Le chrétien ne peut pas se contenter de la connaissance intellectuelle des grandes vérités bibliques. Il doit les vivre chaque jour, étant confronté aux mêmes situations que les autres hommes. Sa conduite témoigne de ce qui l’anime et du but qu’il poursuit (3. 1). Après la foi (chapitre 11) et l’espérance (chapitre 12), ce chapitre met en évidence l’amour, le troisième caractère de la vie de celui qui s’approche des lieux saints en toute liberté (10. 22-25).
Pendant le trajet qui mène à la gloire de la maison du Père, les chrétiens, tous frères, sont exhortés à persévérer dans l’amour. Les Hébreux convertis avaient accepté d’être rejetés par leurs familles, par leurs amis et d’être mis au ban de la société (10. 33). Ils avaient trouvé une nouvelle famille, celle de la foi, dont le chef imprègne de ses caractères tous ses enfants. L’amour en est unRomains 5. 5. C’est pourquoi “si Dieu nous aima ainsi, nous aussi nous devons nous aimer l’un l’autre”, enseigne Jean1 Jean 4. 11, 21. C’est un commandement : “Celui qui aime Dieu, aime aussi son frère”. Comme une belle fleur dans un jardin, cet amour fraternel se cultive. Mais il ne demeure que si la relation vivante avec Celui qui est amour est permanente. Si notre amour pour les frères se refroidit, si la compagnie des chrétiens nous intéresse moins, c’est que l’amour de Dieu a diminué en nous. C’est un peu comme un baromètre. Cette exhortation est importante pour trois raisons :
C’est un moyen simple de partager ce qu’on a reçu en Christ et de manifester l’amour fraternel. Si c’est un grand réconfort de recevoir des frères et sœurs avec lesquels on s’entend bien, il y a aussi profit à exercer l’hospitalité en recevant des étrangers, des inconnus. Ils peuvent apporter du bien de la part de Dieu. Dans l’A.T. il y a des exemples d’hommes qui ont reçu des anges1. Abraham a reçu trois hommes sous les chênes de Mamré, dont l’un était l’ÉternelGenèse 18. Ils lui ont annoncé la naissance d’Isaac. Les deux anges, sous l’aspect d’hommes, continuèrent leur route et vinrent chez Lot pour l’avertir d’un jugement imminent sur Sodome et l’aider à quitter la ville. Ces deux circonstances montrent que ces manifestations angéliques ont comme but le bien des croyants. L’exhortation signifie donc : “Soyez hospitaliers, vous en recevrez une riche bénédiction”. Par exemple la femme de Sunem a reçu à sa table Élisée2 Rois 4. 8. Avec l’accord de son mari, elle lui a préparé une petite chambre ; ainsi elle a pu profiter, avec sa famille, de son service de prophète de Dieu. Les disciples qui partaient tout tristes vers Emmaüs ont rencontré un inconnu, qu’ils forcèrent à entrer dans leur maisonLuc 24. 29. C’était Jésus qu’ils ont fait entrer chez eux sans le savoir. Quelle bénédiction ! Quand nous exerçons l’hospitalité, c’est Jésus que nous recevons à la maisonMat. 25. 35. Dans cette perspective, comment pourrions-nous “murmurer” 1 Pierre 4. 9, car il en découle beaucoup d’enrichissement. Et c’est un privilègeRomains 12. 13.
Les Hébreux avaient montré de la sympathie pour les prisonniers chrétiens (10. 34), alors qu’ils subissaient des épreuves personnelles. Mais lorsque les circonstances sont agréables, il est bien difficile de se sentir liés, c’est-à-dire comme enchaînés avec ceux qui sont maltraités. Pourtant souvenons-nous d’eux, non pas seulement dans nos pensées, mais d’une manière active, par des prières régulières et un secours matériel quand c’est possible. Dans notre propre corps, la douleur d’un organe se répercute à tout le corps. “Si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui” 1 Corinthiens 12. 26, enseigne Paul aux Corinthiens. Christ ressent nos douleursÉsaïe 63. 9. Notre amour les uns pour les autres devrait produire ces vrais sentiments de sympathie.
Aujourd’hui, dans le monde, le mariage est bafoué et le concubinage de plus en plus fréquent. Pourtant Dieu a institué le mariage pour l’équilibre et le bonheur des hommes et pour leur faire comprendre la relation qu’il voulait entre son Fils Jésus et son épouse, formée de l’ensemble des enfants de DieuÉphésiens 5. 25. Le mariage est pour le temps de la terre alors que l’union de Christ avec son épouse est céleste et éternelle.
Le mariage doit être respecté chez tous. Mari et femme doivent rester fidèles l’un à l’autre. En conséquence, l’amour qui empreint les relations conjugales apportera pureté, respect mutuel, et recherche du bonheur de l’autre. Les relations de Christ avec son Assemblée servent de modèle au couple chrétien. C’est vers ce niveau élevé que nous devons tendre. Nous recevons les joies vécues dans le cadre du mariage, comme des bénédictions divines pour lesquelles nous rendons grâces. Hélas, par égoïsme, mépris de l’autre et infidélité, des milliers de mariages, même chez les chrétiens, ont été détruits. Dieu hait l’adultère, c’est pourquoi nous devons le fuir1 Corinthiens 6. 18. Si l’avertissement était utile déjà au premier siècle, combien plus aujourd’hui.
L’avarice est avant tout l’amour de l’argent qui entraîne le désir d’en acquérir davantage. On peut être avare en possédant beaucoup, ou en n’ayant presque rien. “C’est une racine de toutes sortes de maux que l’amour de l’argent” 1 Timothée 6. 10 ; c’est une cause d’insatisfaction. Un sondage dans différentes couches de la société a révélé que chacun serait momentanément satisfait si son revenu était de 10 % supérieur à ce qu’il gagne. Le monde est caractérisé par la convoitise, et par conséquent par l’insatisfaction. L’avarice rend dépendant. De là viennent les envies, les jalousies, les amertumes, les querelles. Le chrétien, qui se confie en Dieu, est content en toutes circonstances. Mais pour se confier dans le Seigneur, il faut le connaître. Les deux citations des versets 5 et 6 sont des expériences réalisées par Moïse, Josué, David et bien d’autres hommes de foiJosué 1. 5 ; Psaume 118. 6. Il ne suffit pas de croire que Dieu n’abandonne jamais les siens, il faut s’approprier cette promesse dans les circonstances difficiles de la vie quotidienne, pour pouvoir déclarer en vérité : “Le Seigneur est mon aide et je ne craindrai point : que me fera l’homme ?” Il a été fidèle envers ceux qui se sont confiés en lui jusque-là. Les Hébreux éprouvés avaient la ferme assurance de biens meilleurs et permanents. Car Jésus ne change pas, il est fidèle, il le sera toujours.
Mentionnés trois fois dans ce chapitre, les conducteurs ou guides marchent à la tête, montrent l’exemple, se dévouent pour l’enseignement de l’assemblée. Aujourd’hui encore, les frères reconnus comme des conducteurs servent d’exemples par leur conduite, leur vie de foi, et leur spiritualité. On doit :
Le chapitre 11 a énuméré de nombreux conducteurs disparus, que Dieu honore, car ils ont marché fidèlement par la foi. D’autres, plus proches, ont suivi leur exemple. Sans rendre un culte aux conducteurs, nous avons à nous souvenir d’eux pour fortifier notre foi. Ce ne sont ni leurs paroles, ni leurs actes, ni même l’issue de leur conduite qu’il faut imiter, mais leur foi, le moteur de leur vie jusqu’au bout. Leur vie confirmait et rendait crédible l’enseignement qu’ils donnaient.