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Épître aux Hébreux
Sondez les Écritures - 4e année

Hébreux 11. 23-27

Jésus, le chef de la foi

5. L’énergie de la foi (1)

L’exemple des patriarches, d’Abraham à Joseph, a montré la foi qui attend patiemment l’accomplissement des promesses de Dieu. À partir du verset 23, est mise en évidence la foi dont l’énergie fait aller de l’avant quelles que soient les difficultés et les oppositions, la foi qui donne la victoire aujourd’hui. La clé de cette partie est le verset 27 : “Il tint ferme comme voyant celui qui est invisible”.

Le choix de la foi : versets 23-26

  • Le choix des parents de MoïseExode 2. 1-10 : verset 23

Le Pharaon avait ordonné de faire mourir tous les garçons hébreux à leur naissance. L’ordre était clair. Y désobéir, c’était risquer sa vie. Les Égyptiens eux-mêmes veillaient à ce qu’il soit appliqué pour ne pas être dominés par un peuple devenu trop nombreux. Malgré ces circonstances défavorables, Amram et Jokebed, les parents de MoïseExode 6. 20, le cachent trois mois chez eux, “parce qu’ils virent que l’enfant était beau”, ou d’une beauté venant de DieuActes 7. 20. Pris dans une situation sans issue, ils discernent dans ce bébé le dessein de Dieu et ont la foi pour braver l’ordre du roi.

L’ensemble du peuple d’Israël avait été entraîné dans l’idolâtrie de l’Égypte, comme le rappellera Josué à la fin de sa vieJosué 24. 14, ainsi que, bien plus tard, David2 Samuel 7. 23 et les prophètes Jérémie et ÉzéchielJérémie 44. 8 ; Ézéchiel 20. 5-8. Mais les parents de Moïse n’ont pas oublié les promesses de Dieu et ils se confient en lui, eux et leurs enfants.

Remarquons, dans ce chapitre, l’importance de la foi des parents vis-à-vis de leurs enfants : Isaac et Jacob pour bénir leurs fils ; Amram et Jokebed pour confier leur fils à Dieu (dans la Genèse, la foi de la mère, dans les Actes, celle du père et dans l’épître aux Hébreux, celle des deux ensemble), estimant que c’est dans ses bras qu’il sera en sécurité. Nous avons besoin d’une telle assurance en Dieu pour nos enfants, persuadés que ce qu’il garde est bien gardé, bien mieux que par nous-mêmes. Dieu répond à la foi de ces parents pieux : Moïse est recueilli par la personne la plus qualifiée pour le mettre à l’abri. De plus, dans sa grande bonté, Dieu permet que Jokebed devienne la nourrice attitrée de son propre fils, ce qui lui permettra de s’occuper de cet enfant qu’elle croyait perduExode 2. 9.

  • Le choix de Moïse, le refus du monde : versets 24-26
  • 1. Moïse refuse : verset 24

Placé dans des conditions de vie exceptionnelles, comblé d’honneurs et de richesses, Moïse a peut-être pensé que sa position privilégiée était un atout pour sauver son peuple. Élevé à la cour du Pharaon, enseigné dans toute la science du plus puissant peuple de la terre, n’est-il pas en mesure de délivrer son peuple de l’esclavage ? Pourtant aucun moyen humain n’est suffisant et aucun compromis avec le monde n’est possible. Moïse a une foi qui lui donne l’énergie de refuser une place de premier rang dans un monde qui foule aux pieds le peuple de Dieu.

Il refuse le monde et ce qui le caractérise1 Jean 2. 16 :

  • “L’orgueil de la vie”, en refusant d’être appelé fils de la fille du pharaon (verset 24) ;
  • “La convoitise de la chair”, en refusant de jouir pour un temps des délices du péché (verset 25) ;
  •  ? “La convoitise des yeux”, en refusant les richesses de l’Égypte (verset 26).
  • 2. Moïse choisit : verset 25

La foi donne à Moïse la compréhension des pensées divines et forme en lui des affections divines. Il discerne en ce peuple d’esclaves, qui a oublié son Dieu, le peuple de Dieu et il s’associe à lui. Nous mesurons mal les difficultés de ce choix ! Le récit d’Exode 2. 11-14 montre une circonstance extérieure, qui s’est élevée comme un obstacle, “quand il lui vint à cœur de visiter ses frères, les fils d’Israël” Actes 7. Ses “frères” eux-mêmes n’ont pas compris sa démarche, sans doute trop brouillée par sa violence. Peut-être n’était-ce qu’une faible image du chemin du Seigneur, quittant la gloire du ciel pour venir s’identifier à l’homme esclave et le sauver ? Mais cet “opprobre de Christ” n’a-t-il pas été estimé par Moïse comme le plus grand des trésors ?

  • 3. Moïse estime : verset 26

S’identifier à un peuple d’esclaves, méprisé, opprimé, quelle honte ! C’est ce qu’a fait Christ : “Je suis Jésus que tu persécutes”, dit-il à Saul de Tarse qui martyrisait les chrétiensActes 9. 6. Moïse a fait une juste évaluation de sa vie, comme l’apôtre Paul plus tardPhilippiens 3. 7-11. Aujourd’hui, le chrétien est placé devant le même choix : profiter un peu des joies du monde ou prendre humblement sa place parmi le peuple de Dieu et se renoncer soi-même, en estimant que marcher à la suite d’un Christ méprisé vaut mieux que de chercher à gagner le monde entierLuc 9. 23-25.

La foi, à la manière d’un télescope, a permis à Abraham de découvrir des choses lointaines, comme cette cité éternelle, fondée par Dieu. Mais elle permet aussi à Moïse, tels des rayons X, de voir à travers les apparences, comme la gloire éphémère de l’Égypte. Il a la perception de la vraie échelle de valeurs. “Car il regardait à la rémunération”. Quand on choisit “l’opprobre de Christ” on a aussi la récompense de Christ, son approbation, sa joie, et sa présence même. Si Moïse avait préféré la gloire de l’Égypte, peut-être aurait-il eu droit à quelques hiéroglyphes sur une obscure tombe égyptienne ! Mais grâce à sa bonne estimation des choses importantes, il a son nom dans le livre de Dieu qui l’a appelé “mon serviteur” Nombres 12. 7 et il sert d’exemple à de très nombreux croyants. Si la gloire de l’Égypte ne peut être comparée à l’opprobre de Christ, qu’est-elle à côté de la gloire de ChristRomains 8. 18 ?

La victoire de la foi ou la foi qui délivre de l’hostilité du monde : verset 27

Les versets 27 à 31 soulignent cinq épisodes tirés de l’histoire d’Israël, entre la sortie d’Égypte et l’entrée en Canaan, où la foi triomphe des obstacles. Il n’est pas question des quarante ans au désert, qui ont été marqués par l’incrédulité et l’idolâtrie du peuple d’Israël (chapitre 3 et 4). Mais la foi de Moïse brille dans les versets 27 et 28. Car il a ajouté à sa foi, la vertu, c’est-à-dire l’énergie spirituelle, le moteur de l’action2 Pierre 1. 5. Il lui avait été dur de retourner en Égypte, en passant par-dessus ses doutes et ses objections, de braver la colère du Pharaon au péril de sa vie, sachant que les menaces du plus puissant souverainExode 10. 28 ne pouvaient contrecarrer les desseins de Dieu. C’est le moment de quitter le pays ; Moïse, avec toute l’autorité divine, donne l’ordre de s’y préparer, sans regarder aux circonstances contraires, en comptant uniquement sur la parole de Dieu. “Par la foi, il tint ferme, voyant celui qui est invisible” ; il se confie dans “le roi de ceux qui règnent et le Seigneur de ceux qui dominent…” 1 Timothée 6. 15, 16

Hébreux 11

23Par la foi, Moïse, étant né, fut caché trois mois par ses parents, parce qu’ils virent que l’enfant était beau, et ils ne craignirent pas l’ordonnance du roi. 24Par la foi, Moïse, étant devenu grand, refusa d’être appelé fils de la fille du Pharaon, 25choisissant plutôt d’être dans l’affliction avec le peuple de Dieu, que de jouir pour un temps des délices du péché, 26estimant l’opprobre du Christ une plus grande richesse que les trésors de l’Égypte ; car il regardait à la rémunération. 27Par la foi, il quitta l’Égypte, ne craignant pas la colère du roi, car il tint ferme, comme voyant celui qui est invisible.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)