À cause de son impuissance et de son “inutilité”, l’ancienne loi, ainsi que toutes les ordonnances de la sacrificature, sont supprimées. Bien que sainte, juste et bonne, la loi exigeait de l’homme la perfection, sans lui donner les moyens d’y parvenir. Cela avait pour résultat de maintenir, et même d’aggraver son éloignement de Dieu. Si l’homme avait été parfait, il aurait reçu les bénédictions de Dieu. Mais l’homme n’a pu accomplir la loi qui donc ne pouvait rien amener à la perfection. Elle le condamnait. Comment donc trouver du repos auprès de Dieu, puisque lui n’abaisse pas le niveau de sa sainteté ? La réponse se trouve au chapitre 10 : “Par une seule offrande, il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés” (10. 14). La solution est par l’Homme qui a parfaitement accompli la loi et qui a pris sur lui la malédiction du péché que la loi exigeait. Elle est dans l’œuvre de Christ accomplie à la croix.
L’homme est incapable de respecter les commandements de Dieu. Il lui est donné une espérance fondée sur la grâce et sur les promesses immuables de Dieu. Il peut alors s’approcher de lui. Au chapitre 6 le christianisme est décrit comme une espérance. Mais comparée à celle des Israélites en route vers Canaan, c’est une meilleure espérance. Elle est, pour les Juifs, l’entrée dans le millenium (le monde à venir où la nouvelle alliance aura sa pleine réalisation) et pour les chrétiens d’aujourd’hui, l’entrée dans la maison du Père. L’âme, par la grâce mise à sa disposition, a un moyen de s’approcher de Dieu.
Les grandes différences entre la sacrificature de Lévi et celle de Melchisédec continuent à être énumérées. La première s’est effectuée sans serment. La seconde annoncée prophétiquement par DavidPsaume 110. 4 a été inaugurée par un serment de Dieu : “L’Éternel a juré, et il ne se repentira point : Tu es sacrificateur pour toujours, selon l’ordre de Melchisédec”. Ce serment donne à l’homme la ferme assurance de ce qui a été convenu par Dieu (6. 16, 17). Ce qui montre la solennité et l’importance de sa parole.
La sacrificature lévitique était liée à la loi (verset 11), donc à l’alliance du Sinaï. Cette alliance basée sur l’obéissance à l’ÉternelExode 24. 3-8 a été rompue par Israël, de sorte qu’il n’a pu bénéficier des bénédictions qu’elle contenait. Par un serment de Dieu, un nouveau sacrificateur est venu, garant d’une meilleure alliance. Cette meilleure alliance est introduite par une nouvelle personne qui a parfaitement réalisé la première alliance. Dieu peut donc bénir son peuple, car ce sacrificateur parfait se porte garant de l’accomplissement de cette alliance nouvelle et éternelle, ce qui sera vu plus en détail au chapitre 8.
La mort interrompait l’activité des sacrificateurs. Il fallait donc les remplacer. La crainte que les nouveaux pouvaient ne pas répondre aussi bien que les précédents aux exigences de la haute fonction qui leur était confiée faisait planer une menace sur le peuple. La circonstance de la mort des deux fils d’Aaron en est une preuveLévitique 10. En contraste, la sacrificature selon l’ordre de Melchisédec ne connaît qu’un seul sacrificateur, l’homme Christ Jésus glorifié, assis à perpétuité à la droite de Dieu, éternellement vivant. Étant sacrificateur “selon la puissance d’une vie impérissable” il possède une sacrificature intransmissible, perpétuelle.
Jusqu’à ce verset, la sacrificature est en relation avec le désert, c’est-à-dire qu’elle répond à nos besoins pendant notre vie sur la terre. Le souverain sacrificateur est miséricordieux, fidèle, secourable et grand (2. 17, 18), il sympathise à nos faiblesses (4. 15), il “peut sauver (délivrer) entièrement ceux qui s’approchent de Dieu par lui”, garant de leur arrivée dans la gloire. Attention, il n’est pas question du salut de l’âme, qui ne résulte pas de l’intercession de Christ, mais de sa mort à la croix. Les sacrificateurs de l’ancienne alliance ne pouvaient pas délivrer des péchés ni assurer au peuple l’arrivée dans le pays promis. Ils ne pouvaient pas davantage rendre libre l’accès à Dieu. Christ a la puissance d’introduire les siens dans le salut éternel, et, en intercédant pour eux, alors qu’ils sont en chemin sur la terre, de leur garantir déjà l’accès à Dieu1 et de les maintenir en sa présence. Quel encouragement de savoir que nous avons, dans le ciel, quelqu’un qui est toujours vivant pour intercéder pour nousRomains 8. 342 !
Comment s’approcher de Dieu est le sujet de l’épître (c’est aussi celui du livre du Lévitique). Déjà nous avons lu : “Approchons-nous donc avec confiance” (4. 16). Notre faiblesse au milieu des épreuves nous pousse à rechercher Dieu pour trouver du secours auprès de lui. À partir du verset 25 du chapitre 7 notre faiblesse est toujours la raison pour nous approcher de lui. Mais ces chapitres sont aussi en rapport avec le culte, l’offrande de la louange (chapitre 8, 9, 10) le sacrifice de prospérité (chapitre 13). Ils présentent le privilège de pouvoir entrer librement dans le sanctuaire, pour offrir “sans cesse à Dieu un sacrifice de louanges, c’est-à-dire le fruit des lèvres qui confessent son nom” (10. 19 ; 13. 15).