Les Hébreux vivaient des moments difficiles. Ils étaient nombreux à avoir enduré l’opprobre, la confiscation de leurs biens, des sévices et même la mort. Une menace de guerre se précisait autour de Jérusalem. Plusieurs des conducteurs, qui les avaient aidés dans leur vie de foi, étaient morts. Que leur restait-il pour affronter les jours à venir ? La tendance humaine est de s’appuyer sur des serviteurs de Dieu pour trouver son équilibre spirituel, à tel point que lorsqu’ils disparaissent, on se sent désemparé, orphelin. Il est très dangereux de bâtir sa vie chrétienne sur un homme, aussi doué soit-il, même s’il a été le moyen de notre conversion, ou même sur une assemblée locale. Appuyons-nous entièrement sur le Seigneur Jésus : quelles que soient les circonstances, il est toujours proche. Quel amour, quelle fidélité !
Les conducteurs nous quittent, lui demeure.
Les conducteurs nous annoncent la parole, Jésus est la ParoleJean 1. 1.
Les conducteurs vivent par la foi, il est l’objet et le but de la foi (12. 2).
Il est le même :
Celui qui tient ferme cette assurance que “Jésus Christ est le même, hier, aujourd’hui, et éternellement”, a trouvé un refuge inébranlable, alors que partout en dehors de Jésus Christ ne sont que des doctrines déstabilisantes pour la foi. C’est une autre allusion aux prescriptions légales (les règles au sujet de la nourriture, et toutes sortes de doctrines étrangères au message enseigné dans l’épître). Le cœur du chrétien est affermi par la grâce, par la connaissance intime, vivante, quotidienne de Jésus. Cette connaissance devient sa force stabilisante. Car la grâce est la source du salutTite 2. 11, 12, elle a “la puissance d’édifier” Actes 20. 32, le pouvoir d’enseigner et “d’affermir dans la vérité” 12 Pierre 1. 12 ; 1 Pierre 5. 10. Les judaïsants croyaient être affermis par “les viandes” qui représentent tout le système donné au Sinaï, mais sans aucun profit spirituel, et d’une parfaite inutilité quant au salut (9. 9). Ils pensaient même que les Juifs, en devenant chrétiens, se privaient de bénédictions liées aux rites mosaïques, caractérisés par l’autel d’airain. Mais en réalité, c’était l’inverse (verset 10). Les Juifs n’avaient pas le droit de manger de “l’autel” 2, seul lieu du vrai culte spirituel réservé à ceux qui sont au bénéfice de la grâce de Dieu.
Sous l’ancienne alliance il y avait deux autels.
Trois lieux sont évoqués dans ce paragraphe : l’autel, les lieux saints et le camp.
C’est seulement à l’occasion du sacrifice de paix (de prospérités) que tous les Israélites pouvaient s’approcher de l’autel pour manger le sacrifice (verset 10) Lévitique 3. Celui-ci était l’expression de la communion du peuple avec Dieu. Le verset 15 fait allusion au sacrifice de paix qui est aussi appelé “sacrifice d’action de grâces” Lévitique 7. 12-15. Notons également que Dieu est appelé “le Dieu de paix” (verset 20).
Au verset 11, il est question du “sacrifice pour le péché” qui n’était pas mangéLévitique 6. 23, mais brûlé hors du camp. Le jour des expiationsLévitique 16. 14, 15, 27 de ce sacrifice le “sang était porté dans les lieux saints” jusque sur le propitiatoire (couvercle de l’arche), pour la purification des péchés du peuple. En acceptant de porter nos péchés sur la croix, Jésus a dû souffrir “hors de la porte” Jean 19. 17-20. Il a été notre sacrifice pour le péché dont le sang ouvre le chemin du sanctuaire céleste (9, 14 ; 10. 19). Nous pouvons rendre culte puisque “avec son propre sang, il est entré une fois pour toutes dans les lieux saints, ayant obtenu une rédemption éternelle” (9. 12).
Donc, se joindre à Jésus :
La cité permanente n’est pas dans “le camp”, mais en Jésus lui-même qui est le centre de cette cité (11. 10 ; 12. 22).
La deuxième partie de l’épître, depuis le chapitre 8, a démontré la perfection de l’office de Christ, souverain sacrificateur en rapport avec la louange. Tous les obstacles rencontrés sous l’ancienne alliance sont tombés les uns après les autres. Alors nous pouvons entrer dans les lieux saints et nous approcher de Dieu (10. 19). Ici nous comprenons que Dieu veut que nous soyons nous-mêmes des adorateurs chaque jour de notre vie.
Dieu prend plaisir “aux sacrifices de louanges” (verset 15). Ce sont des offrandes spirituelles qui viennent de cœurs reconnaissants, remplis par la grandeur de la personne et de l’œuvre de Christ. Celui qui prend conscience de l’immense grâce de Dieu, peut-il se taire ? Ainsi, à chaque instant, nos lèvres bénissent le nom de Jésus. Dieu prend plaisir à de telles louanges offertes par son Fils, le grand souverain sacrificateur. De plus chaque dimanche, les adorateurs ont le privilège de pouvoir louer leur Dieu ensemble, et la célébration de la cène est le moment le plus intense de l’adoration.
Dieu prend également plaisir aux dons matériels. Il y a des pauvres autour de nous. Il y a ceux qui se consacrent à temps plein pour répandre la Parole et l’enseigner. Voilà des occasions pour exercer la bienfaisance et la libéralitéPhilippiens 4. 183 (verset 16), fruits de notre amour pour le Seigneur et pour ceux qui sont dans le besoin. Cela inclut l’hospitalité, le service pour les prisonniers du verset 3, le partage de la nourriture ou des vêtements avec les nécessiteux, le don d’une partie de ses revenus ; en fait c’est donner de soi-même aux autres. Souvenons-nous que ces sacrifices sont un parfum pour notre Dieu.