Sans attendre la réaction de Josaphat aux paroles de Michée, Achab prend l’initiative du départ pour Ramoth de Galaad, suivi par Josaphat qui n’ose pas rompre son engagement hâtif et imprudent (18. 3) 1. Achab se révèle alors sous son véritable aspect : peut-être averti que le roi de Syrie ne combattrait que contre le roi d’Israël (verset 30), il se déguise en simple combattant, laissant Josaphat dans ses vêtements d’apparat comme cible idéale pour l’ennemi (verset 29).
Quiconque se déguise pour arriver à ses fins n’a pas la conscience tranquille et est animé par un esprit malin. Satan lui-même utilise ces artifices :
Soyons attentifs aux attaques répétées de l’adversaire, car il demeure très actif et motivé : il sait que le temps lui est compté. Pour le contrer, un seul mot d’ordre, résister : “Résistez au diable et il s’enfuira de vous” Jacques 4. 7. Et comment résister ? En prenant l’armure complète de Dieu afin de pouvoir, “après avoir tout surmonté, tenir ferme” Éphésiens 6. 13.
Quand il s’agit de la séduction du péché, la Bible nous enseigne une autre issue : la fuite, peu glorieuse pour les hommes, mais salutaire quant à Dieu. Joseph, par exemple, s’enfuit de la maison de Potiphar pour son bienGenèse 39. 12. Ainsi il nous est recommandé de fuir en particulier :
La bataille fait rage. L’étau se resserre autour de Josaphat trop visible aux yeux des Syriens qui l’encerclent (verset 31). La fin semble proche et inéluctable, quand soudain, poussé dans ses derniers retranchements, Josaphat utilise la seule arme qui peut encore le sauver : la prière. Dans un ultime sursaut de foi, Josaphat crie au secours vers le Tout-Puissant et instantanément “l’Éternel le secourut” (verset 31). Les Syriens considèrent alors leur méprise et abandonnent la poursuite de Josaphat (verset 32).
L’homme incrédule utilise souvent cette expression proverbiale : « Le hasard fait bien les choses ». Pour le croyant convaincu, le hasard n’existe pas. Même si c’est une flèche tirée à l’aventure qui blesse mortellement Achab (versets 33, 34), nous comprenons que cette mort avait été déterminée par Dieu et annoncée par le prophète Élie1 Rois 21. 17-22. L’arc est tenu d’une main ferme ; la flèche est ajustée par Dieu lui-mêmePsaume 7. 13, 14.
Réalisons bien que rien n’arrive sans sa volonté : “Moi, l’Éternel, j’ai parlé : cela arrivera et je le ferai” Ézéchiel 24. 14. “Qui est-ce qui dit une chose, et elle arrive, quand le Seigneur ne l’a point commandée ?” Lamentations de Jérémie 3. 37. L’Éternel avait décidé une fin misérable pour le plus mauvais roi qu’Israël ait connu1 Rois 21. 25, 26 ; Achab mourut “et les chiens léchèrent le sang d’Achab là où les prostituées se lavaient, selon la parole de l’Éternel qu’il avait prononcée” 1 Rois 22. 38.
L’admirable grâce de Dieu est bien présente dans ce récit : Dieu secourt celui qui crie à lui. Josaphat fut bien près de sa perte pour avoir choisi délibérément un chemin de désobéissance. Dieu laisse le roi infidèle s’enfoncer volontairement jusqu’à ce qu’il n’ait plus qu’un recours : le cri de détresse ! Alors Dieu entend, répond et intervient en faveur de celui qui s’abandonne à ses soins, comme autrefois son peuple souffrant en Égypte : “J’ai entendu le cri qu’il a jeté à cause de ses exacteurs… et je suis descendu pour le délivrer” Exode 3. 7, 8.
Après avoir assisté impuissant à la défaite de Ramoth de Galaad et à la mort de son allié Achab, Josaphat rentre peu glorieux dans sa patrie. Cependant Dieu lui accorde la grâce de se retrouver en paix, dans sa maison, à Jérusalem (verset 1). Josaphat a sans doute pu dire dans son cœur, comme David en des circonstances analogues : “L’Éternel rachète l’âme de ses serviteurs ; et aucun de ceux qui se confient en lui ne sera tenu pour coupable” Psaume 34. 23.
Retrouver le terrain de la communion avec le Seigneur, après une coupure passagère, est d’un grand profit pour l’âme altéréePsaume 42. 2, 3 tant il est vrai que : “pour moi, m’approcher de Dieu est mon bien” Psaume 73. 28.
Cependant, après un égarement, Dieu tient à mettre les choses en ordre : il envoie le prophète Jéhu chez Josaphat pour distinguer entre le mal (verset 2) et le bien (verset 3). C’est encore un effet de la grâce divine. Ne perdons pas de vue qu’ “il faut que nous soyons tous manifestés devant le tribunal du Christ, afin que chacun reçoive les choses accomplies dans le corps selon ce qu’il aura fait, soit bien, soit mal” 2 Corinthiens 5. 10. Car “Dieu amènera toute œuvre en jugement, avec tout ce qui est caché, soit bien, soit mal” Ecclésiaste 12. 14.
Josaphat comprend la leçon ; il s’applique à nouveau à honorer Dieu en lui ramenant son peuple :
Cette exhortation est toujours actuelle : “Celui qui fait le bien est de Dieu ; celui qui fait le mal n’a pas vu Dieu” 3 Jean 11.