Dieu en a terminé avec la lignée de Caïn, un monde sans Dieu voué au jugement futur. Le chapitre 5 reprend la généalogie depuis Adam jusqu’à Noé : c’est la lignée de la foi. La mort passe à tout homme depuis Adam, parce que tous ont péché ; mais la foi voit au-delà : de cette lignée viendra JésusLuc 3. 23-38, le fils de Dieu, le dernier Adam, chef d’une nouvelle race. Il conduira vers un monde futur, au-delà de la mort et de la malédiction.
Nous avions vu au premier chapitre (verset 26) les caractères de l’homme créé à la ressemblance de Dieu ; il ressort également ici que l’homme et la femme sont bénis en un seul nom, étant une seule chair, Ève en Adam. Les croyants des temps actuels ont le privilège d’être les membres d’un seul corps spirituel, et Christ en est le chef (ou tête). L’Assemblée est une avec lui : “Ainsi aussi est le Christ” 1 Corinthiens 12. 12. Adam est une figure de “celui qui devait venir” Romains 5. 14 ; l’Assemblée de Dieu est maintenant la glorieuse réalité de l’épouse unie à Christ.
Adam engendre un fils à sa ressemblance. Certes il transmet à sa descendance toutes ses facultés naturelles d’intelligence, tout ce qui fait sa dignité, mais aussi, depuis la chute, la connaissance du bien et du mal par la conscience, et la racine du péché avec toutes ses conséquences. Le corps lui-même, soumis à la souffrance, a pour fin la mort et la corruption : terrible ressemblance de père en fils, renforcée par le terme “selon son image”. Au chapitre premier (verset 26), le terme “selon notre ressemblance” atténuait plutôt la portée de “à notre image”.
“Et il mourut”. Ainsi va Adam, ainsi iront tous les autres à sa suite ; n’y a-t-il donc pas d’espoir pour l’homme ? aucun pour l’homme naturel, car la chair et le sang – l’homme déchu – ne peuvent pas hériter du royaume de Dieu, ni la corruption de l’incorruptibilité1 Corinthiens 15. 50.
Mais Dieu ouvre une porte d’espérance pour la lignée du dernier Adam, du second homme, pour tous ceux qui sont du Christ : “comme nous avons porté l’image de celui qui est poussière, nous porterons aussi l’image du céleste” 1 Corinthiens 15. 49.
Ainsi Dieu, dans sa miséricorde souveraine, fait de Seth, fils d’un homme déchu (4. 25), le fondateur d’une famille qu’il peut agréer. Le Tout-Puissant travaille selon son amour et son propos arrêté, pour avoir du fruit pour lui, malgré un si triste commencement. La lignée de la foi, objet des conseils de Dieu, commence par Abel rejeté et mis à mort, et continue par Seth ; elle deviendra héritière du monde en Noé.
Ce sont les voies insondables du Dieu qui n’a pas besoin de “conseiller” pour tirer à travers les âges le fil d’or de la foi, génération après génération, jusqu’au Messie, vraie semence de la femme, vainqueur de la mort. Celui-ci semblera pourtant retranché de la terre des vivants, et l’ennemi pensera triompher. Mais Dieu lui donnera une semence en résurrection ; elle lui sera comptée comme une générationPsaume 22. 31, et le fil d’or continue.
Les clefs de la mort sont dans la main de celui qui l’a vaincue, mais la sentence demeure. La famille de Dieu sur la terre reste sujette à la mort, mais elle entrevoit la victoire sur la mort par la résurrection. En attendant, elle est dépositaire des conseils et du témoignage de Dieu.
Caïn oublie le jugement porté par Dieu sur l’homme, Seth le reconnaît clairement dans le nom de son fils, Enosh : homme mortel. Il devient le témoin de la vérité de la Parole de Dieu, et par là même il peut s’emparer des promesses divines. En conséquence, ses descendants se comportent en étrangers ici-bas ; il n’est pas trouvé pour eux de lieux d’habitation désignés ; rien n’est dit de leurs occupations, et ils ne signent pas leurs œuvres, comme Caïn, d’un nom tracé sur un sol maudit. Il leur suffit d’être connus de Dieu ; ils n’ont rien à revendiquer, rien à disputer à la génération de Caïn ; leurs intérêts sont ailleurs. Ils naissent, ils vivent, ils meurent après avoir engendré une famille destinée à transmettre les vraies valeurs divines.
Les chefs de famille ont sans doute remarquablement assumé leurs responsabilités à cet égard, car JudeJude 14 parlera d’Énoch “le septième” depuis Adam dans la lignée de la foi ; et Pierre2 Pierre 2. 5 fera mention de Noé, prédicateur de justice, “huitième” de ceux qui ont invoqué le nom de l’Éternel. La vérité se transmet ainsi oralement par ces hommes de foi doués d’une longue vie, pendant ces quelque mille six cents années qui précèdent le déluge. Posons maintenant la question : les chrétiens aujourd’hui sont-ils, par leur marche d’obéissance à Dieu et de séparation du mal, désireux de transmettre à leur tour les vérités de la vivante et permanente Parole de Dieu, et “les très grandes et précieuses promesses” 2 Pierre 1. 4, jusqu’à la venue du Seigneur ?