“Ainsi, que celui qui croit être debout prenne garde qu’il ne tombe” 1 Corinthiens 10. 12. Une fois de plus, le bien-fondé d’une telle injonction est mis en évidence.
Après un début de règne d’une qualité hors du commun, Josaphat arrive déjà au sommet de son pouvoir : beaucoup de richesses et de gloire (verset 1 ; 17. 5).
Néanmoins l’adversaire dont il s’était le plus méfié et contre lequel il avait pris ses précautions (“il se fortifia contre Israël” : 17. 1) allait lui causer bien des tourments en exerçant sur lui beaucoup d’attraits. Josaphat se croyait certainement invulnérable… exactement comme les chrétiens de notre temps qui, trop sûrs d’eux à certains égards, négligent la recommandation solennelle du Seigneur lui-même : “Veillez et priez, afin que vous n’entriez pas en tentation ; l’esprit est prompt, mais la chair est faible” Marc 14. 38. Il n’y a rien en effet de plus dangereux en ce monde pour tout racheté du Seigneur que de s’estimer hors de danger. C’est précisément quand tout va bien (après une victoire spirituelle et ses heureuses conséquences) que l’on est le plus vulnérable et qu’il convient de se montrer très vigilant.
Tout se passait bien pour Josaphat : richesses et gloire (verset 1). Mais, tout à coup, apparaissent les premiers signes inquiétants d’un essoufflement spirituel :
Quelles leçons pouvons-nous tirer de ce fléchissement coupable ? L’adversaire de nos âmes utilise toujours la même stratégie1 Jean 2. 16 :
Malgré une situation fort compromise avec Achab, le roi Josaphat se souvient quand même de l’utilité de consulter l’Éternel avant d’entreprendre quoi que ce soit. Aussi demande-t-il à Achab de s’enquérir de la parole de l’Éternel (verset 4). Le roi d’Israël convoque alors pas moins de 400 prophètes qui sont à sa solde et qui le confortent dans son désir de monter contre Ramoth de Galaad (verset 5).
Josaphat semble avoir alors un revirement de conscience : il se rend compte qu’aucun de ces 400 hommes ne parle véritablement au nom de l’Éternel et il demande à consulter un vrai prophète (verset 6). Achab est bien obligé de le lui concéder : il en est un qui dit la vérité (verset 15) ; c’est bien pour cela que Michée est haï (verset 7). Pendant qu’on l’envoie chercher, les faux prophètes, par la bouche de Sédécias, confirment à Achab qu’il sera victorieux (versets 8-11).
La confusion est grande, car ces faux prophètes prétendent parler au nom de l’Éternel (versets 4, 5, 11, 12). Ne nous étonnons pas : les gourous des sectes modernes n’agissent-ils pas ainsi ? Dieu lui-même nous met en garde : “N’écoutez pas les paroles des prophètes qui vous prophétisent ; ils vous entraînent à des choses vaines, ils disent la vision de leur cœur, non celle qui sort de la bouche de l’Éternel” Jérémie 23. 16. Par qui sont-ils donc animés ? Il s’agit d’un esprit de mensonge, donc de Satan lui-même : “Quand il profère le mensonge, il parle de son propre fonds, car il est menteur, et le père du mensonge” Jean 8. 44.
C’est dans une telle situation caractérisée par le mensonge et la corruption d’une cour royale idolâtre qu’apparaît le courageux Michée. Achab l’a en aversion (verset 7) car Michée a toujours dénoncé le mal de son abandon de Dieu et sa conduite inqualifiable sous l’influence de son épouse Jézabel1 Rois 21. 25, 26.
Le messager qui l’accompagne essaie de convaincre Michée de confirmer l’annonce des prophètes (verset 12) mais un vrai prophète se doit de demeurer intègre : “Ce que mon Dieu dira, je l’annoncerai” (verset 13). Pas de compromis : la fidélité à Dieu est à ce prix ! Michée répond d’abord au sot selon sa folieProverbes 26. 5, non sans ironie, en répétant les paroles des faux prophètes, et Achab le comprend bien. Il adjure Michée qui lui dévoile alors son véritable message (verset 16). Israël va être sans berger : voilà la véritable cause ! Le roi Achab va périr et sa troupe dispersée reviendra en paix, chacun à sa maison.
Les vrais porte-parole de Dieu sont souvent réprimés : non seulement Michée est frappé par Sédécias (verset 23) mais encore il est jeté en prison (verset 26). C’est le lot réservé à tous ceux qui désirent remplir fidèlement leur mission : “Si le monde vous hait, sachez qu’il m’a haï avant vous” Jean 15. 18, dira le Seigneur aux siens. Jean le Baptiseur lui-même en fera l’expérienceMatthieu 14. 1-12.
Le roi de Juda a obtenu ce qu’il avait réclamé (verset 6) ; il a entendu le prophète de l’Éternel et le message divin est clair (versets 16, 27). Il a vu Achab préférer suivre ses faux prophètes et opprimer le prophète de l’Éternel, malgré son adjuration solennelle. Il aurait dû réagir et refuser d’aller avec Achab mais il semble pétrifié et incapable de prendre une décision.