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Épître aux Hébreux
Sondez les Écritures - 4e année

Hébreux 10. 19-22

L’entrée dans les lieux saints

1. Un chemin nouveau est ouvert : versets 19-21

Avec le verset 19, commence la troisième partie de l’épître. La première a exalté les gloires de Christ comme Fils de Dieu, Fils de l’homme et grand souverain sacrificateur (1-8. 2). La seconde a démontré que Christ a ouvert une meilleure période, grâce à une nouvelle alliance, un nouveau sanctuaire, un nouveau souverain sacrificateur, une nouvelle offrande et de nouveaux sacrificateurs (8. 3-10. 18). La question du péché étant définitivement réglée, l’obstacle qui empêchait l’homme de s’approcher de Dieu n’existe plus. Qu’il s’approche donc en toute liberté1. La troisième partie a pour but de montrer l’harmonie souhaitée entre la vie journalière du chrétien et les glorieuses vérités révélées dans la partie doctrinale de l’épître. Elle nous fait entrer dans l’atmosphère du sanctuaire et la compagnie des saints.

“Ayant donc, frères, une pleine liberté”. Ce “donc” a une très grande force. Il est la conclusion et la conséquence merveilleuse du sacrifice parfait et unique de Jésus. Il est aussi le point de départ des considérations suivantes qui mettent en évidence que la vie des chrétiens trouve son secret dans la communion avec Dieu.

Le chrétien sait qu’il peut s’approcher de Dieu avec assurance. Mais les destinataires de l’épître craignaient d’entrer en présence de Dieu. Ils en éprouvaient une appréhension mêlée d’émotion. Ils ont besoin d’être encouragés pour s’emparer de cette vérité nouvelle.

L’auteur a déjà parlé, à plusieurs reprises, d’un accès facile :

  • Le chrétien est sanctifié pour rendre culte à la suite de Christ (2. 11).
  • Le trône de la grâce est accessible pour répondre à nos besoins (4. 14-16).
  • Jésus est entré comme notre précurseur au-dedans du voile (6. 19).
  • Jésus est vivant aujourd’hui pour intercéder pour ceux qui s’approchent de Dieu (7. 25).
  • Jésus est l’administrateur officiel des lieux saints, en qui et par qui le peuple rend culte (8. 1).
  • Le Saint Esprit indique le début d’une nouvelle période où l’accès du lieu très saint est libre (9. 8).
  • Christ est notre représentant dans les lieux saints (9. 24).
  • Les croyants sont sanctifiés et “rendus parfaits”, quant à leur conscience, pour pouvoir rendre culte (10. 10, 14).

Ces versets sont un des points culminants de l’épître. Le lieu très saint est vraiment accessible. Aucun adorateur de l’ancienne alliance n’osait y entrer ; seul le souverain sacrificateur le pouvait, une fois par an. Ce n’était pas le voile qui en empêchait l’entrée, mais l’interdiction faite par Dieu après la mort des fils d’Aaron2Lévitique 16. 2. Il fallait que quelqu’un en ouvre l’accès. Christ l’a fait en entrant le premier. Alors entrons après lui avec une pleine liberté et faisons de ce lieu saint notre demeure constante. Concrètement c’est se sentir toujours à l’aise, tels que nous sommes, devant Dieu, lui parler de tous nos soucis, déposer devant lui tous nos fardeaux ; c’est aussi le louer pour ce qu’il est, pour ce qu’il a fait et ce qu’il fait chaque jour pour nous.

“Le sang de Jésus” en est la clé. Le grand jour des propitiations, une fois par an, le sacrificateur faisait aspersion du sang sur l’arche de l’allianceLévitique 16. 15-17. Le lieu saint était purifié ainsi que le peuple. Jésus y est entré avec son propre sang. C’est en vertu de ce sang que la question du péché qui nous en excluait est réglée et que nous pouvons, à la suite du précurseur, entrer dans le sanctuaire de Dieu.

  • Un “chemin nouveau”. L’ancienne alliance venait de disparaître (8. 13). Le chemin pour entrer en relation avec Dieu s’ouvrait. Il était nouveau, parce que récemment ouvert par le sacrifice de Christ. Il était nouveau aussi parce que personne ne l’avait encore emprunté, à la différence du lieu très saint terrestre où entrait le souverain sacrificateur une fois l’an. Il était nouveau enfin, car sa destination céleste était nouvelle.
  • Un “chemin… vivant qu’il nous a consacré à travers le voile, c’est-à-dire sa chair”. Quand le Seigneur Jésus était sur la terre comme un homme humble et humilié, il avait voilé sa gloire divine. Seule la foi discernait en lui le Fils de Dieu. Le voile de quatre couleursExode 26. 31 évoque la chair, dans le sens du corps humain, semblable au nôtre, qu’il a pris pour vivre sur la terre3. Dans ce corps il a dû mourir. Mais il est ressuscité “dans la puissance d’une vie impérissable”, il est “vivant aux siècles des siècles” Apocalypse 1. 18 et il ouvre le chemin. Christ est “toujours vivant pour intercéder” pour nous (7. 25).

Nous avons “un grand sacrificateur établi sur la maison de Dieu”. Jésus est le grand souverain sacrificateur, éternellement vivant, qui nous accueille dans le sanctuaire. Il est sacrificateur de la maison de Dieu, c’est-à-dire de la famille sacerdotale, composée de tous les enfants de Dieu, dont nous avons le privilège de faire partie. Par lui nous pouvons offrir des sacrifices de louange1 Pierre 2. 5. Nous sommes invités à nous approcher et à demeurer dans la présence de Dieu à chaque moment de notre vie, pas seulement lorsque nous nous réunissons pour l’adoration.

2. Une invitation sans équivoque : verset 22

“Approchons-nous” dans le repos parfait de sa présence. Avec un cœur vrai, sincère, en pleine assurance de foi, c’est ne pas émettre de doute sur l’efficacité de l’œuvre de Christ. c’est être convaincu que notre place dans ce sanctuaire céleste ne dépend pas de nos sentiments ou de notre état moral, puisque c’est purifiés, à travers le voile c’est-à-dire en lui, que nous y demeurons. Quand nous nous approchons “en pleine assurance de foi” nous honorons le Seigneur, puisqu’il a tout accompli pour Dieu et pour nous. L’épître a présenté les gloires de Christ comme souverain sacrificateur, maintenant les croyants sont vus comme des sacrificateurs qui, pour pouvoir participer au service de l’adoration dans le sanctuaire doivent être qualifiés. Au moment de leur consécration, les sacrificateurs de l’ancienne allianceExode 29. 4-21 étaient lavés avec de l’eau, et aspergés de sang. Aaron, le souverain sacrificateur, était aussi oint d’huile. Les deux premiers éléments sont cités ici : l’aspersion du sang et le lavage d’eau. L’onction d’huile est réservée à Christ (1. 9).

  • L’aspersion du sang.

Après le sacrifice pour le péché et l’holocauste, le “bélier de consécration” était égorgé. Ceux qui s’approchent aujourd’hui, le font en vertu du sang de Jésus, le cœur purifié d’une mauvaise conscience.

  • “Le corps lavé d’eau pure”.

L’eau de la parole de Dieu lave celui qui croit de deux manières :

  • Au départ, elle lave entièrement, “tout le corps” Exode 29. 4 ; Jean 13. 10 ; 17. 17 ; 1 Corinthiens 6. 11.
  • Chaque jour, elle purifie des souillures provoquées par les contacts extérieurs qui pourraient être un empêchement à se tenir, en toute liberté, dans la présence de DieuÉphésiens 5. 26. Le chrétien, en conséquence, doit avoir le souci de sa sanctification quotidienne, par la méditation de la Parole et la confession, si accidentellement il a péché. Cela correspond au lavage des mains et des pieds des sacrificateurs à la cuve d’airainExode 30. 19.

Au chapitre 4, nous avons été exhortés à nous approcher du trône de la grâce avec nos besoins. Quelle sécurité, le sanctuaire est un refuge. Au chapitre 10, il est le lieu où nous rendons culte en esprit. Là, dans la communion avec Dieu, nous apportons l’encens de l’adoration, les gloires de la personne de Christ. Quel service glorieux que celui qui nous est confié pour la joie du Père et du Fils !

Notes

1La question n’est pas ici celle de l’état spirituel du croyant, mais des position en Christ.
2Le temple existant du temps du Seigneur représente le tabernacle terrestre auquel il est fait allusion tout au long de l’épître (9. 8). Le voile déchiré par Dieu lui-même dit au Juif, en premier lieu, que le lieu très saint est vide, donc que le judaïsme est caduc. Ensuite que ce qui symbolisait l’interdiction de Dieu d’entrer dans le lieu très saint est aboli, ce qui a pour conséquence immédiate le libre accès à sa présence.
3

Quatre versets le confirment :

    “La Parole devint chair”, c’est son incarnation (Jean 1. 14).
  • “Un esprit n’a pas de la chair… comme vous voyez que j’ai”, c’est sa résurrection (Luc 24. 39).
  • “Celui qui mange ma chair… a la vie éternelle” (Jean 6. 53), ce sont les résultats de l’œuvre accomplie.
  • “Réconcilié dans le corps de sa chair” (Colossiens 1. 21).

Signification des quatre couleurs :

  • Le bleu : Jésus vient du ciel.
  • La pourpre : celui qui a souffert recevra la domination éternelle.
  • L’écarlate : la couleur du sang rappelle ses souffrances et sa gloire de Messie sur Israël.
  • Le blanc : son humanité parfaite et sa pureté.

Hébreux 10

19Ayant donc, frères, une pleine liberté pour entrer dans les lieux saintsa par le sang de Jésus, 20par le chemin nouveau et vivant qu’il nous a consacré à travers le voile, c’est-à-dire sa chair, 21et ayant un grand sacrificateur [établi] sur la maison de Dieu, 22approchons-nous avec un cœur vrai, en pleine assurance de foi, [ayant] les cœurs par aspersion purifiésb d’une mauvaise conscience et le corps lavéc d’eau pure.

Notes

aou : lieu très saint ; mais à présent, le voile étant déchiré, les deux sont un.
blitt. : quant au cœur, aspergés.
clavé, baigné : il s’agit du corps tout entier ; voir la note à lavé, Jean 13. 10.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)