Les versets 12 et 13 ont montré la parole de Dieu comme la première des trois grandes ressources indispensables à notre vie sur la terre. Il reste encore à découvrir le souverain sacrificateur et le trône de la grâce.
L’entrée dans le “repos sabbatique” est de la responsabilité de l’homme. La Parole de Dieu intervient pour lui donner la possibilité de faire face. Mais cette entrée dépend aussi du souverain sacrificateur dont la miséricorde et la grâce viennent aider l’homme dans les faiblesses et les tentations (versets 14, 15).
L’apôtre a déjà indiqué la nécessité d’un souverain sacrificateur (2. 17 ; 3. 1). Il reprend au verset 14 et jusqu’au chapitre 10, son sujet principal, à savoir la souveraine sacrificature de Christ dans les cieux. L’objectif de la sacrificature est de nous permettre de nous approcher de Dieu. Elle nous aide à surmonter les difficultés de la vie sur la terre dans notre faiblesse (sujet de l’épître jusqu’au chapitre 7. 28) et à offrir une louange digne de Dieu (sujet du chapitre 8 à la fin). Pour ces deux aspects la même exhortation ponctue le discours de l’apôtre : “Approchons-nous” (4. 16 ; 10. 22).
Nous avons “un grand souverain sacrificateur qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu”. C’est une certitude ! Nous savions déjà qu’il a dû devenir un homme, qu’il est miséricordieux et fidèle, qu’il a souffert (2. 17, 18), qu’il a accompli l’œuvre de la rédemption, qu’il est établi comme Fils et souverain sacrificateur sur sa maison (3. 1). Maintenant nous apprenons qu’il a “traversé les cieux” jusqu’en la présence de Dieu et a pris sa place sur le trône de la grâce.
C’est Jésus, le Fils de Dieu. Ce n’est pas un homme ordinaire. Il est digne que nous confessions son nom. Il n’est pas seulement un souverain sacrificateur, mais un grand souverain sacrificateur, plus glorieux qu’Aaron avec lequel il sera comparé au chapitre suivant. Sa sacrificature s’exerce dans les cieux qui sont assimilés au vrai tabernacle, en contraste avec le tabernacle de Moïse (8. 2). Quand Aaron accomplissait son office, il traversait le parvis, lieu de l’autel d’airain où brûlaient les sacrifices. C’est le premier ciel. Ensuite, il entrait dans le lieu saint, deuxième ciel, puis dans le lieu très saint, une fois par an, troisième ciel, où Dieu habite. Aaron en ressortait dès qu’il avait mis le sang sur l’arche de l’alliance. Mais Jésus s’y est assis pour toujours. C’est la glorieuse place qu’il occupe maintenant “plus haut que les cieux” (7. 26) Éphésiens 4. 10, c’est là que nous le contemplons dans sa majesté, de là qu’il nous donne son secours.
Pour nous comprendre, Christ a pris part expérimentalement aux épreuves (tentations) liées à la condition de l’homme sur la terre. Ces tentations sont de deux ordres. Les unes proviennent de nos limites physiques face aux obstacles placés sur notre route, les autres sont liées aux sollicitations de Satan, qui voudrait nous empêcher d’avancer dans le chemin de la foi et nous faire douter de la fidélité de Dieu.
Le souverain sacrificateur nous console, il nous rappelle qu’il a connu nos souffrances, de telle sorte qu’il peut entrer en parfaite sympathie avec nous. Quand Jésus vint de la montagne (le ciel) à la rencontre de ses disciples qui se fatiguaient à ramer au milieu de la mer démontée (les difficultés quotidiennes), il est précisé qu’il “s’en alla vers eux marchant sur la mer” Matthieu 14. 25. Il pouvait ainsi se rendre parfaitement compte de leur situation. Son but était de détacher leurs regards des éléments déchaînés pour les attacher à sa personne. Il leur parle, les encourage et produit chez eux la recherche du secours en lui.
Attachons-nous à sa personne, restons près de lui pour recevoir ses encouragements.
Il a été tenté en toutes choses. Personne ne peut dire que le Seigneur ne peut pas comprendre sa détresse. Il a été un homme éprouvé de toutes les manières sur la terre, “homme de douleur, habitué à la souffrance” (version Le Semeur) Ésaïe 53. 3. Il est toujours un homme dans le ciel, mais libéré des tentations. C’est ainsi qu’il peut partager les douleurs de son peuple. Son cœur, rempli d’un amour infini et d’une sensibilité parfaite a été touché au-delà de toute compréhension. Cependant il n’a jamais été tenté par le péché, car il était sans péché1. Ne pensons pas que le Seigneur n’a pas péché parce qu’il a toujours été rempli du Saint Esprit. S’il est vrai qu’il était plein de l’Esprit Saint, il n’a pas péché parce qu’il ne pouvait pas pécher. Il avait pris un corps d’hommeRomains 8. 3, mais pas la nature d’Adam animée par la chair et ses convoitises. Les tentations de la chair lui étaient entièrement inconnues, alors que chaque homme “est tenté, étant attiré et amorcé par sa propre convoitise” Jacques 1. 14. C’est une de ses gloires. Le rôle du sacrificateur est de maintenir notre relation vivante avec Dieu. Notons que si le souverain sacrificateur ne peut avoir aucune compassion pour le péché, l’enfant de Dieu non plus. Il ne peut que le condamner car il le déteste, et le placer dans la mortRomains 6. 11.
Le troisième merveilleux secours mis à la disposition de chaque croyant est le trône de la grâce. En nous en approchant, nous apprenons à connaître le cœur compatissant de Jésus. Il intercède pour nous auprès de Dieu (7. 25) ; il est notre avocat auprès du Père lorsque nous avons péché1 Jean 2. 1 ; il nous y garantit continuellement un libre accès. Si ce trône sera un trône de jugement pour les incrédules, il est aujourd’hui, pour les fils, le lieu de la présence de leur intercesseur (7. 25). Il n’est pas nécessaire d’insister, ou de forcer la porte pour obtenir un rendez-vous, ou de l’assiéger. Non, car Jésus s’occupe constamment de nous. Il suffit de s’approcher avec confiance et d’épancher notre cœur par la prière, pour trouver miséricorde et recevoir un secours tout prêt. Les Israélites n’avaient pas cette liberté. La pensée de la présence de Dieu signifiait une distance à respecter. Tout est changé depuis que Jésus est entré dans la présence même de Dieu.
Le Seigneur ne nous délivre pas systématiquement de l’épreuve. Il traverse l’épreuve avec nous. La fournaise de feu où sont jetés les compagnons de Daniel en est un bel exemple. À la question de Nebucadnetsar : “Et qui est le Dieu qui vous délivrera de ma main ?” ils répondent : “Il n’est pas nécessaire que nous te répondions sur ce sujet. S’il en est comme tu dis, notre Dieu que nous servons peut nous délivrer de la fournaise de feu ardent, et il nous délivrera de ta main, ô roi !” Daniel 3. 1-17 Le problème n’était pas la délivrance de la fournaise, mais la délivrance dans l’épreuve. Leur confiance est récompensée par la présence d’un quatrième homme “semblable à un fils de Dieu” Daniel 3. 25. Il est à leur côté au milieu du feu, traverse les mêmes circonstances qu’eux et les protège miraculeusement. Cette délivrance a des répercussions bien plus grandes pour la gloire de Dieu que s’ils n’avaient été épargnés que de la fournaise. Le roi exalte la puissance divine, ainsi que la fidélité de ceux qui « ont livré leurs corps afin de ne servir… que leur Dieu »Daniel 3. 28.
Apprenons à venir au trône de la grâce pour parler à Jésus de nos chagrins, nos soucis, nos inquiétudes et attendons paisiblement le secours, qu’il nous donnera, selon sa sagesse parfaite et son amour.