Après son égarement à Ramoth de Galaad (18. 28-34) et son redressement spirituel exemplaire (19. 4-11), Josaphat est mis à l’épreuve afin que soit manifestée la qualité de sa foi (versets 1, 2). Il faut que “l’épreuve de votre foi, bien plus précieuse que celle de l’or qui périt… soit trouvée tourner à louange, et à gloire, et à honneur” 1 Pierre 1. 7.
Quand lui parvient la nouvelle qu’une grande multitude s’approche pour lui faire la guerre, Josaphat ne se hâte pas pour rassembler une armée, mais il cherche en priorité conseil et secours de la part de l’Éternel (versets 3, 4). Il sait que tout “secours vient d’auprès de l’Éternel qui a fait les cieux et la terre” Psaume 121. 2.
Il faut se tenir prêt (debout) pour la bataille mais en même temps s’en remettre aux soins de Dieu, dans la maison de l’Éternel : belle attitude du roi ! Et quelle prière ! (verset 5). Josaphat rappelle que lors de la conquête de Canaan, il n’y eut pas de conflit entre Israël et les Moabites, les Ammonites (verset 10), et les fils d’ÉsaüDeutéronome 2. 4-19. Alors, pourquoi cette déclaration de guerre subite ?
Nous devons retenir trois thèmes importants dans cette prière :
Et quelle réunion de prière ! Tous sont présents : hommes, femmes, fils, petits-enfants (verset 13). Quel encouragement pour nos réunions de prière malheureusement délaissées dans beaucoup d’assemblées chrétiennes ! … Retrouvons le goût et la nécessité de la prière collective comme au début de l’histoire de l’Église où “l’assemblée faisait d’instantes prières à Dieu pour Pierre” Actes 12. 5.
Les prophètes sont souvent utilisés par Dieu pour dénoncer un comportement infidèle mais parfois aussi pour encourager. Ainsi Jakhaziel, qui délivre un message plein d’assurance et d’espérance mettant en évidence l’attitude spirituelle par rapport aux dispositions pratiques : “Ne soyez pas effrayés, ne craignez pas” (versets 15, 17) ; “Cette guerre n’est pas la vôtre mais celle de Dieu” (verset 15).
Il faut se tenir là pour voir la délivrance de l’Éternel en affrontant l’ennemi sans crainte (verset 17).
Moïse avait exprimé les mêmes certitudes en sortant d’Égypte : “l’Éternel combattra pour vous, et vous, vous demeurerez tranquilles” Exode 14. 14.
Ayant reçu une telle réponse pleine d’amour et de stimulation, Josaphat et les siens ne peuvent que s’incliner, adorer et louer l’Éternel, à forte voix (versets 18, 19) Psaume 95. 1-6.
En sortant vers le lieu assigné par Dieu pour qu’ils se présentent à l’ennemi, Josaphat comprend que Juda n’a pas à lutter les armes à la main mais la joie dans le cœur et la louange dans la bouche ! Il place des chantres en première ligne qui entonnent (versets 21, 22) un psaume de triomphe et de louange : “Célébrez l’Éternel ! Car il bon ; car sa bonté demeure à toujours” Psaume 136. Le résultat ne se fait pas attendre : l’Éternel combat à la place de son peuple ; Ammonites et Moabites s’entre-tuent (versets 22, 23). Pour Juda, c’est la victoire sans combat et le butin abondant (versets 24, 25). Josaphat et les siens éprouvent alors la bénédiction divine, tant sur le champ de bataille dans la vallée de Beraca (verset 26) qu’à Jérusalem (verset 27). La campagne victorieuse se termine comme elle a débuté : au son des luths, des harpes et des trompettes (verset 28). Tout cela parce que le peuple avait eu confiance en Dieu qui a dirigé seul toute la manœuvre : “Car ainsi dit le Seigneur, l’Éternel, le Saint d’Israël : C’est en revenant et en vous tenant en repos que vous serez sauvés ; dans la tranquillité et dans la confiance sera votre force” Ésaïe 30. 15.
Le triomphe, même sans combat, peut être grisant. D’autre part, on oublie si vite les leçons pourtant durement apprises. À la fin de sa vie, Josaphat est retombé dans ses travers : une seconde alliance avec un autre roi impie d’Israël, Achazia (verset 35), alors que la première s’était achevée si misérablement (18. 28-34). De plus, Josaphat, au faîte de la gloire, a-t-il eu l’intention d’imiter Salomon par un commerce maritime florissant ? (verset 36). De toute façon cette association était vouée à l’échec. Éliézer ne manquera pas d’en tirer la conclusion et d’annoncer au roi négligent le jugement de Dieu : “L’Éternel a détruit tes œuvres” (verset 37). Il était impossible à l’Éternel de cautionner une collaboration entre l’un de ses serviteurs et un adorateur de Baal.
Il en est de même pour nous et les mises en garde sont nombreuses dans le N.T. : “Quelle participation y a-t-il entre la justice et l’iniquité ? ou quelle communion entre la lumière et les ténèbres… ou quelle convenance y a-t-il entre le temple de Dieu et les idoles ?” 2 Corinthiens 6. 14-16.
Nous ferions bien de prêter attention à ces exhortations si nous ne voulons pas que nos initiatives, même les plus honorables, sombrent lamentablement…
Le bilan de la vie de Josaphat est positif dans son ensemble (versets 30, 31). D’une manière générale, même si des cultes idolâtres persistent en Juda (verset 33), Josaphat a été droit devant l’Éternel (verset 32). Dieu laisse de côté les fautes passées pour ne retenir que les actes de foi et le témoignage laissé parmi le peuple.
L’histoire de Josaphat se termine alors par cette double constatation, souvent citée pour les rois fidèles :