Nous sommes ici à une étape importante du discours de l’auteur. C’est à la fois un résumé de ce qui précède, et un sommet. Les chapitres 1 à 7 ont exalté les gloires et les perfections de Christ. Le chapitre 7 a introduit un changement de sacrificature dont le grand souverain sacrificateur est le Fils de Dieu lui-même. Son ministère ne s’exerce pas sur la terre, mais dans les cieux, à la droite de Dieu, dans le vrai tabernacle. À partir du chapitre 8, sont introduites les nouvelles dispositions, établies par Dieu. Elles sont en parfaite harmonie avec l’excellence glorieuse de celui qui est établi sacrificateur dans les cieux.
Quand un virtuose n’a pas un bon instrument de musique, le résultat de sa prestation reste moyen. Mais s’il a l’instrument adéquat, il sublime son talent. Il en est ainsi pour le sacerdoce de Christ. Car son ministère est fondé sur une nouvelle alliance meilleure (chapitre 8), un nouveau sanctuaire meilleur (chapitre 9), un nouveau sacrifice parfait (chapitre 10).
À partir de ce chapitre, l’auteur présente l’office de Christ pour nous permettre de nous approcher de Dieu pour l’adoration. Pour célébrer les fêtes à l’ÉternelExode 10. 9, le peuple d’Israël devait être mené dans le désert, au sanctuaire (le tabernacle) dressé. Les règles pour s’approcher de Dieu y seraient énoncées. Les sacrificateurs pourraient y présenter les sacrifices des Israélites pour la joie de Dieu. Mais ce n’était que des images du nouvel ordre que Dieu voulait établir. Son Fils seul, peut parfaitement sanctifier nos louanges en les enveloppant dans l’excellence de sa personne.
Ce chapitre présente trois preuves de la supériorité de la nouvelle alliance.
Cette déclaration renvoie au passage qui déclare : “Car un tel souverain sacrificateur nous convenait” (7. 26). C’est celui qu’il nous faut, car, tout en étant parfait, il s’identifie à nous, dans nos faiblesses et nos épreuves. Sa perfection le rend supérieur à tous les autres sacrificateurs et il est pour (à) nousZacharie 6. 13.
Dieu, satisfait, l’a fait asseoir à sa droite. Pour la troisième fois, Jésus est présenté comme assis dans les cieux. Quelle assurance de savoir le Seigneur ressuscité ainsi dans la gloire. Aucun autre sacrifice n’est nécessaire pour régler la question de nos péchés, de notre culpabilité et de notre relation avec Dieu.
Il n’y a pas de lieu plus élevé. Cette réalité a été évoquée dès le début de l’épître (1. 3). Elle est l’accomplissement de la promesse du Père à son Fils : “Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je mette tes ennemis comme marchepied de tes pieds” Psaume 110. 1. Le Seigneur a tout pouvoir. Si un sacrificateur “selon l’ordre de Melchisédec” pouvait s’asseoir sur un trône, car Melchisédec était à la fois roi et sacrificateur, ce n’était pas le cas du souverain sacrificateur d’Israël, qui n’avait même pas de siège pour s’asseoir dans le tabernacle.
Jésus, après son exaltation, a “traversé les cieux” (4. 14) pour servir dans le sanctuaire céleste. Il est l’administrateur officiel, non du tabernacle terrestre, construit par Moïse, mais du “vrai tabernacle que le Seigneur Dieu a dressé”. En réalité, ce sanctuaire existait, mais n’était pas révélé. Celui où Aaron officiait était symbolique, une figure du vrai, qui ne pouvait être dressé qu’après l’inauguration de la nouvelle alliance par le sang de Christ. Le vrai tabernacle est le ciel de la présence immédiate de Dieu. La sacrificature de Christ s’exerce dans la présence même de Dieu et a pour sphère toute la création (3. 4).
La gloire des anges, celle de Moïse, de Josué et d’Aaron, se sont estompées, pour ne laisser place qu’à celle de Jésus, notre grand souverain sacrificateur. Les chrétiens hébreux avaient tendance à se décourager, et à retourner au judaïsme. C’est comme si l’écrivain leur disait : regardez à lui, à la puissance de son intercession, et adorez-le. Emparons-nous, aussi, de cette réalité, dont les conséquences répondent autant à nos besoins qu’à notre adoration.