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Le premier livre de Moïse dit la Genèse
Sondez les Écritures - 1re année

Genèse 14

D’Abram à Abraham, père d’une multitude

4. Lot captif du monde, délivré par la foi d’Abram

La bataille des rois : versets 1-11

Nous assistons dans ce chapitre au premier conflit entre nations rapporté dans les Écritures : quatre rois contre cinq. Les rois qui se révoltent dominent sur ces villes de la plaine que l’Éternel détruira à cause de leur iniquitéDeutéronome 29. 22. Il épargnera cependant Tsoar à la demande de Lot. Ce conflit préfigure le dernier qui aura lieu, avant l’établissement du règne de justice et de paix de Jésus Christ, le vrai MelchisédecHébreux 7. 1, 2.

En général, la Parole de Dieu ne s’intéresse pas aux guerres de ce monde ; ce n’est pas un livre d’histoire. Mais Dieu consigne dans l’Écriture des événements qui touchent directement son peuple, ou même un seul des siens comme dans ce chapitre, en vue d’un enseignement moral.

Lot captif : verset 12

La bataille à laquelle nous assistons ne concerne pas Abram ; ce sont comme des tessons de la terre qui contestent entre euxÉsaïe 45. 9. Pour l’homme de foi sur la montagne, peu importe l’issue de la bataille. Mais Lot, lui, est bien concerné puisqu’il habite maintenant dans Sodome, au milieu de ces hommes “méchants et grands pécheurs devant l’Éternel” (13. 13).

Au verset 12 du chapitre 13, il vivait encore sous des tentes, professant être pèlerin et étranger au milieu d’un tel monde. Mais il n’était pas séparé, et au voisinage de ces gens-là, l’amour du monde qui reposait au fond de son cœur depuis l’Égypte, a germé. La frontière est franchie ; il se trouve désormais parmi ces hommes corrompus sans pouvoir rendre le moindre témoignage. Il ne peut que tourmenter son âme juste de jour en jour à cause de leurs actions iniques2 Pierre 2. 8, jusqu’au moment où il se retrouve captif avec eux.

Malheur à ceux qui auront leur portion dans le monde, au jour où Dieu l’ébranlera de sa puissante main en jugement, et ce jour approche. Mais aujourd’hui déjà, le croyant se tient à l’écart et au-dessus des affrontements, en cultivant comme Abram la communion avec Dieu sur la montagne. Et si Dieu permet la lutte contre l’ennemi, un vrai pèlerin et sacrificateur fidèle fera toujours, comme ici, un vaillant soldat. La victoire dépend en grande partie du lieu habituel de notre habitation. Lot était dans le monde ; il ne peut être à la hauteur des circonstances lorsque la crise surgit. Il est emporté dans la tourmente ; et son bien, qui l’avait conduit à une telle compromission, lui est entièrement ravi. Mais le Dieu de miséricorde épargne sa vie.

Croyants de tous âges, apprenons mieux que Lot la leçon que le Saint Esprit veut nous enseigner : si nous vivons près du monde, nous serons enlacés dans ses tourments, ses misères, ses angoisses, ses luttes, et la paix de Dieu s’enfuira de nos âmes : “Les misères de ceux qui courent après un autre seront multipliées” Psaume 16. 4. Nous ne pouvons être heureux et utiles qu’en étant séparés. C’est ce que réalise Abram.

La victoire d’Abram : versets 13-16

Les relations d’Abram avec son neveu devaient s’être sérieusement relâchées, mais “un frère est né pour la détresse” Proverbes 17. 17. Abram, indifférent aux conflits des hommes, moralement éloigné d’un Lot mondain, est ému dans ses entrailles en apprenant le malheur de son frère. Il ne s’attarde pas à la considération d’un châtiment que Lot a mérité, à la faiblesse de sa petite troupe en regard de quatre rois vainqueurs. L’amour pour son frère découle de son amour pour Dieu. Ceci est vrai pour tout chrétien aujourd’hui encore1 Jean 4. 21. Sommes-nous toujours disposés à tendre la main à un frère en détresse, quelles que soient les raisons de son malheur ?

Abram part en vainqueur, parce qu’il est libre, sans liens pour l’enlacer, parce qu’il part et frappe au moment voulu de Dieu, parce qu’il ne compte pas sur ses forces, mais sur Dieu. Il reviendra vainqueur, car la foi seule aura dicté son combat. Pour l’homme, ce combat est folie ; pour le croyant, c’est celui de la foi, d’où le secret de telles victoires !

Le retour d’Abram et sa rencontre avec Melchisédec : versets 17-20

Mais l’ennemi sait bien qu’un vainqueur est souvent vulnérable par excès de confiance en lui. Il attend Abram pour lui dresser un piège dans la vallée du roi. Il n’a pas pu le vaincre par l’épée, il va chercher à le séduire, mais en vain. En effet Melchisédec, le “roi de justice et de paix” se présente aussitôt et bénit Abram.

Il est merveilleux de voir comment Dieu envoie son messager royal juste au moment convenable, à l’heure de l’épreuve, pour que son serviteur soit fortifié et gardé. N’avons-nous pas fait souvent cette même expérience ? Abram est vainqueur mais fatigué : voici le pain et le vin pour lui redonner force et joie ; il va affronter les offres du monde par la main du roi de Sodome : mais il reçoit d’abord toutes les bénédictions d’en haut, et cela lui suffit (verset 19).

Comme celles d’Abram, nos bénédictions “descendent d’en haut” Jacques 1. 17 ; de même, elles suscitent des actions de grâces qui montent vers Dieu par le canal sacerdotal (versets 18, 20), dans l’appréciation des dons providentiels et des victoires remportées. Mais n’oublions pas “la dîme” qui revient à Dieu (verset 20) Hébreux 13. 16 ; elle fait partie de notre service de sacrificateurs.

L’offre du roi de Sodome : versets 21-24

Après cet accroissement spirituel, Abram peut accueillir le roi de Sodome en levant sa main vers l’Éternel ; il ne veut être enrichi que par lui seul. Puissions-nous imiter ce geste, et refuser ces choses d’apparence insignifiante, “un fil, une courroie de sandale”, mais qui suffisent pour nous lier : la petite faveur qui nous détournera de la droiture, la place ou la marque d’honneur offerte par un monde qui vit dans la vanité et prétend nous enrichir ; mais il prend toujours plus qu’il ne donne, pour notre ruine. Le chef de ce monde dira toujours : prends les biens pour toi, mais donne-moi les âmes (verset 21). La foi d’Abram a donc triomphé par Dieu et obtenu de belles victoires. Mais quel chemin va prendre Lot, délivré d’une si grande épreuve ?

Genèse 14

1Et il arriva, aux jours d’Amraphel, roi de Shinhar, d’Arioc, roi d’Ellasar, de Kedor-Laomer, roi d’Élam, et de Tidhal, roi des nationsa, 2qu’ils firent la guerre contre Béra, roi de Sodome, et contre Birsha, roi de Gomorrhe, [contre] Shineab, roi d’Adma, et [contre] Shéméber, roi de Tseboïm, et [contre] le roi de Béla, qui est Tsoar. 3Tous ceux-ci se joignirent dans la vallée de Siddim, qui est la mer Salée. 4Douze ans, ils avaient été asservis à Kedor-Laomer, mais, la treizième année, ils se révoltèrent. 5Et la quatorzième année, Kedor-Laomer vint, et les rois qui étaient avec lui, et ils frappèrent les Rephaïm à Ashteroth-Karnaïm, et les Zuzim à Ham, et les Émim à Shavé-Kiriathaïmb, 6et les Horiens dans leur montagne de Séhir, jusqu’à El-Paranc, qui est près du désert. 7Et ils retournèrent, et vinrent à En-Mishpath, qui est Kadès, et ils frappèrent toute la contrée des Amalékites, et aussi les Amoréens qui habitaient à Hatsatson-Thamar. 8Et le roi de Sodome, et le roi de Gomorrhe, et le roi d’Adma, et le roi de Tseboïm, et le roi de Béla, qui est Tsoar, sortirent et se rangèrent en bataille contre eux dans la vallée de Siddim, 9contre Kedor-Laomer, roi d’Élam, et Tidhal, roi des nations, et Amraphel, roi de Shinhar, et Arioc, roi d’Ellasar : quatre rois contre cinq. 10Et la vallée de Siddim était pleine de puits de bitume ; et les roisd de Sodome et de Gomorrhe s’enfuirent, et y tombèrent ; et ceux qui restèrent s’enfuirent dans la montagne. 11Et ils prirent tous les biens de Sodome et de Gomorrhe, et tous leurs vivres, et ils s’en allèrent. 12Ils prirent aussi Lot, fils du frère d’Abram, et son bien, et ils s’en allèrent ; car [Lot] habitait dans Sodome.

13Et un homme qui était échappé, vint et le rapporta à Abram, l’Hébreu, qui demeurait auprès des chênes de Mamré, l’Amoréen, frère d’Eshcol et frère d’Aner : ceux-ci étaient alliés d’Abram. 14Et Abram apprit que son frère avait été emmené captif, et il mit en campagne ses hommes exercés, 318 [hommes], nés dans sa maison, et poursuivit [les rois] jusqu’à Dan ; 15et il divisa [sa troupe, et se jeta] sur eux de nuit, lui et ses serviteurs, et il les frappa, et les poursuivit jusqu’à Hoba, qui est à la gauche de Damas. 16Et il ramena tout le bien, et ramena aussi Lot, son frère, et son bien, et aussi les femmes et le peuple. 17Et comme il s’en revenait après avoir frappé Kedor-Laomer et les rois qui étaient avec lui, le roi de Sodome sortit à sa rencontre dans la vallée de Shavé, qui est la vallée du roi. 18Et Melchisédece, roi de Salem, fit apporter du pain et du vin, (or il était sacrificateur du ✷Dieu Très-hautf) ; 19et il le bénit, et dit : Béni soit Abram de par le ✷Dieu Très-haut, possesseur des cieux et de la terre ! 20Et béni soit le ✷Dieu Très-haut, qui a livré tes ennemis entre tes mains ! Et [Abram] lui donna la dîme de tout. 21Et le roi de Sodome dit à Abram : Donne-moi les personnesg, et prends les biens pour toi. 22Et Abram dit au roi de Sodome : J’ai levé ma main vers l’Éternel, le ✷Dieu Très-haut, possesseur des cieux et de la terre : 23si, depuis un fil jusqu’à une courroie de sandale, oui, si, de tout ce qui est à toi, je prends quoi que ce soit,­… afin que tu ne dises pas : Moi, j’ai enrichi Abram ! … 24sauf seulement ce qu’ont mangé les jeunes gens, et la part des hommes qui sont allés avec moi, Aner, Eshcol et Mamré : eux, ils prendront leur part.

Notes

aselon d’autres : de Goïm.
bou : dans la plaine de Kiriathaïm.
cou : jusqu’au térébinthe de Paran.
dlitt. : le roi.
eroi de justice.
fTrès-haut, héb. : Élion.
glitt. : âmes.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)