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Épître aux Hébreux
Sondez les Écritures - 4e année

Hébreux 10. 23-31

Jésus, le chef de la foi

1. Jouir des biens meilleurs et permanents

Gardons sans fléchir l’espérance que nous proclamons : verset 23

L’espérance est un des thèmes de cette épître1. Pour qu’elle produise des effets dans la vie du croyant, il est nécessaire de faire confiance à celui qui la donne. Or “celui qui a promis est fidèle”. Mais les Juifs chrétiens étaient tentés d’abandonner ce qu’ils ne voyaient pas pour s’attacher à nouveau au rituel judaïque. La glorieuse espérance du croyant est concentrée dans la personne de Christ. Quand un croyant a son espérance en lui et compte sur la fidélité de Dieu, qui accomplit toutes ses promesses, il est stable. Il devient un témoin pour ceux qui n’ont pas d’espérance ou qui sont rongés par le doute.

Recherchons la communion les uns avec les autres : versets 24, 25

Les trois exhortations contenues dans ces deux versets peuvent se résumer ainsi : aimons-nous les uns les autres. Epaphras avec un complet oubli de soi en est un bon exempleColossiens 4. 12, 13. La foi (verset 22), l’espérance (verset 23) et l’amour (verset 24) sont encore associés, comme clef d’une vie chrétienne libre, équilibrée et heureuse. Il est intéressant de noter que le chrétien, même en période difficile, n’est pas exhorté à recevoir de l’assemblée, mais à donner, à apporter aux autres.

  • Veillons les uns sur les autres.

La communion avec Dieu n’entraîne pas un repli sur soi-même. Au contraire, plus nous vivrons de l’amour de Dieu, plus nous aimerons nos frères et sœurs1 Jean 1. 7 ; 4. 12. En attendant l’accomplissement des promesses de Dieu, au milieu de l’adversité, stimulons-nous à l’amour et aux bonnes œuvres.

  • Ne désertons pas notre assemblée.

La vocation du chrétien n’est pas de vivre seul. L’épître aux Corinthiens l’explique bien. La communion vécue entre frères et sœurs aide à tenir bon. L’exercice des dons favorise la croissance spirituelleÉphésiens 4. 13. Les soins des anciens protègent les personnes en difficulté. La présence recherchée du Seigneur est source de bénédiction. Vivre la vie de l’assemblée locale, c’est évidemment assister aux réunions, mais plus encore rechercher la compagnie des frères et sœurs. Le tabernacle ne s’appelait-il pas aussi “tente d’assignation”, c’est-à-dire tente du rassemblement, ou du rendez-vous ? Ne prenons pas l’habitude de nous priver de cette communion, car nous avons besoin de contacts humains. Si nous ne les recherchons pas dans la famille de Dieu, nous les trouverons dans le monde, ce qui est dangereux.

  • Encourageons-nous mutuellement.

Quelqu’un pourrait se détourner des privilèges du sanctuaire de l’amour de Dieu. Comment pourrions-nous abandonner celui qui se décourageJob 6. 14 ? Il est plus facile d’accuser que d’encourager. Or, le jour du jugement est proche. Il y a donc urgence de stimuler les Hébreux à faire le point sur leur état spirituel réel. Sont-ils de vrais chrétiens ou des professants sans la vie ? Pour ce qui nous concerne, nous attendons la venue de Christ, sujet de joie pour les enfants de Dieu, mais aussi terme de la période de la grâce quand le chemin du ciel sera définitivement fermé pour ceux qui ont négligé le salut de Dieu.

Le péché d’apostasie, quatrième avertissement : versets 26-31

La plupart des Israélites sont morts dans le désert, sans atteindre Canaan. Beaucoup ont méprisé la loi de Moïse. Parmi les destinataires de la lettre, quelques-uns, bien qu’ayant confessé leur appartenance au christianisme, n’avaient pas reçu Jésus dans leur vie et retournaient au culte juif. Le nouvel avertissement contenu dans ce paragraphe est très sérieux et s’adresse directement à eux.

Au cours des différents avertissements de l’épître, les professants ont été définis comme étant ceux qui s’écartent du salut par négligence (2. 1-3), qui endurcissent leur cœur contre l’Esprit Saint et abandonnent le Dieu vivant (3. 7- 4. 1), qui, “une fois éclairés… sont tombés” (6. 4-6), qui finalement pèchent volontairement contre Dieu et l’offensent (10. 26, 29 ; 12. 25). Connaître la vérité, sans la recevoir dans son cœur, condamne. Il n’y a plus de sacrifice pour le péché pour le Juif qui refuse l’enseignement exposé dans cette épître (verset 26). La sévère punition annoncée ne concerne pas un acte particulier de péché, mais une attitude habituelle et répétée de mépris de la grâce de Dieu. Sous l’ancienne alliance, il n’existait pas de sacrifice pour un péché volontaire. Les villes de refuge2 étaient pour ceux qui avaient tué par erreur. Le Seigneur a transformé le péché volontaire de sa crucifixion en un péché commis par ignorance, par sa parole : “Père pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font”. On comprend aussi pourquoi David priait pour ne pas commettre de péchés par fiertéPsaume 19. 14. Aujourd’hui encore, il n’y a plus de sacrifice pour les rebelles, mais une attente terrible du jugement et de la colère de Dieu (versets 27, 31). Si pour les Israélites, le mépris de la loi entraînait la mort physique comme punition, le rejet du Fils de Dieu entraîne la mort éternelle.

Ce péché volontaire offense les trois personnes de la déité. Sont concernés par ce péché :

  • le refus de l’évangile, qui équivaut à fouler aux pieds le Fils de Dieu,
  • estimer impur le sang de l’alliance de Dieu,
  • outrager l’Esprit de grâce qui révèle la gloire du Fils et opère dans les hommes pour les convaincre de péché.

C’est le péché sans pardon possible. Tels sont ceux qui veulent profiter des privilèges chrétiens, et se moquent du prix payé par Jésus à la croix. Quand quelqu’un a connu le seul moyen d’obtenir le salut éternel, et l’a méprisé, il ne lui reste plus que “l’ardeur d’un feu dévorant” (verset 27), une punition sévère (verset 29), la vengeance et le jugement du Dieu vivant (verset 30). Quelle responsabilité pour le Juif, sanctifié (mis à part) Romains 3. 2 par le sang de l’alliance, de refuser l’œuvre de Christ (verset 29) ! Cette terrible conclusion ne peut en aucun cas s’appliquer à un véritable enfant de Dieu. Dieu ne peut pas envoyer un tel châtiment à l’un de ses enfants, car Christ a été puni à sa place. Dieu est juste et sa colère ne s’exerce pas deux fois pour le même péché. D’ailleurs Dieu ne nous rejette pas à cause du péché. Mais, si un croyant pèche, c’est un enfant désobéissant. Son Père le corrige par amour parce qu’il est son fils. Dieu veut que celui qui a désobéi mesure les conséquences de son péché, et il désire opérer un prompt relèvement. Ce thème sera en partie évoqué au chapitre 12.

Nous avons besoin de prendre conscience que le péché commis par les chrétiens est une offense terrible envers Dieu. Dieu a parlé. Que faisons-nous de sa parole ? Gardons-nous de toute négligence et de toute paresse qui nous rendent vulnérables aux tentations de l’ennemi. Ne nous lassons pas, aussi, d’intercéder pour ceux qui n’ont pas encore accepté Jésus dans leur vie, car ils sont encore sous le coup de la colère du Dieu vengeurJean 3. 36.

Notes

1Voir 2. 10 ; 3. 1, 6 ; 6. 11, 18-20 ; 7. 19 ; 9. 28 ; 13. 14.
2Le sujet des villes de refuge se trouve en Exode 21. 12, 13 ; Nombres 35 ; Deutéronome 41-43 ; 19. 1-13 ; Josué 20. Voir le commentaire sur Josué, SLE vol. 3.

Hébreux 10

23Retenons la confession de notrea espérance sans chanceler, car celui qui a promis est fidèle ; 24et prenons garde l’un à l’autre pour nous exciter à l’amour et aux bonnes œuvres, 25n’abandonnant pas le rassemblement de nous-mêmes, comme quelques-uns ont l’habitude [de faire], mais nous exhortant [l’un l’autre], et cela d’autant plus que vous voyez le jour approcher. 26Car si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifice pour les péchés, 27mais une certaine attente terrible de jugement et l’ardeur d’un feu qui va dévorer les adversaires. 28Si quelqu’un a méprisé la loi de Moïse, il meurt sans miséricorde sur [la déposition de] deux ou [de] trois témoins : 29d’une punition combien plus sévère pensez-vous que sera jugé digne celui qui a foulé aux pieds le Fils de Dieu, et qui a estimé profaneb le sang de l’alliance par lequel il avait été sanctifié, et qui a outragé l’Esprit de grâce ? 30Car nous connaissons celui qui a dit : “À moi la vengeance ; moi je rendrai, dit le ✷Seigneur” ; et encore : “Le ✷Seigneur jugera son peuple”c. 31C’est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant !

Notes

alitt. : l’.
bou : impur.
cDeutéronome 32. 35-36.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)