Les avertissements sont toujours utiles, même si la majorité des destinataires de la lettre sont de vrais croyants. Il est bon de se rappeler le moment de sa conversion, quand la conscience a été éclairée par la lumière de Dieu, l’âme en a été illuminée et le cœur a brûlé de son amour. Ainsi une grande lumière avait marqué le début du chemin de Paul et le jour de la glorification avec le Seigneur en était la fin. Il en est de même pour chaque croyant. Et entre ces deux jours, la route est longue et fatigante.
Ainsi les Hébreux avaient-ils souffert la persécution ; exposés à la honte, ils s’étaient identifiés avec les souffrants, les prisonniers. Dans ces sombres jours, ils avaient fait briller de nombreux caractères chrétiens. Ils avaient apporté de la sympathie à ceux qui traversaient la souffrance, montré de la patience et du courage dans l’épreuve et même de la joie dans la perte de leurs possessions terrestres. Car ils étaient conscients d’avoir des “biens meilleurs et permanents”. La richesse du chrétien n’est visible que par la foi, conservée à l’abri des voleurs par Dieu lui-même dans la gloire du ciel. Ce sont les seuls biens réels, ceux qui ne passent pas. Le Seigneur nous invite à amasser des trésors dans le ciel, car là où est notre trésor, là est aussi notre cœurMatthieu 6. 19-21.
Quels sont donc ces “biens meilleurs et permanents” ? Le début du chapitre nous l’apprend : ils consistent essentiellement en la connaissance de Jésus, une personne qui nous a aimés jusqu’à faire l’offrande de son corps (verset 10), qui, par ce sacrifice, nous débarrasse de tous nos péchés (versets 14 et 17) et nous donne une entière liberté pour nous approcher de Dieu (verset 19). En ce sens ils sont infiniment “meilleurs” que les avantages offerts par la loi de Moïse. Ils sont “permanents” parce que Jésus “s’est assis à perpétuité à la droite de Dieu” (verset 12) et que nous-mêmes avons été rendus “parfaits à perpétuité” (verset 14). Et nous sommes pour l’éternité dans la faveur de Dieu, une éternité de gloire et de bonheur avec Jésus dans la présence de Dieu.
Ils avaient tenu bon dans les difficultés, mais ils étaient en danger de perdre leur confiance en Dieu et de revenir à leur ancienne religion. À la dernière heure de leur histoire, ils devaient persévérer. Combien il est difficile de tenir ferme après avoir tout surmonté ! Comment y arriver, sinon en s’appuyant avec assurance sur les promesses de Dieu, les yeux fixés sur Jésus. Une récompense est réservée à celui qui est fidèle jusqu’au boutApocalypse 2. 10. Mais déjà la plus grande récompense est d’être, dans ce chemin-là, en compagnie d’un Christ rejeté. Le secret de la victoire est dans la foi et la patience. La patience, cette vertu chrétienne si importante, est produite par l’épreuveRomains 5. 3.
Le moment d’entrer en possession de ce qui a été promis est proche, lié à la venue de Christ. “Il vient” sans tarder2 Pierre 3. 9 ! Sombre perspective pour ce monde, mais glorieuse certitude pour celui qui l’attend ! Le mobile de son attente constante et patiente, c’est la foi. Par la foi, il vit, obéit et persévère. “Le juste vivra de foi”. C’est la troisième fois que ce verset d’Habakuk est cité dans le N.T. 1 :
La foi est donc la force motrice de la vie du croyant, c’est la confiance en Dieu qui lui donne la résistance dans l’épreuve. Remarquons la différence entre ce verset : “Or celui qui vient viendra”, et celui d’Habakuk dont il est la citation : “Elle (la vision) viendra sûrement, elle ne sera pas différée” (cité seulement dans cette épître aux Hébreux) Cela nous parle aujourd’hui de celui dont nous avons une vue plus claire et précise, du Seigneur Jésus qui a dit : “Je viens bientôt”.
Quand l’étoile du matin se lève, elle fait paraître la nuit encore plus sombre et froide. Malheur à celui qui la perd des yeux ! Car là où la foi faiblit, on est en danger de revenir en arrière, et de ne pas atteindre le but. Celui qui ne vit pas par la foi perd sa vie. La perdition est l’issue fatale d’une vie qui ne s’attache qu’aux réalités visiblesActes 8. 20 ; 25. 16 ; Romains 9. 22 ; Matthieu 26. 8. Mais la gloire et la vie éternelle avec Christ sont l’aboutissement d’une vie d’obéissance à la parole de Dieu et de dévouement à Jésus ChristMatthieu 16. 25-27. L’auteur n’a aucun doute pour lui-même ou ses frères ; il n’est pas de ceux qui se retirent, mais il s’appuie par la foi sur Celui qui vient. Ainsi le contraste, dans ce dernier verset, est entre ceux qui se disent chrétiens sans l’être réellement et ceux qui ont mis leur confiance en Jésus pour le salut de leur âme et pour leur secours journalier.
Le monde marche par la vue et les sentiments, les sensations. Le juste marche et vit par la foi. Mais la foi a besoin d’être fortifiée et c’est très encourageant de voir ceux qui ont été jusqu’au bout de leur vie de foi. Et que voyons-nous ? Une armée de pèlerins en route vers la gloire. Ils ont quitté le monde et tout ce qui s’y trouve pour un monde invisible, mais rendu plus réel par la foi.