Après le déluge, Dieu revient à la bénédiction du commencement, qui conduisait à la fructification et à la multiplication (1. 28). La domination est à nouveau confiée à l’homme, désormais en gouvernement, comme le laissent entendre les expressions du verset 2. La période précédente était marquée par la faillite de l’homme livré à lui-même. Celle-ci est inaugurée par un sacrifice qui ratifie l’alliance, et l’autorité est placée entre les mains de l’homme ; l’histoire nous montre comment il en a abusé.
Toutes ces créatures animales sont maintenant livrées entre les mains des hommes, pour leur servir aussi de nourriture. Jusque-là, l’herbe verte et les fruits d’arbres constituaient la nourriture de l’homme (1. 29), selon un principe de vie (semence). Désormais il se nourrira aussi de ce qui est mis à mort.
Une seule exception subsiste dans la nourriture du croyant depuis Noé : le sang, et ce qui est étouffé. Dieu se réserve le sang dès ce jour : c’est la vie, elle appartient à Dieu, l’homme ne doit pas se l’approprier : c’est le sang qui fait propitiation pour l’âmeLévitique 17. 10, 11. Dieu se réserve le sang dans tous les temps, avant la loi, sous la loi, et même sous la grâce. En effet les apôtres maintiendront cette ordonnance pour toutes les nationsActes 15. 20, 29, la transmettront aux assembléesActes 16. 4, où elle sera rappelée en tant qu’enseignement fondamentalActes 21. 25.
Dieu donne maintenant à l’homme une responsabilité nouvelle concernant la vie. Jusque-là, la volonté propre de celui-ci avait eu libre cours, les forts opprimaient les faibles. Les autorités sont désormais établies par Dieu et subsisteront jusqu’à nos jours, malgré leur infidélité. Le jour vient où le gouvernement suprême sera placé entre les mains de Jésus Christ qui seul en est digne. En attendant, le croyant s’incline avec soumission devant les gouverneurs et les magistratsRomains 13. 4, tout en maintenant les droits de Dieu. Il sait qu’en définitive, le dernier mot reviendra à celui qui est au-dessus de toutRomains 12. 19. Le sang de l’homme est précieux pour Dieu. Il a fait l’homme à son image (verset 6), et l’homme est conservé dans la dignité de sa création ; on ne peut toucher impunément à sa vie. C’est pourquoi Dieu institue la peine de mort dans son principe pour l’homicide ; il ne l’abolira pas. Quant à son application, Dieu donnera maintes directives à son peupleNombres 35, et il sait en donner aujourd’hui aux autorités judiciaires qui recherchent la sagesse d’en haut.
Au verset 9, Dieu confirme l’alliance contractée avant le déluge (6. 18, 19). Elle peut désormais être établie sur la base d’un sacrifice offert et parfaitement agréé (8. 21). Elle concerne la terre et l’homme, en vue du temps à venir. Dieu s’engage seul (comme il le fera pour Abraham et sa semence) : il n’y aura plus de déluge. C’est par un même serment qu’il s’engagera d’une façon touchante à restaurer Israël pour toujoursÉsaïe 54. 9. Dieu a en vue la bénédiction milléniale, et fera entrer l’homme dans son alliance sans conditions.
Puis Dieu donne ce beau signe de l’alliance qui demeure jusqu’au monde à venir : l’arc dans la nuée. Le signe qu’il donnera à Abraham et à sa semence, sceau de son alliance avec lui, c’est la circoncision. Dieu ne fera pas d’alliance avec l’Église ; nous sommes sa famille, ses enfants, mais il nous donne ce sceau merveilleux de l’adoption : le Saint Esprit lui-même.