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La première partie du chapitre a établi le fait que le repos de Dieu, repos céleste et futur, sera l’aboutissement du chemin du croyant. Actuellement, le croyant est un pèlerin sur la terre en route vers ce repos, comme autrefois les Israélites. C’est la période du combat de la foi. Nous devons chercher de tout notre cœur à entrer dans ce repos-là, en tenant compte de la destinée des désobéissants (versets 6, 11).
La seconde partie de ce chapitre place devant nous trois grandes ressources indispensables pour ce voyage sur la terre :
Josué est entré dans un repos qui ne fut qu’un spécimen bien faible de celui dans lequel Jésus est entré après l’œuvre de la croix. Jésus veut nous entraîner à sa suite. Il a accompli la rédemption après un chemin de parfaite obéissance. Pour entrer dans le repos de Dieu, il faut marcher dans le chemin du Seigneur en accomplissant la volonté de Dieu1 Pierre 4. 1, 2, ce qui demande la mise de côté du moi, ou le brisement de la propre volonté insoumise à Dieu. Cela demande aussi de l’énergie, fournie par l’espérance vivante d’être avec Christ dans le ciel. La foi s’empare des promesses de Dieu. Notre confiance est en Jésus que nous n’avons qu’à suivre pour arriver à bon port, comme autrefois Josué pour Israël. Empressons-nous de nous attacher à lui. Imitons ceux qui, par leur persévérance, ont hérité “ce qui avait été promis”. (6. 12) Ne nous laissons pas décourager par ceux qui perdent espoir au milieu des difficultés, faute de foi (verset 2). Alors, nous pourrons déjà jouir, sans attendre le ciel, de la paix intérieure, prémices de ce repos.
L’entrée dans le “repos sabbatique” est à notre propre responsabilité (verset 11). La parole de Dieu nous permet de découvrir nos motifs profonds, de discerner s’ils sont purs ou mélangés. Notre cœur est trompeurJérémie 17. 9, de sorte que même bien intentionnés, zélés, et sincères, nous pouvons nous tromper de chemin, ou de combat.
Quels sont les caractères de la Parole ?
Elle possède la vie en elle-même et communique la vie. Elle possède une énergie étonnante. Elle est créatrice de la première (11. 3) et de la nouvelle création. Appliquée par le Saint Esprit à la conscience et au cœur de l’homme, elle fait naître de nouveau l’homme qui s’approche de Dieu par la foiJacques 1. 18 ; 1 Pierre 1. 23. Elle entretient la vie et donne la croissanceActes 20. 32. Elle est un miroirJacques 1. 23, 24 qui fait découvrir à l’homme qui il est, elle est aussi l’instrument de l’Esprit pour nous révéler la gloire du Fils de DieuJean 16. 13-15. Elle demeure éternellement. Pure, affinée, elle est la véritéPsaume 12. 7, une lampe pour guider dans la nuit morale de ce monde. La laissons-nous faire son œuvre en nous ?
Elle atteint toujours son but. Vie, puissance et omniscience sont trois attributs de Dieu et de sa Parole. Son efficacité est redoutable puisqu’elle surpasse une épée qui coupe des deux côtés, pénétrant la conscience de celui à qui elle s’adresse. Elle produit chez l’homme le sentiment que rien n’est caché à Dieu.
L’épée de la parole de Dieu peut atteindre là où l’homme ne peut pas, au plus profond de la conscience. Elle produit, par sa puissance, un réveil de la conscience et amène au jugement de soi-même. “Les jointures et les moelles” c’est à la fois ce qu’il y a de plus vital et de plus secret. Il est difficile par soi-même de distinguer ce qui vient de l’âme ou de l’esprit, c’est-à-dire ce qui est, d’une part, du domaine des sentiments, de l’émotion, du raisonnement, de la volonté (l’âme), et d’autre part de celui de la révélation, de la conscience et de la communion (l’esprit) 1. C’est cependant important pour avoir la connaissance de la pensée de Dieu, et mettre de côté ce qui vient de l’homme naturel en laissant l’Esprit de Dieu diriger son propre esprit.
L’effet immédiat de la Parole est de juger les pensées et leurs mobiles. Ceux qui ne connaissent pas le repos le doivent à leur “méchant cœur d’incrédulité” (3. 12). La Parole agit pour mettre en évidence les intentions du cœur et pour produire un cœur vrai (10. 22) qui sera affermi par la grâce (13. 9). Il est à noter que le mot “discerner” est le même que celui dont est tiré le mot “critique”. Il ne s’agit pas de donner un jugement sur la Parole, (notre pouvoir de pénétration est tellement faible que le résultat de nos investigations ne pourrait être que le fruit de notre imagination), mais de se laisser sonder par l’Écriture comme David : “Tu discernes de loin ma pensée… Sonde-moi, ô Dieu ! et connais mon cœur ; éprouve-moi, et connais mes pensées. Et regarde s’il y a en moi quelque voie de chagrin, et conduis-moi dans la voie éternelle” Psaume 139. 1, 23, 24. Si nous vivons humblement dans la crainte du Seigneur, nous ferons moins d’erreurs car nous laisserons la Parole nous éclairer et nous montrer les motifs réels de nos choix.
Le verset 13 passe sans transition de la Parole à Dieu. Ce qui montre bien que la Parole procède de Dieu. Aucune créature n’est cachée devant Dieu ou devant “elle” (la Parole). Elle est l’œil de Dieu sur la conscience, elle met l’homme en présence de Dieu. Alors comment peut-on se sentir à l’aise dans cette présence ? Justement parce que nous avons un grand souverain sacrificateur qui a parfaitement accompli notre justification et notre sanctification, en étant entré dans le ciel même avec son propre sang (9. 12), et parce que “le sang de Jésus Christ son Fils nous purifie de tout péché” 1 Jean 1. 7. La Parole est donc le premier moyen que Dieu met à notre disposition pour faire le point sur ce qui nous encombre et nous empêche d’avancer joyeusement vers le repos promis. Se placer dans la pleine lumière divine est une sécurité pour le croyant, mais pour le professant qui n’a pas la vie c’est effrayant. Quelle “chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant !” (10. 31).