Les fils des prophètes représentent le résidu fidèle. Depuis le début du 2e livre des Rois, nous les trouvons à plusieurs reprises :
Ils cherchent l’approbation d’Élisée. Cherchons toujours la pensée du Seigneur pour toutes les décisions que nous avons à prendre. Élisée approuve leur projet ; mais comment iraient-ils sans lui ? Ils sollicitent alors sa présence. Heureux état de ceux qui, aujourd’hui encore, désirent la présence du Seigneur au milieu des siens !
“J’irai” (verset 3) : le Seigneur ne s’impose jamais, mais c’est une joie pour lui de répondre au désir des siens de l’avoir avec euxLuc 24. 28, 29.
Ils coupent des arbres : une certaine énergie est nécessaire pour défricher un terrain pour y habiterJérémie 4. 3.
Mais voilà que le fer de hache tombe dans le Jourdain. Le fleuve de la mort engloutit l’outil de travail et met en évidence la pauvreté de l’ouvrier : l’outil était emprunté. Triste état du peuple où le fils d’un prophète ne possède même pas une hache !
Cet homme n’aurait rien dit si le fer n’était pas tombé à l’eau. Il reconnaît sa pauvreté et son incapacité. C’est lorsqu’il réalise toute sa misère qu’Élisée apporte le remède. À MaraExode 15. 25, un bois, symbole de la croix de Christ, avait ôté l’amertume de la mort ; ici, le même moyen abolit la puissance de la mort qui retient l’objet dont elle s’est emparée. La mort est vaincue. Élie a traversé le fleuve (type de la mort de Christ), le Jourdain a purifié Naaman ; la mort de Christ est la délivrance des pécheurs. Elle rend aussi au croyant la puissance perdue pour travailler à l’œuvre de Christ.
Pratiquement, cette scène montre combien il est dangereux d’utiliser quelque chose qui ne nous appartient pas. En effet, lorsque nous nous servons d’une vérité sans qu’elle ait au préalable agi sur notre conscience et notre cœur, nous risquons d’agir avec légalisme.
“Le roi de Syrie faisait la guerre contre Israël” (verset 8). C’est un état et non pas un fait ponctuel. Cet ennemi constant du peuple de Dieu nous parle de notre adversaire, le diable, qui ne désarme jamais.
Pour démontrer la bonté et la grâce de Dieu, Élisée avertit le roi d’Israël des plans des Syriens. En effet, ce roi d’Israël (sans doute, Joram) n’a rien fait pour mériter les soins de l’Éternel et s’est même détourné de lui.
Au verset 10, son incrédulité répond aux soins miséricordieux de l’Éternel ; il envoie vérifier les informations qu’Élisée lui donne.
Le roi de Syrie ne peut concevoir autre chose qu’une trahison d’un de ses serviteurs. L’homme naturel est limité au raisonnement et à une logique humaine. Un serviteur, de nouveau, discerne la situation et parle d’Élisée.
Le fait qu’Élisée connaisse ses paroles les plus secrètes aurait dû atteindre sa conscience. Sommes-nous conscients que nous ne pouvons rien cacher au Seigneur ? Que cela nous amène à chercher une
Le roi de Syrie veut neutraliser Élisée, mais ne peut pourtant pas supprimer l’œil du Dieu invisible sur lui. Combien les grandes forces qu’il envoie pour prendre le prophète sont dérisoires devant celui qui entend les paroles les plus secrètes ! Que de force pour chercher un seul homme ! De même, à Gethsémané, on viendra nombreux pour arrêter le Seigneur Jésus. Une seule parole de sa part jettera toute la puissance de l’homme par terreJean 18. 6.
“Allez et voyez où il est” (verset 13) : Les Syriens peuvent découvrir facilement où se trouvait Élisée, car il ne se cachait pas. Celui qui est une image du Seigneur n’a rien à cacher. Les hommes opposés à Dieu, au contraire, aiment les ténèbres. Aussi est-ce de nuit que l’armée syrienne monte pour environner la ville. Le roi de Syrie emploie le même moyen qu’Achazia, quand il avait envoyé successivement trois cinquantaines pour prendre Élie (1. 9). Mais si Élie avait opposé à la force armée un jugement inexorable, Élisée va apporter la grâce.
Les regards du serviteur d’Élisée s’arrêtent sur le danger. C’est le regard de l’homme naturel. La situation sans issue lui arrache un cri de désespoir : “Hélas ! mon seigneur, comment ferons-nous ?” (verset 15). Nous sommes si facilement inquiets quand nos regards s’attachent aux circonstances contraires qui nous assaillent. “Ne crains pas” (verset 16). Ces mots remplissent l’A.T., comme le N.T.
Élisée intercède pour lui. Nous avons besoin de l’intercession du Seigneur Jésus comme souverain sacrificateur pour que nos yeux soient éclairés, pour discerner les choses célestes. Nous pouvons, nous aussi, intercéder pour nos frères découragés ou assaillis par toutes sortes de craintes. Comme Élisée vis-à-vis de son serviteur, cherchons l’édification et le progrès spirituel de nos frères. La foi du serviteur d’Élisée voit alors au-delà du danger. La protection que l’Éternel a préparée, n’interviendra pas, mais est là pour encourager le croyantRomains 8. 31. La montagne est remplie de chars de feu, pour garder un seul homme ; c’est dire la protection dont l’enfant de Dieu est l’objet et le prix qu’il a pour Dieu.
Si les yeux du serviteur d’Élisée s’ouvrent, ceux des Syriens se ferment. Ils suivent un chemin de ténèbres ; la haine aveugle et enlève tout discernement.
“Ce n’est pas ici le chemin, et ce n’est pas ici la ville.” Élisée ne dit pas : “Ce n’est pas ici l’homme”, ce qui aurait été un mensonge. Élisée révèle aux Syriens son identité à Samarie, quand toutes leurs prétentions à le faire prisonnier tombent.
“Ouvre leurs yeux afin qu’ils voient” (verset 20). C’est la même prière qu’au verset 17, mais si, pour le serviteur d’Élisée, cette prière l’amenait à voir la délivrance divine, elle conduit les guerriers de l’armée syrienne à voir leur perte. À Samarie, pris au piège dans la forteresse du peuple d’Israël, ils réalisent qu’ils sont à la merci de leurs ennemis.
La disparition de tout espoir de salut pour les Syriens amène la grâce divine. Élisée, image de Christ, la communiqueMatthieu 5. 44. Lui qui savait pourtant qu’il n’y avait aucune miséricorde à attendre de la part de ceux qui venaient le capturer, empêche pourtant le roi d’Israël de se laisser aller à son penchant naturel, en massacrant les SyriensRomains 12. 19-21.
Au lieu d’être massacrés, ils sont invités au festin de la grâce. Combien est touchante cette grâce déployée dans l’A.T., avant d’être pleinement manifestée par le Seigneur Jésus dans le N.T., dont Élisée est un type si remarquable.