Par la foi, Abel reconnaît qu’il est pécheur, qu’il ne peut s’approcher de Dieu que par un sacrifice sanglant, qu’il est justifié par le sang et rendu vivant pour adorer DieuGenèse 4. 3-7.
Le péché est entré dans le monde. L’homme créé innocent est maintenant coupable. Comment peut-il s’approcher du Dieu saint ? Caïn le fait avec le fruit de son travail, comme ceux qui pensent que leurs bonnes œuvres peuvent plaire à Dieu et leur apporter quelque mérite. Caïn est un homme religieux, mais son offrande n’est pas acceptée. Abel, instruit sans doute par le fait que ses parents désobéissants avaient été revêtus par Dieu de peaux de bêtesGenèse 3. 21, comprend qu’il ne peut venir vers Dieu qu’en vertu d’un sacrifice. Ces versets nous révèlent qu’il a été rendu intelligent par la foi. Il a reconnu que sans effusion de sang il n’y a pas de pardon (9. 22). Il a offert les premiers-nés de son troupeau, annonçant ainsi “le sacrifice le plus excellent”, celui de Christ. Grâce à son offrande, il a reçu le témoignage d’être juste. Jésus l’appelle “Abel le juste” Matthieu 23. 35. Certains chrétiens professent aujourd’hui qu’il est impossible d’avoir la certitude du pardon de ses péchés et que l’affirmer est de la prétention. Mais Abel vivant au quatrième millénaire avant Jésus Christ en avait l’assurance.
Nous qui vivons 2 000 ans après l’œuvre expiatoire de Christ, n’aurions-nous pas cette conviction ?
Par son sacrifice, Abel est un adorateur. N’est-ce pas le premier service d’un croyant justifié par le sang de Jésus ? Abel, tué par son frère, préfigure aussi la mort du Seigneur Jésus par la main d’hommes iniquesActes 2. 23. Aujourd’hui encore, l’histoire d’Abel, consignée dans les premières pages de la Bible, nous parle. Quand recevons-nous son message ? Quand nous nous approchons de Dieu en ayant accepté pour nous-mêmes le sacrifice de Jésus à la croix. Nous sommes rendus justes de la justice de Celui qui s’est offert pour nous, pécheursPhilippiens 3. 9.
Si Abel symbolise le premier pas de la vie avec Dieu, qui est la justification par la foi, Énoch illustre une vie passée avec DieuGenèse 5. 21-24.
Que savons-nous d’Énoch ? Peu de chose ! C’est à 65 ans, à la naissance de son fils Methushélah (communément Mathusalem), qu’il a commencé à marcher avec Dieu, et ainsi pendant 300 ans. Cette longue marche illustre la vie chrétienne. La vie quotidienne du croyant est comparée à une marche, une course et un combat, car la terre dominée par Satan n’est pas un lieu de promenade, de repos ou de loisirs. Comme un soldat, le chrétien doit être toujours sur ses gardes, “veiller”, et revêtir l’armure complète de Dieu pour tenir ferme et résister aux attaques de l’ennemiÉphésiens 6. 1-18. Il est considéré aussi comme un athlète qui court les yeux fixés sur Jésus Christ, le but de sa course (12. 2). Il marche aussi, jour après jour, comme un laboureur au pas régulier et persévérant.
Énoch a marché “avec Dieu”, dans sa proximité, sa communion, sans le voir, mais par la foi. À Abraham Dieu a dit : “Marche devant ma face et sois parfait” Genèse 17. 1. Cette parole met en relief la responsabilité du croyant. Le Seigneur nous invite à le suivre, à mettre nos pieds dans l’empreinte de ses pas1 Pierre 2. 21. Comme un berger, il marche devant son troupeau et trace le chemin. Il est notre ressource pour que nous vivions à sa gloire. Paul invitait les Colossiens à “marcher en lui, enracinés et édifiés en lui” Colossiens 2. 7 : c’est demeurer en Christ, à une place inattaquable. Car “séparés de moi”, dit-il, “vous ne pouvez rien faire” Jean 15. 5.
Énoch a reçu le témoignage d’avoir plu à Dieu. Dans la version des Septante1, marcher avec Dieu est traduit par plaire à Dieu, c’est ce qui est souligné ici. Une des conséquences est qu’Énoch n’est pas passé par la mort, mais que Dieu l’a enlevé. Pendant sa vie, Énoch avait annoncé le jugement que Dieu exécutera par le délugeJude 14, 15, mais il a été pris au ciel avant sa venue. Celui qui était partout avec Dieu est éternellement près de lui dans sa maison. Il est alors une image de l’Église, peuple céleste, qui sera enlevée par Dieu avant le jugement envoyé sur la terreApocalypse 3. 10.
Les voies de Dieu sont différentes pour chacun : Abel meurt tôt, Énoch évite la mort. Dieu, dans sa sagesse et sa grâce, prend soin de chacun des siens, comme s’il était unique. C’est par la foi que nous comprenons que le Seigneur trouve sa joie en celui qui dépend entièrement de lui.
Ainsi (verset 6), par la foi, on croit que Dieu existe, on s’approche de lui, on le recherche, on espère en lui. C’est le seul moyen de lui plaire.
Noé écoute ce que Dieu lui dit et croit sa ParoleGenèse 6. 9-9. 29. Par la foi, il saisit ce qu’il ne voyait pas encore et qu’il n’avait jamais vu dans la région où il habitait, à savoir une terrible inondation par le déluge. Par la foi, il prend au sérieux les avertissements divins et commence, loin de toute mer, la construction de l’arche, cet immense bateau. Pendant les très nombreuses années de la patience de Dieu, il avertit ses concitoyens, qui se moquent sans écouter. Chacun continue sa vie insoucianteLuc 17. 26, 27. Noé est ainsi un témoin, séparé d’une humanité impie. Son témoignage signe la condamnation de ce monde.
Sa fidélité est le salut de sa famille qui, avec lui, est protégée du déluge. Quel contraste avec Lot2 Pierre 2. 7 qui, mêlé aux gens de Sodome, n’est pas écouté, même par ceux de sa famille, quand les anges viennent annoncer l’imminence de la destruction de la villeGenèse 19. 13, 14.
Énoch, homme céleste, regardait en haut, vers Dieu. Noé voyait en avant, vers un monde nouveau, purifié par le jugement. Il est une image du résidu d’Israël, peuple terrestre de Dieu, qui passera par la grande tribulation avant le millenium, ce règne de justice que le Seigneur établira après l’enlèvement des croyantsApocalypse 20. 4, 5.
En Noé nous voyons sept caractères de la foi :
Ce premier paragraphe a donc montré les grands principes de la foi :