Hébreux 11. 1-7

3. Les bases de la foi (1)

La foi, le sens de l’invisible : versets 1-3

Le chapitre 11 est une illustration et un commentaire de la déclaration d’Habakuk : “Le juste vivra de foi” ¹.

Dès le commencement de l’histoire du monde, Dieu apprécie les actes produits par la foi dans les siens. Or un Juif pensait que pour plaire à Dieu il devait accomplir des œuvres légales : sacrifices et cérémonies. Aussi la pratique de la foi, qui avait pourtant caractérisé les patriarches, était-elle difficile à admettre.

Le verset 1 n’est pas une définition abstraite de la foi, mais la description de ce qui fait la puissance et la motivation de son action. La foi rend présent l’avenir et visible l’invisible. C’est la force du croyant. Elle est comme un télescope qui rapproche les vérités spirituelles, et montre qu’elles ont une existence réelle. Ce n’est pas un rêve mystique ou une illusion. Car elle s’appuie sur le fondement sûr et solide de la parole du Dieu vivant.

La foi présente deux caractères importants :

• L’assurance ou la garantie de la réalité des choses qu’on espère, en regardant en avant, vers le but (11. 13). Cette espérance donne la force et la patience pour surmonter les difficultés actuelles.
• La conviction de ce qu’on ne voit pas, en regardant en haut, vers Dieu et Christ invisiblesColossiens 3. 1, 2 ; 1 Timothée 1. 17. Cette conviction de l’invisible donne l’énergie pour affronter les difficultés de ce monde.

Ces deux caractères donnent la division du chapitre 11 :

• La patience de la foi (versets 8-22).
• L’énergie de la foi (versets 23-38).
• Les anciens (verset 2), héros de la foi, étaient respectés par les Hébreux et approuvés par Dieu. Ils ont “reçu témoignage” (aussi aux versets 4, 5, 39) : Dieu a attesté leur fidélitéMatthieu 25. 21, 23 ; 2 Timothée 2. 15. Ils n’ont pas été approuvés grâce à leur obéissance à la loi, car la plupart de ceux qui sont cités ont vécu avant la loi, ni à cause d’une vie remarquable, exempte de péché. Dieu ne retient que leur foi, une foi qui l’honore. Il se plaît à la mettre en lumière. C’est comme un prélude au tribunal de Christ, où “chacun recevra sa louange de la part de Dieu” 1 Corinthiens 4. 5.
• La création (verset 3). Avant de passer en revue comment œuvrait la foi chez les anciens, nous trouvons une parole pour nous aujourd’hui. “Par la foi nous comprenons…” Il est significatif que l’Esprit de Dieu commence cet exposé par la création. Seule la foi peut nous donner une compréhension convenable des choses que nous voyons. Les philosophes de l’Antiquité ont échafaudé de nombreuses théories sur les origines de l’humanité. Aujourd’hui les savants redoublent d’ingéniosité pour essayer d’expliquer le mystère de l’origine de la terre, de la vie. Les connaissances augmentent, mais le mystère demeure entier. Le savant, comme l’ignorant, ne peut admettre une cause invisible, inexplicable ou incompréhensible. Car on dit : rien ne se crée, tout se transforme. Cette idée est vraie pour ce que nous voyons aujourd’hui. Mais pas en ce qui concerne le commencement, la cause première. Les hommes raisonnent, en refusant a priori l’existence de Dieu, qui agit et qui parle.

Or le croyant se fonde sur la révélation positive de Dieu : “Au commencement Dieu créa les cieux et la terre” Genèse 1. 1. Il reconnaît que tout l’univers a été fait par la parole de DieuJean 1. 3. La foi saisit l’action toute-puissante de la parole du Dieu créateur, qui a tout tiré du néant. Si tout est simple quand on accepte Dieu, on ne peut rien comprendre autrement. Par la foi, ce miracle qui dépasse tous les autres peut être reçu. Le croire est le premier pas de l’homme vers Dieu. C’est en considérant la création que l’homme discerne l’existence de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinitéRomains 1. 20.

Notes