Job est atteint dans son corps d’une maladie de peau douloureuse qui s’étend des pieds à la tête. Par touches successives, il en donne une description bouleversante. Prenons le temps de les entendre, comme il convient d’écouter un malade nous parler de ses souffrances. Pour celui qui souffre, chaque détail est important. Souvenons-nous du Seigneur qui, s’approchant d’une femme atteinte de fièvre, se pencha sur elle pour exprimer sa compassion touchanteLuc 4. 39. La maladie de Job :
Dans une telle extrémité, Job gémit (3. 24), pleure très souvent (16. 16), et souhaite mourir (3. 21). A cela s’ajoute le fait d’être repoussant pour ses proches (19. 15-20). Il n’inspire plus aucune considération, et des jeunes qui passent lui crachent au visage (30. 10). Il finit par perdre le respect de lui-même et passe sa journée assis dans la cendre (verset 8). Quelle douleur !
Participante et témoin de cette détresse, la femme de Job ne supporte pas de voir son mari souffrir. Combien il est douloureux d’assister impuissant au malheur de ceux qu’on aime ! La femme de Job reprend les mêmes termes que l’Éternel (versets 3, 9), mais pour reprocher à son mari sa fidélité. Elle devient l’instrument de Satan en conseillant à Job de maudire Dieu. Pensait-elle que son mari en recevrait un châtiment immédiat et serait ainsi délivré de ses souffrances ? Dieu avait pour Job un projet de bénédiction, et il fallait qu’il aboutisse durant la vie même de son serviteur. Il lui inspire une réponse pleine de douceur. Celui-ci ne traite pas sa femme de folleMatthieu 5. 22, mais lui fait remarquer qu’elle s’exprime comme quelqu’un qui ne connaîtrait pas Dieu. Job reconnaît que les biens et les maux viennent de la main de DieuLamentations de Jérémie 3. 38. Job n’a pas péché de ses lèvres, il n’a donc pas péché en pensée, car nos paroles finissent toujours par nous trahir. L’Écriture affirme que : “si quelqu’un ne faillit pas en paroles, celui-là est un homme parfait” Jacques 3. 2 ; c’était le cas de Job.
Job avait des amis, ce qui ne nous étonne pas. Combien de personnes n’avait-il pas secourues (29. 12, 15, 16 ; 31. 32) ! Ces trois hommes ont fait un long voyage. Éliphaz l’IduméenGenèse 36. 10, 11 est sans doute le plus proche. Son nom signifie “Mon Dieu est d’or pur”, évoquant la sagesse qui fait la réputation de son paysJérémie 49. 7 ; hélas, la sienne sera implacable. Bildad pourrait venir de Shuakh, contrée plus orientaleGenèse 25. 2, 6 ; son nom signifie “confusion” ou “contestation”, ce qui dépeint la teneur de ses propos futurs. Peut-être Tsophar venait-il de la ville de Naama, située à l’ouest du territoire de JudaJosué 15. 41 ? Son nom signifie “effronté” ou “qui gazouille” et ses discours refléteront ce caractère sans pitié et sot.
Ces trois hommes s’entendent pour apporter un message de sympathie. Ils ont dû cheminer longtemps, et la maladie de Job l’a rendu maintenant méconnaissable. Leur concertation préalable ne leur sert plus à rien en présence d’un tel spectacle : ils pleurent et adoptent des signes de honteJosué 7. 6. On peut se demander s’ils considèrent Job comme presque mort, quand ils observent un deuil de sept joursGenèse 50. 10. Quel effroi pour un malade quand il lui semble qu’on le tient déjà pour mort, comme l’affligé du psaume 41. 4-9 ! Quelle attitude observons-nous auprès des souffrants ? Il est bon de se taire en présence de la douleur, mais un silence peut devenir trop long s’il donne l’impression qu’on est là en spectateur. Ce que toutes les épreuves n’avaient pas produit en Job, le silence de ses amis le provoque : Job va désormais se plaindre.