Ce chapitre reprend le cours des événements après un silence de treize années. Abram a mesuré les conséquences de ses actes. Il a appris à se placer à nouveau dans la lumière divine, au cours d’une discipline patiemment acceptée à l’égard de sa propre maison ; Saraï aussi s’est soumise. Dieu va pouvoir accorder l’issue de l’épreuve.
Il se révèle à son serviteur comme le Dieu Tout-Puissant (28. 3 ; 35. 11), nom par lequel il se fait connaître aux patriarchesExode 6. 3. Il n’est pas seulement le Dieu qui place l’homme de foi dans sa faveur et répond à ses besoins (15. 1) ; il se dévoile dans sa nature même. Dans sa grâce, il fait des promesses inconditionnelles, les élargit, et nourrit la foi qui les reçoit ; mais il montre que lui seul peut les accomplir (verset 1). La marche de la foi se déroule sous l’œil de Dieu, devant sa face, dans un chemin parfaitement éclairé par lui.
Abram avait fait quelques pas dans un chemin indigne d’un patriarche, mais le voilà de nouveau sous le regard de Dieu ; il s’y tiendra (24. 40). A la fin de sa vie, Jacob parlera plus volontiers de la marche de ses pères devant la face de Dieu, que de sa propre marche (48. 15), mais il témoignera de la miséricorde et du secours du Puissant de Jacob.
Abram tombe sur sa face devant un Dieu qui semble ne vouloir le rappeler à l’ordre que pour mieux le combler de bénédictions. L’alliance contractée précédemment (15. 18) sur la base du sacrifice offert, est maintenant renouvelée et précisée. Une nouvelle promesse s’ajoute aux précédentes (12. 2, 7 ; 13. 16 ; 15. 5) ; elle laisse entendre que Dieu ne s’enfermera pas dans les limites d’un seul peuple ; sa grâce s’étendra jusqu’aux extrémités de la terreÉsaïe 49. 6 :
Des rois remarquables sont déjà issus de la lignée d’Abraham, mais le plus glorieux apparaîtra dans le royaume futur : Jésus, fils de David, fils d’Abraham, Fils de DieuLuc 3. 32, 34, 38 ; Ésaïe 9. 6.
Dieu anoblit maintenant le patriarche. Il lui donne un nouveau nom, Abraham “père d’une multitude”, qui lui assure à cause de sa fidélité la réalisation des promesses divinesNéhémie 9. 7, 8.
Abraham n’est plus seulement un grand homme de foi justifié par Dieu en tant que tel. Il devient le père de tous les hommes de foi qui suivront, le modèle de ce qui est produit pour Dieu dans le cœur de tous ceux qui l’imiterontRomains 4. 11. Il n’est plus seulement le dépositaire des promesses, mais il entre dans la pleine confiance et dans l’intimité du Tout-puissant. Celui-ci, dans une communion heureuse, peut lui affirmer son désir : “afin que je sois ton Dieu, à toi”, pour qu’Abraham devienne son ami2 Chroniques 20. 7 ; Ésaïe 41. 8 ; Jacques 2. 23.
La
Au verset 15, Dieu associe directement Sara aux promesses ; il estime que sa foi peut s’élever maintenant à la hauteur de telles révélations. Elle sera bien le vase choisi pour contenir la semence promise ; désormais la nature ne revendique plus ses droits, et la chair ne se manifeste plus. Saraï anoblie devient Sara la princesse. Elle symbolisait un Israël stérile, malgré la bonté et les soins de Dieu. Mais la souveraineté de Dieu en grâce la rend mère de nombreux enfantsÉsaïe 54. 1 ; Galates 4. 27, 28, “l’Israël de Dieu” actuel et futur.
Abraham comprend alors que la venue d’Isaac, l’enfant de la promesse, conduit à la mise de côté de l’enfant de la chair, Ismaël (verset 18) ; il plaide aussi pour ce dernier. Avant de lui répondre, Dieu replace devant ses yeux le seul fils qui doit désormais compter, car Isaac (“rire”) remplira de joie le cœur de son père. Il doit être “ton fils, ton unique, celui que tu aimes” (22. 2) ; l’autre restera “le fils de la servante”. Certes, Dieu renouvelle devant Abraham (verset 20) les promesses faites à Agar (16. 10), mais en Ismaël, il n’y aura pas de fruit pour Dieu, mais au contraire une hostilité toujours ouverte contre son peuple.
Dieu a parlé ; son serviteur a cru contre toute espérance et donné gloire à DieuRomains 4. 18, 20. L’Éternel quitte Abraham ; celui-ci continue de l’honorer en montrant sa foi par ses œuvres. Le patriarche obéit promptement à la parole de Dieu : “en ce même jour-là”. La chair n’est pas ménagée ; le chef de maison, en donnant l’exemple, peut en même temps donner la profonde signification du signe.
Israël voudra garder le signe sans persévérer dans l’allianceActes 7. 51 ; Hébreux 8. 9, se réclamer de ses privilèges sans obéir. Parents chrétiens, appliquons spirituellement le signe dans nos maisons ; expliquons les motifs de l’obéissance à Dieu, de la “circoncision du cœur” (en particulier dans le renoncement aux attractions du monde), et montrons l’exemple.