Les mots clés de ces versets sont “discipline” et “fils”.
La discipline est la preuve de l’amour du Père, qui s’occupe de tous ses enfants sans exception (versets 6, 8). Pourtant Satan voudrait nous faire croire que nos difficultés démontrent le contraire. Or ces versets donnent trois témoignages de cet amour :
Les Hébreux avaient “oublié” les déclarations de la parole de Dieu et se décourageaient. Cette citation de Proverbes 3. 11, 12 met en relief notre filiation et souligne le motif de cette discipline : l’amour de Dieu. “Moi, je reprends et je châtie tous ceux que j’aime” Apocalypse 3. 19. Les Écritures nous donneront toujours la vraie dimension et la vraie perspective de nos difficultés et nous en feront comprendre la raison. Car “Toute écriture est… utile pour enseigner, convaincre, corriger, instruire…” 2 Timothée 3. 15-17. Par exemple Jonas, dans le ventre du poisson, aux prises avec la plus grande détresse, a pu chanter un cantique et prier avec les mots des Écritures (les Psaumes). Ce sont ces réminiscences qui l’ont aidé à se tourner vers Dieu et à recevoir les leçons de l’épreuve. Ainsi nos prières sont nourries de passages bibliques.
Encore faut-il éviter deux écueils, quand on est sous la discipline :
N’oublions jamais que “toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu” Romains 8. 28.
Ce verset souligne deux modes de formation : l’éducation (“il discipline”) et la répréhension (“il fouette”). Le fils peut être conduit par “l’œil de Dieu” ou par “la bride et le mors” Psaume 32. 8, 9 ; 33. 18, selon qu’on est docile ou non, sous son regard. La correction procède aussi de la main du Père et fait partie de ses soins. Ce n’est pas, à proprement parler, une punition. Ce « châtiment » ne vient jamais d’un Père irrité, et l’expression « la colère du Père » ne se trouve pas dans la Parole. Et, comme croyants, nous sommes définitivement à l’abri de la colère de Dieu, qui tombera sur celui qui ne croit pas au FilsJean 3. 36, sur tous ceux qui ont méprisé le don de ChristHébreux 10. 29-31. Quand, à la suite d’une désobéissance, Dieu “châtie”, il peut employer des circonstances difficiles pour nous pousser à la repentance et nous ramener à lui. Mais ces difficultés ne servent jamais d’expiation ou de réparation, car Jésus Christ seul a expié nos péchés. Ce n’est que par la confession que nous pourrons jouir à nouveau du pardon de Dieu.
Un père aimerait-il vraiment son fils s’il le laissait agir à sa guise, sans corriger ses comportements fâcheux, sans lui donner une éducation juste et droite ? Celui qui n’est jamais corrigé est-il un vrai fils, puisque tous les fils sont sous la discipline paternelle ? L’éducation que nous recevons nous donne la preuve de notre filiation. Nous avons, dans notre enfance, bénéficié de l’éducation de nos parents, éducation entachée d’imperfections évidemment, mais qui a eu des résultats. Si nous nous sommes soumis à nos parents, combien plus devons-nous nous soumettre à notre Père céleste, qui ne fait jamais d’erreur. Il est “le Père des esprits” Nombres 16. 22 ; 27. 16 ; Ecclésiaste 12. 7, celui qui nous a donné la vie et un esprit, par lequel nous entrons en relation avec lui. Cette discipline développe donc la vie spirituelle de qui s’y soumetÉsaïe 38. 15, 16 et le transforme à l’image du Père. La refuser pourrait entraîner la mort du corpsJob 36. 12. L’éducation terrestre, faillible, n’est que pour les quelques années de notre vie, tandis que celle de notre Père céleste, selon sa connaissance infinie de notre vrai intérêt, est dans la perspective de l’éternité.
Les épreuves sont diverses, en longueur, en intensité, adaptées à chaque cas, mais elles convergent toutes vers le même but : notre bien, “afin que nous participions à sa sainteté”. La sainteté est l’entière consécration à Dieu et la séparation de tout mal. C’est découvrir qui est Dieu. Elle est le fruit de sa grâce en nous. En Christ nous sommes dans une position parfaite, “saints et irréprochables devant lui” Éphésiens 1. 4, mais il veut que notre vie de tous les jours s’harmonise avec la place qu’il nous a donnée. Il n’exige pas cette sainteté comme une obligation légale, mais désire nous faire partager sa sainteté, dans sa communion.
Notre Père sait que le chemin de l’épreuve est difficile et douloureux. Quand notre propre volonté brisée se soumet à la sienne, nous jouissons de la paix, conséquence d’une vie droite. Tant que nous nous débattons, nous sommes malheureuxÉsaïe 57. 18-21. Le vrai bonheur est dans l’acceptation de cette formation. Il est même parlé de joie, non sous les coups de la discipline, mais plus tard, quand l’épreuve a produit son fruitRomains 5. 3, 4. Même si cette parole semble dure pour ceux qui sont très éprouvés et pleurent, la soumission est le seul moyen de goûter la paix de Dieu. N’oublions pas que l’épreuve a de nombreux buts, et pas seulement celui de la discipline. Quel qu’en soit le caractère, elle a pour but final la gloire de DieuJean 9. 1-3 ; 1 Pierre 1. 7.
Le croyant prend donc au sérieux, avec confiance et soumission, l’éducation paternelle, dans la conviction qu’il est un fils bien-aimé et que celui qui a commencé en lui une bonne œuvre l’achèvera parfaitementPhilippiens 1. 6.