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Épître aux Hébreux
Sondez les Écritures - 4e année

Hébreux 11. 8-16

Jésus, le chef de la foi

4. La patience de la foi (1)

Abraham ou l’obéissance de la foi : versets 8-10

Dans les versets 8 à 19, à part le verset 11 qui parle de Sara, il n’est question que d’Abraham. Les versets 13 à 16 sont une parenthèse explicative à partir de l’exemple des patriarches. Abraham est appelé le père des croyantsRomains 4. 11. Il n’est donc pas étonnant qu’il soit parlé de lui plus que de tout autre homme de foi.

  • L’obéissance à l’appel de DieuGenèse 12. 1-5 ; Actes 7. 2-4 : verset 8

“Étant appelé, il obéit”. Dieu appelle tout homme, d’abord pour le salut, puis pour le suivre et le servir. Il faut savoir entendre sa voix et lui obéir. L’obéissance est le fruit de la foi. Abraham obéit, “ne sachant où il allait”, sans connaître comment la volonté de Dieu s’accomplira (versets 11, 12), ni quand Dieu réalisera pleinement ses promesses (versets 13-16).

En acceptant le sacrifice d’Isaac, il obéit encore, sans comprendre pourquoi Dieu l’éprouve de cette manière (versets 17-19). Il n’est pas facile de suivre Dieu sans chemin tracé à l’avance. Un jour, Abraham a quitté Ur de Chaldée pour se mettre en marche, avec sa famille et ses troupeaux. Il a renoncé à tout ce qui faisait la trame de sa vie passée.

  • Où vas-tu Abraham ?
  • Je ne sais pas… Je vais au lieu que Dieu m’indiquera.
  • De quel Dieu s’agit-il ?
  • Celui qui m’a parlé, le Dieu unique dont j’ai vu la gloire.

La foi, c’est lui faire confiance et le suivre pas à pas en le prenant au mot. Dieu connaît le chemin, il est fidèle, il conduit vers un bon pays.

  • Étranger dans le pays de la promesse : versets 9, 10

S’appuyant sur la promesse de Dieu, il vit comme un étranger dans le pays de Canaan dont il ne connaît ni la langue, ni les mœurs. Il n’a qu’une tente et un sépulcre, acheté à Hébron après la mort de SaraGenèse 23. Il est parti à l’appel du Seigneur, et maintenant il attend une cité. Attendre est tellement difficile ! La foi est capable d’attendre le plein accomplissement de la volonté de Dieu et le moment qu’il choisit. Abraham n’avait reçu qu’une promesse pour ses descendants. Mais il avait eu la vision d’une cité céleste, meilleure que la ville d’Ur qu’il avait quittée, une ville préparée par Dieu lui-même, pour ceux qui lui font confiance. Dieu l’a conçue, en a dressé les plans, la construit lui-même sur des bases éternelles. Pouvoir compter sur Dieu est la sécurité du croyant ! La foi se concentre sur Dieu, elle s’appuie sur sa puissante grâce et attend avec confiance l’héritage conservé par Dieu dans les cieux1 Pierre 1. 4.

Sara, la foi en la fidélité de Dieu : versets 11, 12

À l’annonce de la naissance d’Isaac, Sara a d’abord montré de l’incrédulité. Mais, quand Dieu le lui reproche : “Y a-t-il quelque chose qui soit trop difficile pour l’Éternel ?” sa foi triomphe de ses doutes et “elle estime fidèle celui qui a promis”. Celui qui ne regarde qu’à lui-même ne peut être qu’incrédule. Mais celui qui se confie en un Dieu connu voit ses doutes s’évanouir. Car d’un corps stérile, marqué par la mort, Dieu peut faire jaillir la vie. Quel est le message de Sara à travers les siècles ? Confiez-vous dans le Dieu vivant et fidèle, il donne la vie au-delà de la mort.

La réponse de Dieu à la foi d’Abraham et de Sara est, non seulement la naissance d’Isaac, mais une descendance plus nombreuse que le sable de la mer et que les étoiles des cieux. Dieu a donné plusieurs fois cette image à Abraham. Quand il l’invite à lever les yeux pour contempler le pays promis, il lui annonce une postérité “comme la poussière de la terre” Genèse 13. 14. C’est une allusion à Israël, la lignée directe du patriarche, le peuple terrestre de Dieu, ceux qui recevront une bénédiction particulière pendant le règne de mille ans. À l’apogée du règne de Salomon, il est dit que “Juda et Israël étaient nombreux comme le sable qui est près de la mer” 1 Rois 4. 20.

Quand, plus tard, Dieu confirme son alliance avec Abraham, il lui fait contempler les étoiles. “Ainsi sera ta descendance”, dit-ilGenèse 15. 5, 6. Et Abraham crut Dieu et cela lui fut compté à justice. Il est le père de tous les croyants, de ceux qui sont justifiés par la foi, du peuple céleste de DieuRomains 4. 16-25. Enfin, quand, après le sacrifice d’Isaac, Dieu confirme sa bénédictionGenèse 22. 17, il englobe la descendance complète d’Abraham, terrestre et spirituelle, qui a son couronnement en ChristGalates 3. 16. De Christ, en effet, et de son sacrifice, découle toute bénédiction, terrestre, céleste et spirituelle.

La foi qui cherche une patrie ou l’attente de la foi : versets 13-16

Ces versets forment une parenthèse où Dieu met en relief la qualité de la foi des patriarches et leur donne son approbation.

  • Étrangers et voyageurs : verset 13.

Abraham, Sara, Isaac et Jacob sont morts sans avoir reçu ce qui leur avait été promis. Ont-ils été déçus ou frustrés ? Non ! Leur vie en est la démonstration : ils ont vu de loin les choses promises. Par la foi, ils ont eu la révélation des choses invisibles. Et ils les ont “saluées” ou embrassées, accueillies avec joie. Elles ont influencé leur manière de vivre.

Abraham, à la naissance d’Isaac attendue 25 ans, n’a eu qu’une réalisation partielle des promesses, puisque c’est par les fils de Jacob que seront formées les douze tribus d’Israël. Mais il a compris que la descendance de son fils comprenait Christ, le Messie promis, en qui toutes les nations de la terre seraient bénies. “Il a tressailli de joie de ce qu’il verrait mon jour”, dit le Seigneur JésusJean 8. 56. Cette espérance est pour lui, non une conception théorique mais une réalité concrète, qui l’engage à vivre comme un étranger et un voyageur. À la mort de Sara, par exemple, il achète le champ d’Ephron pour la sépulture de sa femme, en disant : “Je suis un étranger”, et ce sera sa seule possession sur la terre, lui un homme si riche. Quel témoignage puissant découle de cette attitude ! Les habitants du pays le saluent comme “Prince de Dieu”. De la même manière, Jacob, à la fin de sa vie, parle au Pharaon, qui lui demande son âge, des 130 ans de sa vie nomadeGenèse 47. 9. Lui, l’étranger, donne sa bénédiction au plus grand roi de la terre.

  • Témoins : versets 14, 15

Ils ont dit qu’ils étaient étrangers et l’ont montré par leur mode de vie nomade. Étrangers, ils l’étaient, non seulement à cause de leur lieu d’origine (la Mésopotamie), mais par le désir d’une autre patrie, une meilleure, céleste, que Dieu leur avait préparée. Ils auraient pu revenir en Mésopotamie. Abraham a bien su en indiquer le chemin à son serviteur pour y chercher Rebecca. Jacob s’est sauvé quelque temps chez Laban. Mais par fidélité à Dieu ces patriarches ont gardé leur position d’étrangers.

Ce caractère d’étranger et de voyageur est aussi celui du chrétien et doit se manifester par une vie séparée du mal1 Pierre 2. 11, 12, par une conduite digne de Dieu qui nous appelle à son propre royaume et sa propre gloire1 Thessaloniciens 2. 12. Dans la conviction de sa vraie citoyenneté, le chrétien est sur la terre comme un ambassadeur de Christ2 Corinthiens 5. 20.

  • Honorés par Dieu : verset 16

Dieu s’appelle lui-même leur DieuGenèse 26. 24 ; 28. 13 ; Exode 3. 6, 15 et il leur a préparé une cité céleste où ils seront pour toujours avec leur Dieu. Dieu est non seulement le Créateur et le Dieu universel, mais celui à qui je peux dire : Mon Dieu ! Au chapitre 2, Christ n’a pas honte de nous appeler ses frères et ici Dieu n’a pas honte de considérer comme siens “ces étrangers” car ils se sont attachés à lui et lui sont associés dans son dessein éternel. Ils ont rompu avec le mondeJacques 4. 4, car ils n’en partagent pas les valeurs. Quand, en effet, on marche avec Dieu, on ne peut marcher avec le monde. Être un étranger et un voyageur dans ce monde c’est jouir de l’approbation de Dieu.

Hébreux 11

8Par la foi, Abraham, étant appelé, obéit pour s’en aller au lieu qu’il devait recevoir pour héritage ; et il s’en alla, ne sachant où il allait. 9Par la foi, il demeura dans la terre de la promesse comme dans [une terre] étrangère, demeurant sous des tentes avec Isaac et Jacob, les cohéritiers de la même promesse ; 10car il attendait la cité qui a les fondements, de laquelle Dieu est l’architecte et le créateura. 11Par la foi, Sara elle-même aussi reçut la force de fonder une postéritéb, et [cela], étant hors d’âge, puisqu’elle estima fidèle celui qui avait promis ; 12c’est pourquoi aussi d’un seul, et d’un homme déjà amorti, sont nés des gens qui sont comme les étoiles du ciel en nombre et comme le sable qui est sur le rivage de la mer, lequel ne peut se compter.

13Tous ceux-ci sont morts dans la foic, n’ayant pas reçu les choses promisesd, mais les ayant vues de loin et saluées, ayant confessé qu’ils étaient étrangers et forains sur la terree. 14Car ceux qui disent de telles choses montrent clairement qu’ils recherchent une patrie ; 15et en effet, s’ils s’étaient souvenus de celle d’où ils étaient sortis, ils auraient eu du temps pour y retourner ; 16mais maintenant ils en désirent une meilleure, c’est-à-dire une céleste ; c’est pourquoi Dieu n’a point honte d’eux, savoir d’être appelé leur Dieu, car il leur a préparé une cité.

Notes

apropr. : fabricateur, constructeur public.
bou : de concevoir.
cou : selon la foi, c.-à-d. ayant seulement la promesse, et non la chose promise.
dlitt. : les promesses.
eou : pays ; voir Psaume 37. 11. Hériter du pays (ou posséder le pays), c’était, pour un juif, hériter de la terre, et vice versa.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)