Le royaume d’Israël ayant été jugé et emmené en déportation à cause de ses infidélités (chapitre 17), l’histoire de Juda se poursuit. Deux réveils sont produits par la seule grâce de Dieu. Rien ne prédisposait Ézéchias, le fils d’Achaz, à être fidèle, pas plus ensuite que Josias, fils d’Amon et petit-fils de Manassé.
Est-ce l’influence d’Abi, sa mère, probablement issue d’une famille sacerdotale, qui pousse Ézéchias à rompre avec les infidélités de son père Achaz ? N’est-ce pas plutôt la grâce souveraine de l’Éternel qui suscite ce roi fidèle pour ramener son peuple à lui ?
La référence de la fidélité d’Amatsia, c’est Joas son père (14. 3). Celle d’Azaria, c’est Amatsia (15. 3) et celle de Jotham, c’est Ozias (15. 34), tandis que la fidélité d’Ézéchias est à l’image de celle de David. Le retour à ce qui était dès le commencement caractérise toujours un réveil spirituel. Christ, dont David est l’image, est le modèle du croyant. Que notre vie reflète les caractères du Seigneur Jésus pendant sa vie sur la terre !
Ézéchias commence par ôter les hauts lieux. La Parole présente deux sortes de hauts lieux :
Ces deux types de hauts lieux se trouvent de façon explicite dans l’histoire du roi Asa2 Chroniques 14. Si on met en correspondance le verset 4 du chapitre 14 et le verset 17 du chapitre 15 du second livre des Chroniques, on comprend que les premiers, ôtés par Asa, sont idolâtres, alors que les autres sont des hauts lieux consacrés à l’Éternel.
Ce que signifient pour nous aujourd’hui ces hauts lieux consacrés à l’Éternel est évident : l’Esprit de Dieu veut attirer notre attention sur le danger de vouloir servir Dieu selon nos propres pensées, au mépris de ce que la Parole nous enseigne. Ce n’est pas parce que nous associons le nom du Seigneur à une activité que cela nous garantit son approbation. Le Seigneur a donné des instructions très précises quant au lieu du rassemblement des siens. Qu’il nous garde de les mépriser !
Les Assyriens feront un sujet de raillerie des hauts lieux qu’Ézéchias a ôtés (verset 22). Ce verset prouve bien que ces hauts lieux étaient consacrés à l’Éternel, mais aussi qu’une soumission entière à ce que Dieu commande est pour le monde un sujet de raillerie.
Pendant 700 ans, les fils d’Israël avaient conservé soigneusement le serpent d’airain érigé par Moïse dans le désert. Il n’y avait pas de mal à le garder en souvenir de la délivranceNombres 21. 4-9. Mais voilà que l’idolâtrie s’en était emparée pour en faire un objet de vénération. Ce serpent était un symbole et n’avait pas en lui-même de pouvoir miraculeux. La religion de l’homme a tendance à garder la forme et à oublier la puissance2 Timothée 3. 5. La croix de Christ a donné lieu, elle aussi, à des pratiques superstitieuses. Du symbole, on fait son dieu. C’est une idolâtrie pire que celle des païens parce qu’elle s’empare de choses liées à ce qui est sacré.
Son état intérieur de confiance et d’attachement à l’Éternel et à ses commandements donne de la force à Ézéchias. Il n’accepte pas de vivre avec son peuple dans la dépendance du roi d’Assyrie. Une réelle communion avec notre Seigneur nous gardera aussi de vivre sous le joug du monde.
Les versets 9 à 12 rappellent le jugement exercé sur le royaume d’Israël (chapitre 17). L’Esprit de Dieu veut mettre en contraste l’infidélité d’Israël avec la fidélité d’Ézéchias qui, malgré ses manquements, saura se tourner vers l’Éternel pour trouver en lui du secours et la délivrance.
Ézéchias croit pouvoir éloigner le roi d’Assyrie en lui payant un tribut d’or. Le malheureux roi dépouille les portes du temple et ses piliers. Il détruit ce que sa foi et son amour pour son Dieu avaient fait en consacrant cet or à l’Éternel. Il est l’image d’un croyant qui peut agir selon l’énergie du vieil homme ou selon l’énergie de l’Esprit opérant dans le nouvel homme. Ézéchias pense pouvoir se concilier le roi d’Assyrie, mais son intervention ne résout rien ; le verset 17 confirme qu’il n’y a pas d’accord possible entre l’homme du monde et le croyant.
Remarquons que cette épreuve a lieu conjointement avec sa maladie, pendant la quatorzième année de son règne. Il doit donc affronter deux épreuves en même temps. Au chapitre 20, Dieu promet d’ajouter quinze ans à la vie d’Ézéchias (20. 6) 1.
Le Rab-Shaké est, avec le Tharthan et le Rab-Saris, un des officiers supérieurs de l’armée du roi d’Assyrie. Le début de son discours montre que la confiance d’Ézéchias est pour lui une énigme. Il ne peut imaginer qu’un seul appui humain : l’Égypte. Qu’Ézéchias ait ôté les hauts lieux de l’Éternel et observe une séparation étrangère aux religions du monde est pour lui un sujet de moquerie : le monde ne peut pas comprendre cette séparation. Il veut bien pactiser avec une religion humaine qu’il domine et façonne à sa guise, mais rejette l’autorité d’un Dieu auquel, pourtant, il aura des comptes à rendre.
“Fais un accord… avec le roi d’Assyrie” (verset 23). Par son chef, Satan, le monde agit de deux façons vis-à-vis des croyants :
Eliakim et ses compagnons veulent épargner aux oreilles du peuple les propos impies du Rab-Shaké (verset 26). Sommes-nous soucieux de soustraire les brebis du Seigneur à des propos qui pourraient les scandaliser ?
Lâchement, le Rab-Shaké s’adresse au peuple en langue judaïque, pour essayer de saper leur confiance en l’Éternel et en leur roi. La bénédiction qu’il leur promet (verset 32) ne sera apportée que par le Seigneur dans le milleniumMichée 4. 4 ; Zacharie 3. 10. Il compare le pays de la promesse au pays dans lequel il pense transporter le peuple. Pays d’esclavage semblable au pays d’Égypte dont l’Éternel les avait retirés. Au service du roi d’Assyrie, ils y perdraient leur liberté. L’ennemi sait présenter la servitude sous un aspect si attrayant !
L’erreur du roi d’Assyrie et de son envoyé, c’est d’assimiler l’Éternel aux pauvres idoles impuissantes des rois qu’ils avaient dépossédés (Hamath, Arpad, etc.). Combien le conseil donné par Ézéchias de ne pas lui répondre était sageDaniel 3. 16 ; Proverbes 26. 4 ! Face aux provocations de l’ennemi, sachons garder le silence. Il faut fuir Satan ; discuter avec lui, c’est inutile et même dangereux.
Mais si le peuple présente au Rab-Shaké, une attitude digne et sereine, l’épreuve produit pourtant, dans le cœur des envoyés du roi, une profonde contrition (verset 37). Ce qui est tout à fait à sa place dans de telles circonstances.