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Le second livre des Rois
Sondez les Écritures - 5e année

2 Rois 9

Jéhu et le jugement sur la maison d’Achab

1. L’onction de Jéhu : versets 1-15

Oindre Jéhu comme roi sur Israël et Hazaël, sur la Syrie, étaient des tâches confiées à Élie1 Rois 19. 15. Pourtant, il ne s’est acquitté ni de l’une ni de l’autre de ces tâches que l’Éternel lui avait confiées. Il a particulièrement éprouvé la grâce de l’Éternel, aussi ne peut-il se résoudre à introniser deux hommes qui feraient tant de mal au peuple de Dieu1.

Élisée n’oint pas non plus Hazaël, auquel il a pourtant affaire (chapitre 8). Lui, le prophète de la grâce, ne se complaît pas dans le jugement et ne se résout pas à permettre son déclenchement en oignant celui qui en serait l’auteur.

Élisée n’oint pas lui-même Jéhu, comme roi sur Israël. Il confie ce rôle à l’un des fils des prophètes et lui demande de le faire de façon bien particulière :

“Tu t’enfuiras, et tu n’attendras pas” (verset 3). Combien l’onction de David au milieu de ses frères était différente1 Samuel 16. 13 ! Ici tout se fait à la hâte et en secret. Celui qui connaît la pensée de Dieu ne se complaît pas dans le jugement, sachant que ce n’est qu’en dernier ressort que l’Éternel le fait tomber.

L’envoyé d’Élisée ne trouve pas un berger, comme Samuel allant oindre David, mais il rencontre un guerrier. Jéhu gardera pendant tout son règne ce caractère belliqueux.

Seuls David et Salomon ont été oints avec une corne d’huile2 Samuel 16. 13 ; 1 Rois 1. 39. Une corne est un élément naturel, produit de la création divine et qui convenait aux rois selon le cœur de Dieu et types de Christ. La corne est aussi, dans la Parole, le signe de la force.

Pour Jéhu, comme pour Saül, ce n’est pas une corne mais une fiole d’huile1 Samuel 10. 1. Une fiole est le résultat du travail de l’homme et correspond au caractère de ces deux rois qui manifestent largement, pendant leur règne, ce qu’est l’homme dans la chair.

Le messager d’Élisée avait une double mission :

  • 1. Oindre Jéhu : “Je t’oins roi sur le peuple de l’Éternel” (verset 6). Quelle crainte aurait dû s’emparer de Jéhu à ces mots ! S’occuper du peuple de Dieu est un immense privilège mais aussi une sérieuse responsabilité.
  • 2. Révéler à Jéhu sa mission de jugement vis-à-vis de la maison d’Achab. À cause de sa patience, Dieu a différé longtemps le jugement annoncé par Élie1 Rois 21. 21-29 ; il faut qu’il tombe pourtant.

Jéhu sera très zélé pour s’occuper du mal lorsque cela servira ses propres intérêts, mais ne saura pas servir l’Éternel de cœur et se garder de l’idolâtrie.

Il est ici en compagnie de gens bien légers : “Pourquoi ce fou est-il venu vers toi ?” (verset 11). Ils n’ont qu’entrevu le messager d’Élisée, pourtant ils le traitent de fou. Serait-ce à cause de son départ précipité ? S’il avait eu la crainte de l’Éternel, Jéhu aurait dû reprendre de telles paroles. Après l’avoir accusé de mensonge, ses compagnons reconnaissent Jéhu comme roi, croyant les paroles de celui qu’ils viennent de traiter de fou.

2. Le jugement de Joram : versets 16-29

Aussitôt, Jéhu agit avec ruse. Il conspire contre Joram. Pourtant, si Dieu confie quelque chose à l’un de ses serviteurs, il donne aussi les moyens de l’exécuter. Nous ne voyons pas Jéhu demander à l’Éternel sa volonté. Il agit avec dissimulation et demande à ses compagnons de garder le secret de son onction.

Jéhu se rend alors à Jizreël. C’est là que Joram, roi d’Israël, se remet de ses blessures, ayant Achazia, roi de Juda, près de lui.

Jéhu envoie successivement deux cavaliers, qui s’enquièrent des sentiments de Jéhu. “Est-ce la paix ?” (verset 18). Les anciens de Bethléem avaient posé la même question à Samuel ; mais combien la réponse était différente1 Samuel 16. 4 ! Celle de Jéhu montre qu’il ne se préoccupe pas de la paix. “Qu’as-tu à faire de la paix ?” (verset 18). La paix, n’est-ce pourtant pas ce que nous avons toujours à rechercher au milieu du peuple de DieuPsaume 85. 10 ; 122. 6 ?

Les deux cavaliers envoyés par le roi grossissent la troupe de Jéhu et montrent combien peu ils sont attachés à Joram.

L’attitude de Jéhu est assortie à ses paroles : “Il conduit avec furie” (verset 20). Joram et Achazia sortent alors à sa rencontre. “Est-ce la paix, Jéhu ?” (verset 22). “Quelle paix ?” répond-il. En effet, si nous avons à rechercher la paix au milieu du peuple de Dieu, ce n’est pas au détriment de la justice. La paix que le Seigneur a acquise aux croyants est basée sur son œuvre à la croix. Là, Dieu devait à sa justice inflexible de frapper le péché, alors que celui-ci était porté par son bien-aimé.

Le lieu même où se trouvaient ces deux rois (la vigne de Naboth) rappelait combien la paix à laquelle aspirait Joram, n’était pas à la gloire de l’ÉternelÉsaïe 57. 1, 2.

“Trahison !” crie Joram ; il aurait dû plutôt dire : « Châtiment ! » Jéhu, alors, tue Joram ; il en avait reçu le mandat de la part de l’Éternel (verset 8). Mais, lorsqu’il donne ordre à ses serviteurs de frapper Achazia, il outrepasse la mission que l’Éternel lui avait confiée. Associé au méchant Joram, Achazia tombe sous le même jugement que lui. Mais l’Éternel prononcera sur Jéhu un très sévère jugement à cause de ce sang verséOsée 1. 4. En effet, les sentiments qui animent Jéhu ne sont pas ceux de l’Éternel pour qui le jugement reste son œuvre étrange et son travail inaccoutuméÉsaïe 28. 21.

Nous apprenons ici deux choses qui ne sont pas dites en 1 Rois 21 :

  • D’abord, que Jéhu et son lieutenant Bidkar faisaient partie de l’escorte d’Achab lorsque celui-ci a pris possession de la vigne de Naboth ;
  • Ensuite, que non seulement Jézabel a fait assassiner Naboth, mais que ses fils aussi ont été tués (verset 26). La convoitise d’Achab a fait disparaître tous les héritiers de Naboth, pour leur voler leur héritage. C’est à cette mesure qu’il sera mesuréMatthieu 7. 2 ; Galates 6. 7 : toute sa descendance va aussi périr par la main de Jéhu.

3. Le jugement de Jézabel : versets 30-37

Jézabel soigne sa présentation. Cette femme âgée ne cherche sans doute pas à séduire. Mais, au lieu de s’occuper de son état intérieur où il y aurait eu tant à faire, sa dernière préoccupation est pour son aspect extérieur. Mais Dieu jugera même l’orgueil de son apparence, puisqu’elle n’aura même pas un tombeau pour accueillir ses restes mutilés.

Des gens de son entourage n’hésitent pas à la jeter par la fenêtre. Même s’il accomplit la parole de l’Éternel, Jéhu ne manifeste pas la crainte de Dieu qui conviendrait devant le sérieux du jugement qu’il exécute ; il piétine Jésabel avant d’aller manger et boire.

Ce que l’Éternel avait annoncé s’accomplit à la lettre.

L’exemple de Jézabel subsiste jusque dans l’Apocalypse, où elle symbolise l’impureté de l’alliance du monde avec la religion de l’homme, sous une forme idolâtre qui persécute les croyantsApocalypse 2. 20.

Notes

1Voir le commentaire du premier livre des Rois SLE vol. 13.

2 Rois 9

1Et Élisée, le prophète, appela un des fils des prophètes, et lui dit : Ceins tes reins, et prends cette fiole d’huile en ta main, et va-t’en à Ramoth de Galaad. 2Et entre là, et vois-y Jéhu, fils de Josaphat, fils de Nimshi ; et tu entreras, et tu le feras lever du milieu de ses frères, et tu le mèneras dans une chambre intérieure. 3Et tu prendras la fiole d’huile, et tu la verseras sur sa tête, et tu diras : Ainsi dit l’Éternel : Je t’oins roi sur Israël. Et tu ouvriras la porte, et tu t’enfuiras, et tu n’attendras pas.

4Et le jeune homme, le jeune prophète, s’en alla à Ramoth de Galaad. 5Et il entra, et voici, les chefs de l’armée étaient assis ; et il dit : Chef, j’ai une parole pour toi. Et Jéhu dit : Pour qui de nous tous ? Et il dit : Pour toi, chef. 6Et [Jéhu] se leva, et entra dans la maison. Et [le jeune homme] versa l’huile sur sa tête, et lui dit : Ainsi dit l’Éternel, le Dieu d’Israël : Je t’oins roi sur le peuple de l’Éternel, sur Israël ; 7et tu frapperas la maison d’Achab, ton seigneur ; et je vengerai, de la main de Jézabel, le sang de mes serviteurs les prophètes et le sang de tous les serviteurs de l’Éternel. 8Et toute la maison d’Achab périra ; et je retrancherai à Achab tous les mâles, l’homme lié et l’homme libre en Israël ; 9et je rendrai la maison d’Achab semblable à la maison de Jéroboam, fils de Nebath, et à la maison de Baësha, fils d’Akhija ; 10et les chiens mangeront Jézabel dans le champa de Jizreël, et il n’y aura personne qui l’enterre. Et il ouvrit la porte et s’enfuit.

11Et Jéhu sortit vers les serviteurs de son seigneur, et on lui dit : Tout va-t-il bien ? Pourquoi ce fou est-il venu vers toi ? Et il leur dit : Vous connaissez l’homme et sa pensée. 12Et ils dirent : Mensonge ! Dis-le-nous donc. Et il dit : Il m’a parlé de telle et telle manière, disant : Ainsi dit l’Éternel : Je t’ai oint roi sur Israël. 13Et ils se hâtèrent, et prirent chacun son vêtement, et les mirent sous lui sur les degrés mêmes ; et ils sonnèrent de la trompette, et dirent : Jéhu est roi ! 14Et Jéhu, fils de Josaphat, fils de Nimshi, conspira contre Joram. (Et Joram gardait Ramoth de Galaad, lui et tout Israël, à cause de Hazaël, roi de Syrie. 15Et le roi Joram s’en était retourné à Jizreël pour se faire guérir des blessures que les Syriens lui avaient faites lorsqu’il combattait contre Hazaël, roi de Syrie.) Et Jéhu dit : Si c’est votre pensée, que personne ne s’échappe de la ville et ne sorte pour aller raconter [la nouvelle] à Jizreël.

16Et Jéhu monta en char, et s’en alla à Jizreël, car Joram y était alité ; et Achazia, roi de Juda, était descendu pour voir Joram. 17Et la sentinelle se tenait sur la tour à Jizreël, et vit la troupe de Jéhu, comme il arrivait, et dit : Je vois une troupe [de gens]. Et Joram dit : Prends un cavalier, et envoie-le à leur rencontre, et qu’il dise : Est-ce la paix ? 18Et l’homme à cheval partit à sa rencontre, et dit : Ainsi a dit le roi : Est-ce la paix ? Et Jéhu dit : Qu’as-tu à faire de la paix ? Tourne, [et passe] derrière moi. Et la sentinelle annonça, disant : Le messager est venu jusqu’à eux, et il ne revient pas. 19Et il envoya un second homme à cheval ; et il vint à eux, et dit : Ainsi dit le roi : Est-ce la paix ? Et Jéhu dit : Qu’as-tu à faire de la paix ? Tourne, [et passe] derrière moi. 20Et la sentinelle annonça, disant : Il est venu jusqu’à eux, et ne revient pas. Et la manière de conduire est celle de Jéhu, fils de Nimshi ; car il conduit avec furie.

21Et Joram dit : Qu’on attelle. Et on attela son char. Et Joram, roi d’Israël, sortit, et Achazia, roi de Juda, chacun dans son char ; et ils sortirent à la rencontre de Jéhu, et le trouvèrent dans le champ de Naboth, Jizreélite. 22Et il arriva que, quand Joram vit Jéhu, il dit : Est-ce la paix, Jéhu ? Et il dit : Quelle paix,­… aussi longtemps que les prostitutions de Jézabel, ta mère, et ses enchantements sont en si grand nombre ? 23Et Joram tourna sa main, et s’enfuit, et dit à Achazia : Trahison, Achazia ! 24Et Jéhu prit son arc en main, et frappa Joram entre les bras, et la flèche sortit au travers de son cœur ; et il s’affaissa dans son char. 25Et [Jéhu] dit à Bidkar, son lieutenant : Prends-le, [et] jette-le dans la portion de champ de Naboth, le Jizreélite ; car souviens-toi que, quand moi et toi, nous étions en char tous les deuxb, à la suite d’Achab, son père, l’Éternel prononça cet oracle contre lui : 26N’ai-je pas vu hier le sang de Naboth et le sang de ses fils, ditc l’Éternel ? et je te le rendrai dans ce champ-ci, ditc l’Éternel. Et maintenant, prends-le [et] jette-le dans le champ, selon la parole de l’Éternel.

27Et Achazia, roi de Juda, vit [cela], et s’enfuit par le chemin de la maison du jardind ; et Jéhu le poursuivit, et dit : Frappez-le, lui aussi, sur le char. [Ils le frappèrent] à la montée de Gur, qui est près de Jibleam ; et il s’enfuit à Meguiddo, et y mourut. 28Et ses serviteurs le transportèrent sur un char à Jérusalem, et l’enterrèrent dans son sépulcre, avec ses pères, dans la ville de David. 29Or la onzième année de Joram, fils d’Achab, Achazia avait commencé de régner sur Juda.

30Et Jéhu vint à Jizreël ; et Jézabel l’apprit, et mit du fard à ses yeux, et orna sa tête, et regarda par la fenêtre. 31Et Jéhu entra dans la porte, et elle dit : Est-ce la paix, Zimri, assassin de son seigneur ? 32Et il leva sa face vers la fenêtre, et dit : Qui est pour moi ? Qui ? Et deux ou trois eunuques regardèrent vers lui. 33Et il dit : Jetez-la en bas. Et ils la jetèrent, et il rejaillit de son sang contre la muraille et contre les chevaux ; et il la foula aux pieds. 34Et il entra, et mangea et but ; et il dit : Allez donc voir cette maudite, et enterrez-la, car elle est fille de roi. 35Et ils s’en allèrent pour l’enterrer, mais ils ne trouvèrent rien d’elle que le crâne, et les pieds, et les paumes des mains. 36Et ils revinrent et le lui rapportèrent ; et il dit : C’est la parole de l’Éternel, qu’il a dite par son serviteur Élie, le Thishbite, disant : Dans le champ de Jizreël, les chiens mangeront la chair de Jézabel ; 37et le cadavre de Jézabel sera comme du fumier sur la face des champs, dans le champ de Jizreël, en sorte qu’on ne dira pas : C’est ici Jézabel.

Notes

alitt. : portion, lot, ainsi v. 21, 26, 36, 37.
bou : nous chevauchions de pair.
cdire, dans le sens de la diction oraculaire.
dou : de Beth-Haggan.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)