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Le premier livre de Moïse dit la Genèse
Sondez les Écritures - 1re année

Genèse 20

De Guérar à Morija

1. Abraham à Guérar

Le séjour dans un monde sans crainte de Dieu : versets 1, 2

Abraham descend à nouveau de la montagne vers le pays du midi (comparer avec le chapitre 12). Néanmoins il est gardé de retourner en Égypte, mais s’en tient à la frontière. Cela suffit à lui faire perdre la noblesse de sa position de séparation. Il trouve là cette peuplade des Philistins (26. 1), qui sera par la suite l’ennemi héréditaire du peuple de Dieu. Les gens de ce lieu de Guérar ne craignent pas Dieu, et Abraham le sait (verset 11).

Alors resurgit une convention trompeuse (12. 13), un péché dont la racine n’avait jamais été jugée depuis la descente en Égypte. Il n’est pas évident que le reproche du Pharaon, et le renvoi humiliant d’Abraham de ce pays, aient atteint en profondeur la conscience du patriarche. Le germe dormait encore au fond de son cœur. Il semblait n’attendre que l’occasion propice pour se manifester à nouveau, malgré les heureux sommets auxquels il était parvenu dans sa communion avec l’Éternel. Dieu met les siens à l’épreuve en les plaçant dans des circonstances qui mettent à jour leur état intérieurJob 42. 6 ; Deutéronome 8. 2.

La culpabilité de l’homme du monde, et la dignité de l’homme de Dieu : versets 3-8

Dieu ne nous cache rien des défaillances des hommes de foi, lorsqu’il est nécessaire qu’elles nous soient relatées pour notre instruction. Assurément, Abraham ne porte pas honneur à son épouse1 Pierre 3. 7, et son cas est plus grave que précédemment, car Sara est maintenant dans l’attente de l’héritier promis.

Mais ce n’est pas lui qui est repris et châtié, c’est Abimélec. Le roi de Guérar ne voit en Abraham qu’un homme coupable de tromperie, mais Dieu le place en face de la grandeur de son prophète. Il attache plus de prix au caractère dont il revêt le nouvel homme, à tout ce qu’il lui confère, qu’aux plus aimables qualités de la nature qui se vante de son innocence et de son intégrité.

Certainement l’Éternel parlera en secret à Abraham dans ces circonstances malheureuses, mais, devant cette peuplade qui vit sans crainte de Dieu, il rendra un témoignage du patriarche qui fera tinter leurs oreilles et trembler leurs cœurs (verset 8). Cet épisode humiliant de la vie d’Abraham finit par tourner à la gloire et à la louange de Dieu1 Chroniques 16. 7, 19, 21, 22.

Le monde apprend quelquefois à connaître le Dieu des croyants de cette manière : “Celui qui vous touche, touche la prunelle de son œil” Zacharie 2. 12. Jean le baptiseur aussi sera repris en secret par Jésus qui lui donnera un témoignage dont Jean seul pourra apprécier le sens profond ; mais devant les foules, Jésus magnifiera son humble serviteurLuc 7. 18-28.

Le croyant repris et humilié par le monde : versets 9-13

Abimélec semble montrer une plus grande délicatesse morale qu’Abraham. Dieu le reconnaît (verset 6) et vient d’agir en conséquence. Mais ce Philistin reste un homme du monde, sans discernement spirituel pour juger ses convoitises, et cela le conduit inéluctablement à la mort (versets 3, 7). Ainsi reste le monde sous son meilleur jour. Pour échapper à cette sentence, Abimélec effrayé obéira à la parole de Dieu ; mais celle-ci ne résonne pas en lui comme la parole d’un Dieu sauveur. Il accuse celui que Dieu appelle son prophète. Cependant cette indignation travaillera la conscience d’Abraham coupable, et contribuera à lui faire confesser sa faute, jusque dans sa racine, travail bien salutaire.

Il nous est certainement arrivé, à nous croyants, d’être repris par les gens du monde qui ont souvent des pensées très justes à l’égard de ce qui convient à des saints. Ressentons-nous la honte et l’opprobre portés sur le nom du Seigneur ?

Si Abraham avait continué à “marcher devant la face de Dieu” (17. 1), il n’aurait pas craint les hommes du pays. Il aurait eu le privilège de justifier Dieu dans une confiance tranquille, même au milieu de circonstances difficiles et de gens sans crainte de Dieu ; il aurait conservé sa dignité de prophète du Très Haut.

Ici, Abraham use d’une restriction mentale qui n’est qu’une demi-vérité, donc de fait une contrefaçon, et ceci pour se justifier. Chercher à se justifier peut conduire à contourner la vérité et à déshonorer “le témoignage de notre Seigneur” 2 Timothée 1. 8. La Parole dit : “C’est Dieu qui justifie” Romains 8. 33 ; s’il le trouve bon, il saura produire notre justice au moment convenable. Laissons-lui cette heureuse prérogative, et attendons avec patience son heure.

Abraham, en défendant sa cause, emprunte le langage de l’homme naturel (verset 13). Il rend un témoignage bien indigne de lui, et surtout du Dieu de gloire qui l’avait appelé à la cité céleste.

Abimélec reconnaît la dignité des élus de Dieu : versets 14-18

Dieu tire cependant sa gloire de cette épreuve. Abimélec est l’instrument qu’il emploie pour délivrer son serviteur de cette racine cachée. Abraham pourra ainsi être conduit au sommet de sa foi dans les chapitres suivants. En attendant, il peut être un intercesseur en faveur de ce pauvre monde entraîné dans la convoitise, mais victime aussi de la défaillance du prophète. Aussi cette intercession ne peut sans doute atteindre la qualité et l’élévation morale de la supplication en faveur de Sodome.

Sara aussi doit apprendre une leçon ; elle s’était, en figure, découverte de son voile nuptial, car en ce temps-là une femme mariée montrait qu’elle appartenait à son époux en se couvrantGenèse 24. 65. Le voile, (la “couverture des yeux”), est estimé à un très haut prix par Abimélec, combien plus par le Seigneur lui-même.

L’Église sera infidèle en se découvrant de son voile ; elle s’exposera devant le monde en se compromettant avec lui, en ne gardant pas ses affections pour Christ. Elle ne pourra plus être respectée du monde, et ce n’est pas lui qui la rétablira dans sa dignité. Mais le Seigneur distingue ceux qui se voilent par amour pour lui, et qu’il dévoilera un jour comme ceux qu’il a aimésApocalypse 3. 9.

Genèse 20

1Et Abraham s’en alla de là au pays du midi, et habita entre Kadès et Shur, et séjourna à Guérar. 2Et Abraham dit de Sara, sa femme : Elle est ma sœur. Et Abimélec, roi de Guérar, envoya et prit Sara. 3Et Dieu vint vers Abimélec la nuit, dans un songe, et lui dit : Voici, tu es mort à cause de la femme que tu as prise, car elle est une femme mariée. 4Or Abimélec ne s’était pas approché d’elle ; et il dit : Seigneur, feras-tu périr même une nation juste ? 5Ne m’a-t-il pas dit : Elle est ma sœur ? Et elle-même m’a dit : Il est mon frère. J’ai fait cela dans l’intégrité de mon cœur et dans l’innocence de mes mains. 6Et Dieu lui dit en songe : Moi aussi je sais que tu as fait cela dans l’intégrité de ton cœur, et aussi je t’ai retenu de pécher contre moi ; c’est pourquoi je n’ai pas permis que tu la touches. 7Et maintenant, rends la femme de cet homme ; car il est prophète, et il priera pour toi, et tu vivras. Mais si tu ne la rends pas, sache que tu mourras certainement, toi et tout ce qui est à toi. 8Et Abimélec se leva de bon matin, et appela tous ses serviteurs, et dit toutes ces paroles à leurs oreilles ; et ces hommes eurent une grande peur. 9Et Abimélec appela Abraham, et lui dit : Que nous as-tu fait ? et en quoi ai-je péché contre toi, que tu aies fait venir sur moi et sur mon royaume un grand péché ? Tu as fait à mon égard des choses qui ne doivent pas se faire. 10Et Abimélec dit à Abraham : Qu’as-tu vu pour avoir fait ainsi ? 11Et Abraham dit : C’est parce que je disais : Assurément il n’y a point de crainte de Dieu en ce lieu, et ils me tueront à cause de ma femme. 12Et aussi, à la vérité, elle est ma sœur, fille de mon père ; seulement elle n’est pas fille de ma mère, et elle est devenue ma femme. 13Et il est arrivé, lorsque Dieu m’a fait errer loin de la maison de mon père, que je lui ai dit : Voici la grâce que tu me feras : Dans tous les lieux où nous arriverons, dis de moi : Il est mon frère.

14Et Abimélec prit du menu bétail et du gros bétail, et des serviteurs et des servantes, et il les donna à Abraham, et lui rendit Sara, sa femme ; 15et Abimélec dit : Voici, mon pays est devant toi ; habite où il te plaira. 16Et à Sara il dit : Voici, j’ai donné 1 000 [pièces] d’argent à ton frère ; voici, cela te sera une couverture des yeux pour tous ceux qui sont avec toi, et pour tous. Ainsi elle fut reprise. 17Et Abraham pria Dieu, et Dieu guérit Abimélec, et sa femme et ses servantes, et elles eurent des enfants : 18car l’Éternel avait entièrement fermé toute matrice de la maison d’Abimélec, à cause de Sara, femme d’Abraham.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)