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Le livre de Job
Sondez les Écritures - 3e année

Job 38

Sagesse et tendresse dans la création

1. L’Éternel prend la parole : versets 1-3

Job avait désiré une réponse personnelle de Dieu (23. 5 ; 30. 20 ; 31. 35), et son vœu est maintenant exaucé. L’Éternel n’était pas indifférent à sa souffrance, mais il a eu la divine patience d’attendre que Job ait formulé tout ce qu’il ressentait : imitons cet exemple que Dieu nous donne.

Ses paroles s’élèvent “du milieu du tourbillon” (verset 1), qui évoque soit l’épreuve, soit la présence divine, empreinte de majesté pour nousNahum 1. 3. Dieu prend son nom d’Éternel, celui du Dieu qui se révèleExode 3. 14, 15 ; 6. 2.

Dieu commence par une affirmation rassurante : il a un plan1, et n’a pas agi de manière aveugle (verset 2). Il ne reproche pas à Job ses questions, mais d’avoir parlé de choses qu’il ne connaissait pas (verset 2). Job en conviendra à la fin (42. 3) : comment Dieu s’y prend-il pour l’amener à cette conviction ? Bien que Job ait critiqué la conduite de Dieu envers les hommes, il est admiratif des œuvres divines (9. 5-10 ; 28. 23-26). Dieu s’appuie sur ce qui est positif dans la foi de Job : il va attirer son attention sur la création. Il va s’en servir pour l’amener à une juste idée de la relation de Dieu avec les hommes. Job va laisser Dieu s’exprimer longuement. Quand trop de questions se pressent dans notre esprit, faisons “taire notre âme” Psaume 131. 2 devant notre Créateur.

Une certaine ironie se discerne dans les paroles de Dieu : qui, en effet, pourrait l’instruire ? (verset 3) Ésaïe 40. 13. Job s’était présenté comme un prince (31. 37) : Dieu le prend au mot, lui suggérant de rassembler son courage (“ceins tes reins”). Mais cette ironie est remplie de bienveillance, car Dieu reconnaît la vaillance2 de son serviteur.

2. Le créateur soutient le monde inanimé : versets 4-38

Le but de Dieu

Dieu décrit successivement les origines du monde (versets 4-7), la mer (versets 8-11), la lumière matinale (versets 12-15), les profondeurs et les choses cachées (versets 16-21), les événements météorologiques (versets 22-30), les étoiles et les cieux (versets 31-38). Job s’était figuré avoir affaire à un Dieu juge et hostile. Dieu ne répond pas à ce fruit de l’imagination : la révélation divine s’appuie toujours sur des réalités concrètes, et non sur des connaissances mystérieusesColossiens 2. 18.

Job avait posé d’innombrables questions : Dieu ne répond à aucune, mais en pose à son tour. C’est la pédagogie de Jésus dans l’évangile, qui vise à faire rentrer en eux-mêmes les contestataires que nous sommes tous et à nous faire réfléchir. Sachons l’imiter à bon escient, au lieu d’être ceux qui ont réponse à tout. En comparant cette façon de faire à celle des amis, on voit laquelle fut la plus bénéfique.

Les descriptions de ces chapitres sont d’une beauté poétique très touchante3, qui transmet le message de tendresse que l’Éternel adresse à Job.

Enfin soulignons la pertinence des questions posées par ce livre antique : si aujourd’hui le fonctionnement de certains phénomènes naturels est expliqué, leur véritable origine reste inaccessible. La science ne peut répondre – ce n’est pas son but – à l’énigme soulevée ici : pourquoi le monde est-il comme il est et non pas autrement ? Seule une révélation du Dieu créateur peut apaiser nos esprits sur ce sujet.

Quelques leçons

Job n’était pas présent lors de l’origine du monde, affirmée ici avec force (verset 4). Comme chacun de nous, il est limité dans le temps (verset 21 ; 15. 7).

L’œuvre de Dieu procure la joie (verset 7) et non le malheur, comme Job l’a cru un moment. Dieu met une limite à la mer tumultueuse (verset 11), comme il en met une à l’épreuve1 Corinthiens 10. 13.

La lumière de l’aurore transforme les paysages (verset 14), tout comme la révélation divine transforme notre épreuve (37. 21).

Le lever du soleil dévoile les actions des hommes (verset 15), évoquant le jugement de Dieu sur les méchants. Job avait employé des termes similaires, sans savoir tirer de conclusion quant à la présence de Dieu (24. 17).

Bien que le cosmos suive un cycle que nous décrivons par des lois (verset 33), il n’est pas indépendant de Dieu : à tout instant le Créateur le soutient par la puissance de sa parole (versets 11, 12, 34) Hébreux 1. 3.

Ce Dieu tout-puissant peut envoyer la grêle pour secourir les siensExode 9. 23 ; Josué 10. 11, le vent d’est pour les délivrer (versets 22-24) Exode 14. 21, mais il répand ses merveilles et ses bontés même s’il n’y a aucun témoin (verset 26).

Sagesse et intelligence caractérisent l’œuvre divine (verset 36) 4 : Job n’a pas de raisons de se croire l’objet d’un destin aveugle ou absurde.

Notes

1Le plan ou conseil de Dieu est conçu dans l’éternité (Ésaïe 25. 1), s’accomplit infailliblement (Proverbes 19. 21), et concerne l’homme, qu’il est destiné à conduire (Psaume 73. 24).
2Le mot “homme” au verset 3 correspond à “homme vaillant”.
3Plusieurs expressions se retrouvent au Psaume 104
4La traduction des mots “reins” et “esprit” est cependant incertaine.

Job 38

1Et l’Éternel répondit à Job du milieu du tourbillon, et dit :

2Qui est celui-ci qui obscurcit le conseil par des discours sans connaissance ?

3Ceins tes reins comme un homme, et je t’interrogerai et tu m’instruiras !

4Où étais-tu quand j’ai fondé la terre ? Déclare-le-moi, si tu as de l’intelligence.

5Qui lui a établi sa mesure, – si tu le sais ? Ou qui a étendu le cordeau sur elle ?

6Sur quoi ses bases sont-elles assisesa, ou qui a placé sa pierre angulaire,

7Quand les étoiles du matin chantaient ensemble, et que tous les fils de Dieu éclataient de joie ?

8Et qui a renfermé la mer dans des portes, quand elle rompit [les bornes] et sortit de la matrice,

9Quand je fis de la nuée son vêtement, et de l’obscurité ses langes ;

10Quand je lui découpai ses limites et lui mis des barres et des portes,

11Et que je dis : Tu viendras jusqu’ici et tu n’iras pas plus loin, et ici s’arrêtera l’orgueil de tes flots ?

12As-tu, de ta vieb, commandé au matin ? As-tu montré à l’aube du jour sa place,

13Pour qu’elle saisisse les bords de la terre, et que les méchants en soient secoués ?

14Ellec se change comme l’argile d’un sceau, et [toutes choses] se présentent parées comme d’un vêtement ;

15Et leur lumièred est ôtée aux méchants, et le bras levé est cassé.

16Es-tu allé aux sources de la mer, et t’es-tu promené dans les profondeurs de l’abîme ?

17Les portes de la mort se sont-elles découvertes à toi ? Et as-tu vu les portes de l’ombre de la mort ?

18Ton regard a-t-il pénétré jusque dans les vastes espaces de la terre ? Dis-le, si tu connais tout cela.

19Où est le chemin vers le séjour de la lumière ? et les ténèbres, où est leur place ?

20Pour que tu les prennes à leur limite, et que tu connaisses les sentiers de leur maison ?

21Tu le sais, car tu étais né alors, et le nombre de tes jours est grand !

22Es-tu allé aux trésors de la neige, et as-tu vu les trésors de la grêle,

23Que j’ai mis en réserve pour le temps de la détresse, pour le jour du combat et de la guerre ?

24Par quel chemin se distribue la lumière, et le vent d’orient se répand-il sur la terre ?

25Qui a découpé des canaux aux torrents de pluie, et un chemin à l’éclair des tonnerres,

26Pour faire pleuvoir sur une terre où il n’y a personne, sur le désert où il n’y a pas d’hommes ;

27Pour rassasier les lieux désolés et déserts, pour faire germer les pousses de l’herbe ?

28La pluie a-t-elle un père ? ou qui engendre les gouttes de la rosée ?

29Du sein de qui sort la glace ? et le frimas des cieux, qui l’enfante ?

30Devenues pierre, les eaux se cachent, et la surface de l’abîme se prend.

31Peux-tu serrer les liens des Pléiades, ou détacher les cordes d’Orion ?

32Fais-tu sortir les signes du zodiaque en leurs saisons, et mènes-tu la grande Ourse avec ses fillese ?

33Connais-tu les lois des cieux, ou établis-tu leur empire sur la terre ?

34Peux-tu élever ta voix vers les nuages, en sorte que des torrents d’eau te couvrent ?

35As-tu lancé la foudre, en sorte qu’elle soit allée et t’ait dit : Me voici ?

36Qui a mis la sagesse dans les reins, ou qui donna l’intelligence à l’esprit ?

37Qui a compté les nuages dans [sa] sagesse ? et qui verse les outres des cieux,

38Quand la poussière coule comme du métal en fusion et que les mottes se soudent entre elles ?

39Est-ce toi qui chasses la proie pour la lionne, et qui rassasies l’appétit des lionceaux,

40Quand ils sont couchés dans leurs tanières [et] se tiennent aux aguets dans leur fourré ?

41Qui prépare au corbeau sa pâture quand ses petits crient à ✷Dieu [et] qu’ils errent sans nourriture ?

Notes

apropr. : plongées.
blitt. : tes jours.
cc.-à-d. : la terre.
dla nuit était pour eux la lumière.
elitt. : fils.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)