Plusieurs milliers de pages accessibles en format adapté aux lecteurs dyslexiques. Essayer maintenant
Bannière
Épître aux Hébreux
Sondez les Écritures - 4e année

Hébreux 13. 8-16

Vers Jésus hors du camp

1. Jésus Christ, éternellement le même : verset 8

Les Hébreux vivaient des moments difficiles. Ils étaient nombreux à avoir enduré l’opprobre, la confiscation de leurs biens, des sévices et même la mort. Une menace de guerre se précisait autour de Jérusalem. Plusieurs des conducteurs, qui les avaient aidés dans leur vie de foi, étaient morts. Que leur restait-il pour affronter les jours à venir ? La tendance humaine est de s’appuyer sur des serviteurs de Dieu pour trouver son équilibre spirituel, à tel point que lorsqu’ils disparaissent, on se sent désemparé, orphelin. Il est très dangereux de bâtir sa vie chrétienne sur un homme, aussi doué soit-il, même s’il a été le moyen de notre conversion, ou même sur une assemblée locale. Appuyons-nous entièrement sur le Seigneur Jésus : quelles que soient les circonstances, il est toujours proche. Quel amour, quelle fidélité !

Les conducteurs nous quittent, lui demeure.

Les conducteurs nous annoncent la parole, Jésus est la ParoleJean 1. 1.

Les conducteurs vivent par la foi, il est l’objet et le but de la foi (12. 2).

Il est le même :

  • Hier : il est encore aujourd’hui tout ce qu’il était avant de venir sur la terreProverbes 8. 30. Il est aussi en sympathie, en douceur et en bonté, le même que lorsqu’il s’est dépouillé lui-même de sa gloire et a été fait semblable à nous. Le même que lorsqu’il a accompli l’œuvre de la croix.
  • Aujourd’hui : il est actuellement notre grand souverain sacrificateur, miséricordieux, fidèle, secourable.
  • Éternellement : “dans le siècle à venir” et après, “aux siècles des siècles”, il sera toujours grâce et véritéJean 1. 17.

2. “Affermi par la grâce” : versets 9, 10

Celui qui tient ferme cette assurance que “Jésus Christ est le même, hier, aujourd’hui, et éternellement”, a trouvé un refuge inébranlable, alors que partout en dehors de Jésus Christ ne sont que des doctrines déstabilisantes pour la foi. C’est une autre allusion aux prescriptions légales (les règles au sujet de la nourriture, et toutes sortes de doctrines étrangères au message enseigné dans l’épître). Le cœur du chrétien est affermi par la grâce, par la connaissance intime, vivante, quotidienne de Jésus. Cette connaissance devient sa force stabilisante. Car la grâce est la source du salutTite 2. 11, 12, elle a “la puissance d’édifier” Actes 20. 32, le pouvoir d’enseigner et “d’affermir dans la vérité” 12 Pierre 1. 12 ; 1 Pierre 5. 10. Les judaïsants croyaient être affermis par “les viandes” qui représentent tout le système donné au Sinaï, mais sans aucun profit spirituel, et d’une parfaite inutilité quant au salut (9. 9). Ils pensaient même que les Juifs, en devenant chrétiens, se privaient de bénédictions liées aux rites mosaïques, caractérisés par l’autel d’airain. Mais en réalité, c’était l’inverse (verset 10). Les Juifs n’avaient pas le droit de manger de “l’autel” 2, seul lieu du vrai culte spirituel réservé à ceux qui sont au bénéfice de la grâce de Dieu.

Sous l’ancienne alliance il y avait deux autels.

  • Le premier, d’airain, auquel il est fait allusion ici. Situé dans le parvis, où étaient sacrifiés les animaux, il est un type de la croix où Christ est mort ; il est le chemin qui mène au sanctuaire, à la présence de Dieu.
  • Le second, d’or, situé à la limite du lieu très saint contre le voile, est le lieu où est offert l’encens – les perfections de Christ – comme une louange. C’est le fruit d’une vie personnelle de communion de l’adorateur avec Dieu.

3. Appel à sortir vers Jésus : versets 11-14

Trois lieux sont évoqués dans ce paragraphe : l’autel, les lieux saints et le camp.

L’autel

C’est seulement à l’occasion du sacrifice de paix (de prospérités) que tous les Israélites pouvaient s’approcher de l’autel pour manger le sacrifice (verset 10) Lévitique 3. Celui-ci était l’expression de la communion du peuple avec Dieu. Le verset 15 fait allusion au sacrifice de paix qui est aussi appelé “sacrifice d’action de grâces” Lévitique 7. 12-15. Notons également que Dieu est appelé “le Dieu de paix” (verset 20).

Les lieux saints

Au verset 11, il est question du “sacrifice pour le péché” qui n’était pas mangéLévitique 6. 23, mais brûlé hors du camp. Le jour des expiationsLévitique 16. 14, 15, 27 de ce sacrifice le “sang était porté dans les lieux saints” jusque sur le propitiatoire (couvercle de l’arche), pour la purification des péchés du peuple. En acceptant de porter nos péchés sur la croix, Jésus a dû souffrir “hors de la porte” Jean 19. 17-20. Il a été notre sacrifice pour le péché dont le sang ouvre le chemin du sanctuaire céleste (9, 14 ; 10. 19). Nous pouvons rendre culte puisque “avec son propre sang, il est entré une fois pour toutes dans les lieux saints, ayant obtenu une rédemption éternelle” (9. 12).

Le camp a deux significations

  • Dans un sens positif (verset 11), c’est le lieu où Dieu vient habiterDeutéronome 23. 15. Aucune chose impure ne peut cohabiter avec la sainteté de Dieu. C’est pourquoi le sacrifice pour le péché (impur) est brûlé hors du camp, lieu où Jésus a porté le jugement de la part de Dieu.
  • Dans un sens négatif (verset 12), Jérusalem est devenue un lieu, non plus saint, mais impur, condamné, qui a rejeté celui qui était pur. “Hors de la porte” ou de la ville dans un lieu d’opprobre, c’est ce qui a été infligé à Jésus par des hommes méchants.
  • Les croyants, purifiés par le sang de Jésus, ont une décision à prendre : sortir “vers lui hors du camp”, loin de la loi et des traditions religieuses, séparés de ceux qui ne veulent pas de Jésus, et occuper avec foi la place où on accepte de porter l’opprobre du Christ (verset 13). C’est le lieu où l’on goûte la communion avec Dieu. L’auteur de l’épître fait certainement allusion à la scène où Moïse dressa la tente d’assignation hors du camp après le triste épisode du veau d’orExode 33. 7. Dieu ne pouvait rester au milieu du camp sans le détruire entièrement. Sortir vers Moïse, c’était trouver la sécurité auprès de Dieu. Cet appel à sortir a sans doute aussi une signification prophétique. Lorsque Jérusalem a été détruite par les Romains, peu d’années plus tard, les chrétiens avaient effectivement presque tous fui la ville.

Donc, se joindre à Jésus :

  • C’est occuper la place où il a porté lui-même le jugement qui ne peut plus nous atteindre (verset 11).
  • C’est endurer l’opprobre de la part des hommes religieux qui ne sont pas nés de nouveau. Ils renient l’œuvre accomplie, et reviennent à des lois qui mettent de côté la suprématie de Christ (verset 12).
  • C’est enfin renoncer à ce qui portait le nom de Dieu, établi par lui. Le système lévitique a été corrompu par le péché et il se trouve maintenant dépassé par quelque chose de meilleur. Toute l’épître a démontré que le judaïsme avait vieilli, et qu’il ne pouvait rien amener à la perfection. C’est de lui qu’il faut se séparer. L’exhortation garde, aujourd’hui, son acuité, car l’homme religieux essaye encore de réinstaller des barrières entre lui et Dieu : c’est dire par exemple qu’il est indispensable de passer par un serviteur de Dieu pour confesser ses péchés, ou que seuls des hommes ordonnés ou consacrés sont aptes à rendre culte. Tout ce qui empêche de s’approcher librement du Seigneur, est un camp rétabli. Se séparer n’est pas un but en soi, mais une conséquence du fait de vouloir suivre Jésus avant tout : “Sortons vers lui”.

La cité permanente n’est pas dans “le camp”, mais en Jésus lui-même qui est le centre de cette cité (11. 10 ; 12. 22).

4. Les sacrifices auxquels Dieu prend plaisir : versets 15, 16

La deuxième partie de l’épître, depuis le chapitre 8, a démontré la perfection de l’office de Christ, souverain sacrificateur en rapport avec la louange. Tous les obstacles rencontrés sous l’ancienne alliance sont tombés les uns après les autres. Alors nous pouvons entrer dans les lieux saints et nous approcher de Dieu (10. 19). Ici nous comprenons que Dieu veut que nous soyons nous-mêmes des adorateurs chaque jour de notre vie.

Dieu prend plaisir “aux sacrifices de louanges” (verset 15). Ce sont des offrandes spirituelles qui viennent de cœurs reconnaissants, remplis par la grandeur de la personne et de l’œuvre de Christ. Celui qui prend conscience de l’immense grâce de Dieu, peut-il se taire ? Ainsi, à chaque instant, nos lèvres bénissent le nom de Jésus. Dieu prend plaisir à de telles louanges offertes par son Fils, le grand souverain sacrificateur. De plus chaque dimanche, les adorateurs ont le privilège de pouvoir louer leur Dieu ensemble, et la célébration de la cène est le moment le plus intense de l’adoration.

Dieu prend également plaisir aux dons matériels. Il y a des pauvres autour de nous. Il y a ceux qui se consacrent à temps plein pour répandre la Parole et l’enseigner. Voilà des occasions pour exercer la bienfaisance et la libéralitéPhilippiens 4. 183 (verset 16), fruits de notre amour pour le Seigneur et pour ceux qui sont dans le besoin. Cela inclut l’hospitalité, le service pour les prisonniers du verset 3, le partage de la nourriture ou des vêtements avec les nécessiteux, le don d’une partie de ses revenus ; en fait c’est donner de soi-même aux autres. Souvenons-nous que ces sacrifices sont un parfum pour notre Dieu.

Notes

1Ce n’est pas la vérité, mais la grâce qui affermit. Cependant la connaissance des doctrines bibliques sert de base à l’avancement du croyant vers la maturité spirituelle (Éphésiens 4. 13, 14).
2L’autel et le sacrifice ne font qu’un : c’est Jésus lui-même. Manger, c’est s’approprier pour soi-même le sacrifice de la croix, en en acceptant les causes et les résultats éternels.
3

La bienfaisance, c’est la disposition du cœur à faire le bien.

La libéralité ou faire part de ses biens, c’est le résultat : partager ce que l’on a avec ceux qui sont dans le besoin.

Hébreux 13

8Jésus Christ est le même, hier, et aujourd’hui, et éternellement. 9Ne soyez pas séduits par des doctrines diverses et étrangères, car il est bon que le cœur soit affermi par la grâce, non par les viandes, lesquelles n’ont pas profité à ceux qui y ont marché. 10Nous avons un autel dont ceux qui servent le tabernacle n’ont pas le droit de manger ; 11car les corps des animaux dont le sang est porté, pour le péché, dans les lieux saintsa, par le souverain sacrificateur, sont brûlés hors du camp. 12C’est pourquoi aussi Jésus, afin qu’il sanctifie le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte. 13Ainsi donc, sortons vers lui hors du camp, portant son opprobre ; 14car nous n’avons pas ici de cité permanente, mais nous recherchons celle qui est à venir. 15Offrons donc, par lui, sans cesse à Dieu un sacrifice de louanges, c’est-à-dire le fruit des lèvres qui confessentb son nom. 16Mais n’oubliez pas la bienfaisance, et de faire part de vos biens, car Dieu prend plaisir à de tels sacrifices.

Notes

aou : lieu très saint ; mais à présent, le voile étant déchiré, les deux sont un.
bou : bénissent.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)