En dehors de la gloire que Jésus possède comme le Fils de Dieu, sa vie d’obéissance parfaite lui a donné le droit d’être glorifié par son PèreJean 17. 4, 5. Et dans la gloire, où il se trouve maintenant, il est parfaitement apte à accomplir son office de sacrificateur. Ainsi, il est devenu, “pour tous ceux qui lui obéissent, l’auteur du salut éternel”. Ceux qui obéissent sont ceux qui sont animés par la foi. Croire et obéir sont souvent synonymesJean 3. 36. Celui qui nous demande l’obéissance a été lui-même obéissant. En acceptant l’œuvre de la croix, nous avons sa protection et la certitude de notre salut. Christ a tout accompli et il assure notre arrivée dans la gloire, puisqu’il est notre parfait souverain sacrificateur. Le salut englobe ici, avec le salut de notre âme, notre entrée dans la gloire. Moïse avait guidé le peuple hors d’Egypte pour l’amener en Canaan. Ce salut était temporel. Christ nous garantit un salut éternel, car il a été reçu dans le ciel triomphalement, avec tous les honneurs, étant salué1 par Dieu “souverain sacrificateur selon l’ordre de Melchisédec” pour l’éternité.
De nouveau, le sujet de l’épître est interrompu jusqu’à la fin du chapitre 6 par un troisième avertissement et en même temps un encouragement à s’approprier les promesses de Dieu (6. 9-20). L’état spirituel d’un certain nombre de chrétiens hébreux ne permettait pas de continuer sur le thème de la sacrificature, même si l’apôtre avait beaucoup de choses à enseigner. Il commence par dire qu’il lui était difficile d’aborder ce sujet, qui remettait en cause des formes religieuses anciennes auxquelles ils étaient encore très attachés. Ils étaient paresseux à écouter, lents à comprendre, et n’avaient pas envie de faire d’effort pour changer leur façon de penser. Ils s’accrochaient à une fausse sécurité, celle d’appartenir à la nation juive.
Un Christ sur la terre, lié aux ordonnances judaïques, n’est pas la finalité du christianisme. L’enseignement d’un Christ glorifié dans le ciel ayant trouvé peu d’écho en eux, ils ne comprenaient pas leur vraie position chrétienne, et n’avaient pas “les sens exercés à discerner le bien et le mal” 2. Au lieu d’être des docteurs, ils étaient restés des élèves qui ne supportaient qu’un type d’enseignement. En réalité, ils demeuraient au niveau de “l’héritier… en bas âge” dont parle Paul aux GalatesGalates 4. 1. Ils se comportaient comme des esclaves asservis à la loi.
La paresse est un danger qui nous guette, car il est facile de s’habituer aux formes religieuses et aux rites. Ce qui nous empêche de jouir d’un Christ glorifié.
Au verset 12 deux enseignements sont mis en opposition, l’un symbolisé par le lait, l’autre par la nourriture solide.
Il est pour ceux qui s’attachent à un Christ terrestre, aux premiers éléments du message de Dieu (verset 12), à “la parole du commencement du Christ” (6. 1). Ce sont toutes les ordonnances de la loi, les rites du judaïsme, utiles en leur temps, mais dépassés depuis la résurrection et l’ascension de Christ dans les cieux. De plus, ces croyants ne pouvaient assimiler que peu d’enseignements à la fois, ils étaient devenus lents à comprendre. Il fallait réexpliquer l’enseignement déjà prodigué.
Les apôtres Paul et Pierre parlent aussi du lait. Aux Corinthiens charnels1 Corinthiens 3. 2, qui étaient restés spirituellement des enfants, Paul devait expliquer des choses simples, ce qui est utile normalement pour un nouveau converti. Par une nourriture appropriée à leur état, du lait, il les aidait à trouver le chemin de la maturité où ils pourraient se nourrir de viande, des vérités qui nécessitent la maturité spirituelle. Pierre, quant à lui, présente le lait sous un aspect positif1 Pierre 2. 2. Il prend l’exemple du nouveau-né qui ne vit que pour boire son lait, nourriture complète et suffisante. Un jeune converti a soif de la parole de Dieu. En buvant, il grandit spirituellement.
C’est la parole de Dieu, celle qui présente un Christ céleste, “la parole de justice” qui montre les vrais rapports d’une âme avec Dieu aujourd’hui (verset 13). Cette nourriture amène le croyant à la maturité spirituelle (6. 1). Ce nouvel enseignement décrit la position de Christ comme souverain sacrificateur selon l’ordre de Melchisédec.
Les Juifs croyants avaient besoin de lait car cela correspondait à leur état spirituel. Mais il fallait sortir de l’état de petit enfant et devenir des adultes capables de s’approprier les vérités que le Saint Esprit met à leur disposition.
En prenant donc l’habitude de contempler Christ dans la gloire, le chrétien se détache peu à peu de la pratique des ordonnances juives pour découvrir par l’expérience journalière le souverain sacrificateur au ciel, commencement et aboutissement de la foi. C’est cela le bien, le bon chemin. En fait, la maturité spirituelle permet de reconnaître la place et la fonction que Dieu a données à son Fils et d’être pleinement libre de s’approcher de Dieu.