S’adressant à des Hébreux, l’auteur de l’épître continue à démontrer la grandeur de Christ dans sa fonction de sacrificateur, par des similitudes et des contrastes avec le premier et le plus grand des sacrificateurs, Aaron, oint pour offrir les sacrifices à Dieu de la part du peuple.
Les similitudes montrent que le service de Christ est l’accomplissement de l’A.T. Les différences montrent que l’office de Christ est beaucoup plus glorieux que celui des souverains sacrificateurs de l’A.T. La supériorité de la personne du Fils a été établie dans l’absolu, puis par rapport aux anges, à Moïse, à Josué et à David. Maintenant est établie une nouvelle sacrificature (chapitre 7), basée sur une nouvelle alliance (chapitre 8). Le lieu où s’exerce cet office est entièrement nouveau (chapitre 9). Son fondement dépend d’un nouveau et dernier sacrifice, parfait (chapitre 9, 10). Le souverain sacrificateur est également nouveau. Même si une analogie générale est soulignée quant à l’exercice et les buts de sa fonction, il est bien supérieur à Aaron, et sa sacrificature infiniment plus glorieuse (chapitre 5 ; 7. 1-10). Ainsi tout est en place pour que l’homme puisse s’approcher de Dieu.
Le sacrificateur est l’intermédiaire entre Dieu et les hommes. Il est établi “pour les hommes dans les choses qui concernent Dieu” (verset 1), c’est-à-dire pour maintenir ou rétablir des relations de communion sur la base du pardon des péchés. Il est pris d’entre les hommes. Ce fut le cas d’Aaron et de ses successeurs. Les anges ne pouvaient pas avoir compassion pour les ignorants, et ceux qui font des erreurs, puisqu’ils n’étaient jamais passés par ce chemin-là. Celui qui s’occupe des hommes doit comprendre par expérience la nature humaine. Ce qui fut le cas de Christ, d’une manière parfaite. L’humanité de Christ a été le thème principal du chapitre 2. Le “médiateur entre Dieu et les hommes est un, l’homme Christ Jésus” 1 Timothée 2. 5. Mais s’il a vraiment été un homme, on ne peut pas dire qu’il ait été pris d’entre les hommes comme Aaron, puisqu’il était le Fils unique de Dieu. C’est un contraste quant à sa nature, mais une similitude dans l’expérience de la faiblesse humaine, puisqu’il a participé au sang et à la chair.
Être capable d’avoir “de l’indulgence pour les ignorants et les errants” est le caractère même du service sacerdotal. Venir en aide aux égarés, mettre tout en œuvre pour qu’ils puissent s’approcher de Dieu nécessite consécration et dévouement.
Si Aaron et Christ pouvaient avoir cette indulgence, Aaron faisait partie des ignorants. Christ, quant à lui, a pu dire sur la croix : “Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font” Luc 23. 34. La grâce divine attribue à l’ignorance la crucifixion pour qu’un pardon puisse s’exercer sur les criminels1. Mais Pierre souligne la responsabilité du peuple pour qu’il comprenne la gravité de son péché : “Vous avez livré… renié… mis à mort le prince de la vie” Actes 3. 14 ; 2. 23. On ne peut bénéficier du pardon qu’après une réelle confession. Aaron était enveloppé de faiblesse, ce qui l’obligeait à offrir, d’abord pour lui-même, des sacrifices pour ses péchés. Aaron et ses fils ne pouvaient entrer dans la maison de Dieu pour accomplir leur service sans s’être purifiésExode 29 ; Lévitique 16. 11. En contraste Christ s’est offert lui-même “en rançon pour tous” et “à Dieu sans tache” car en lui il n’y avait point de péché (9. 14) 1 Timothée 2. 6.
Aaron ne s’est pas attribué ce titre et la fonction de sacrificateur par lui-même. Il a été appelé par Dieu. À Moïse, il fut dit : “Et toi, fais approcher Aaron, ton frère… pour exercer la sacrificature devant moi” Exode 28. 1. Cet appel était pour le peuple la garantie que le sacrificateur était accepté par Dieu. Mais son état moral devait être compatible avec la présence de Dieu, et il avait l’obligation d’offrir ce que Dieu avait prescrit. Les deux fils d’Aaron moururent pour avoir présenté “devant l’Éternel un feu étranger, ce qu’il ne leur avait pas commandé” Lévitique 10. 1. D’autres Israélites ont voulu s’arroger ce droit. Ce fut le cas de Coré, qui “s’éleva dans son esprit” pour accomplir la sacrificature, alors qu’il n’y était pas appelé. La réaction de l’Éternel fut immédiate et terribleNombres 16.
Aaron a eu l’honneur de représenter le peuple devant Dieu, et d’être une image du Seigneur Jésus dans son office de souverain sacrificateur.