Il peut paraître surprenant que Satan ne soit plus mentionné au-delà du chapitre 2. Il avait supposé que Job croyait en Dieu par intérêt. La réaction de Job dans les deux premiers chapitres a amplement démontré qu’il n’en était rien. Dès lors Satan a la bouche fermée et disparaît. Dieu avait la haute main sur la maladie et sur l’épreuve, comme la fin le confirme (42. 11).
L’Éternel condamne sévèrement les trois amis pour leur manque de droiture (42. 7 ; comp. 33. 3). Nous voyons à quoi mène dans notre vie l’attachement théorique à des principes. Cependant il est toujours possible de retrouver la communion avec Dieu grâce au sacrifice de Christ (42. 8) 1 Jean 2. 1, 2.
Élihu a su sortir du cercle vicieux des raisonnements dans lesquels Job était enfermé. Il s’est montré plus humain que les trois amis (33. 6, 7), il a parlé de la grâce et de la conversion en des termes admirables (33. 24-30). Il nous invite à célébrer Dieu même au milieu des larmes (35. 10 ; 36. 24). Il lui manque la tendresse paternelle révélée par l’Éternel. Nous savons parler de grâce, savons-nous la rendre présente ? Dieu ne lui fait aucun reproche à la fin et ne parle de lui ni en bien ni en mal. Nous qui avons l’éclairage du N.T., n’oublions pas l’exemple de Jésus : dans la plupart des cas, sa première réaction en s’approchant des souffrants est de faire sentir sa compassion.
Job avait deux torts, en rapport avec les deux grands thèmes du livre. Mais sur ces deux points il a accepté de changer de point de vue :
Le personnage de Job est d’une grandeur sublime à plusieurs égards :
L’homme refuse Dieu parce qu’il veut être son propre dieu. En acceptant de se soumettre à Dieu il pense perdre quelque chose. Il préfère gagner Dieu, mais ce faisant il le rabaisse à sa propre norme. L’accès à Dieu est impossible par ce moyen.
Il nous faut renoncer à gagner Dieu pour qu’il puisse nous trouver. Acceptons de perdre pour recevoir : renoncer à retrouver le paradis, c’est avoir la possibilité de recevoir la vie éternelle ; perdre l’innocence permet d’être revêtu de la justice divine, par pure grâce ; perdre notre moi, c’est trouver Christ.
Par la bouche d’Élihu, Dieu nous demande de lâcher prise, d’accepter que Dieu nous a justifiés gratuitement : l’avons-nous fait ? Avons-nous trouvé le pardon, le chant de joie, la délivrance, la lumière de la présence divine (33. 24-30) ?
Comment pratiquement vivre ce changement ? Laissons de côté la froide religion traditionnelle et passons par une rencontre personnelle avec Dieu (42. 5). Comme Job, Jacob dira : “j’ai vu Dieu face à face et mon âme a été délivrée” Genèse 32. 30.
Job a traversé la souffrance en développant successivement plusieurs attitudes :
Job ne s’est pas arrêté en route, mais a cheminé en invoquant Dieu à chaque palier. Demandons à Dieu la force de traverser toutes ces étapes qui se retrouveront plus ou moins immanquablement dans nos peines.
Au fur et à mesure du développement du livre, des réflexions sur la souffrance nous sont proposées comme autant de pistes de méditation. Cela ne veut pas dire qu’elles étaient toujours bien appropriées à Job, mais elles constituent un message qui pourra nous être utile dans une circonstance ou l’autre.
Surtout, ne prenons jamais ces attitudes comme des recettes, mais souvenons-nous que seule la présence divine a convaincu Job. Nous qui connaissons Jésus Christ, laissons-nous gagner par celui qui “a porté nos langueurs et s’est chargé de nos maladies” Matthieu 8. 17, qui fut pour nous “l’homme de douleurs” Ésaïe 53. 3, qui est à même de sympathiser avec nous et de nous secourirHébreux 2. 18 ; 4. 15.
Oui, rien ne pourra jamais “nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus, notre Seigneur” Romains 8. 39.