affligerez-vous mon âme, et m’accablerez-vous de paroles ?

3Voilà dix fois que vous m’avez outragé, vous n’avez pas honte de m’étourdirf.

4Mais si vraiment j’ai erré, mon erreur demeure avec moi.

5Si réellement vous voulez vous élever contre moi et faire valoir mon opprobre contre moi,

6Sachez donc que c’est †Dieu qui me renverseg et qui m’entoure de son filet.

7Voici, je crie à la violence, et je ne suis pas exaucé ; je pousse des cris, et il n’y a pas de jugement.

8Il a fermé mon chemin et je ne puis passer, et il a mis des ténèbres sur mes sentiers ;

9Il m’a dépouillé de ma gloire et a ôté la couronne de dessus ma tête ;

10Il m’a détruit de tous côtés, et je m’en vais ; il a arraché mon espérance comme un arbre.

11Il a allumé contre moi sa colère, et il m’a tenu pour l’un de ses ennemis.

12Ses troupes sont venues ensemble, et elles ont dressé en chaussée leur chemin contre moi et se sont campées autour de ma tente.

Notes

aou : Quand mettrez-vous fin à.
bou : souillés.
cd’autres : Sa misère est affamée de lui.
dlitt. : de sa peau.
eselon d’autres : Ceux de l’occident… ceux de l’orient.
fqqs. : me traiter comme dur et stupide.
gou : me fait un chemin tortueux.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)