Sédécias récolte les fruits de sa révolte. Voyant la trahison de celui qu’il a lui-même établi, Nebucadnetsar assiège Jérusalem pendant un an et demi avant de la prendre. Sédécias a donc eu plus d’une année pour réfléchir et reconnaître la main de l’Éternel dans ses circonstances. C’est justement pendant ce délai que le prophète Jérémie l’a particulièrement avertiJérémie 38. 14. Mais Sédécias préfère écouter des propos davantage à son goût, même s’ils ne sont pas vraisJérémie 27. 9-15. Jérémie avait engagé Sédécias à se rendre aux Chaldéens. En le faisant, Sédécias aurait montré de la soumission au jugement que Dieu envoyait. Il aurait également sauvé sa vie et épargné Jérusalem de l’incendie.
Son endurcissement cause sa perte. Une brèche est faite dans le rempart de la ville affamée. Tout espoir s’évanouit. Sédécias et les hommes de guerre s’enfuient. On comprend l’exaspération du roi de Babylone, obligé de marcher pour la troisième fois contre Jérusalem. Nebucadnetsar sera peu enclin à l’indulgence vis-à-vis de son vassal révolté. Fait prisonnier, le massacre de ses enfants est la dernière scène que voit Sédécias. Pourtant, même si on extermine sa descendance, Dieu veille pourtant sur ses promesses faites autrefois à David1 Rois 8. 25 ; Jérémie 33. 17, et préservera la postérité de Jehoïakin1 Chroniques 3. 17.
Le temple édifié par Salomon, autrefois si glorieux, est la proie des flammes, ainsi que toutes les grandes maisons de Jérusalem. Tout le peuple qui pouvait représenter une force et qui n’avait pas été emmené avec Jehoïakin, s’en va à Babylone. Il ne reste que les pauvres du paysSophonie 3. 12.
Le navrant pillage du temple est alors décrit. C’est le matériau qui constitue les ustensiles qui intéresse les Chaldéens et non leur usage : “ce qui était d’or, en or” (verset 15).
Sur le reste du peuple, le roi de Babylone établit alors Guedalia, fils d’Akhikam, fils de Shaphan. C’est Shaphan, le scribe, qui avait apporté et lu au roi Josias le livre de la loi qu’Hilkija avait trouvé dans le temple (22. 8). Son fils, Akhikam, est parmi ceux que Josias envoie pour consulter l’Éternel (22. 12). C’est lui aussi qui avait protégé Jérémie qu’on voulait tuerJérémie 26. 24.
Quant à son fils Guedalia, Jérémie semble avoir eu confiance en luiJérémie 40. 6. Il est un homme de paix qui réconforte le peuple venu vers lui (verset 24) et qui accepte le jugement de Dieu sur Jérusalem.
Malgré le terrible jugement qui vient d’avoir lieu, l’homme naturel ne manifeste que révolte et meurtre. Accompagné de dix hommes, Ismaël, fils de Nethania, assassine Guedalia et son entourage (verset 25). Sans doute a-t-il été conduit par un égoïsme jaloux et encouragé par le soutien des AmmonitesJérémie 40. 14. Lui-même, étant de la race royale, ne pouvait supporter que Guedalia ait été placé à la tête du peuple. Son acte sauvage contre celui qui cherchait à apaiser les esprits, achève de disperser Juda. On s’enfuit en Égypte, craignant la colère des Chaldéens.
Le livre se ferme sur une scène plus encourageante. Dieu incline le cœur du nouveau roi de BabyloneProverbes 21. 1, et permet qu’il use de grâce envers Jehoïakin. Voulait-il par là récompenser l’attitude de ce roi qui s’était rendu, plutôt que de résister jusqu’au bout comme Sédécias (24. 12) ? ou bien son emprisonnement a-t-il conduit Jehoïakin à se repentir comme Manassé ? Cette scène est un signe avant-coureur de ce que l’Éternel fera quelques années plus tard, en réveillant l’esprit de Cyrus, roi de Perse, pour qu’un reste de son peuple puisse remonter à JérusalemEsdras 1. 1-4. Son désir reste de bénir son peuple. Le jugement est son œuvre étrange et inaccoutuméeÉsaïe 28. 21. Aussi n’est-ce pas la faillite de la royauté qui clôt ce livre, mais la grâce de Dieu qui veut encore bénir son peuple malgré toute l’infidélité qu’il a montrée.