Une
“Ton serviteur… craignait l’Éternel” : elle rend un beau témoignage au sujet de son mari défunt. Plutôt que de faire étalage de ce qu’il avait fait pendant sa vie, elle parle de sa disposition intérieure vis-à-vis de l’Éternel.
Avant de s’adresser à Élisée, la veuve a fait appel à un créancier. En cherchant du secours auprès de l’homme, elle fait l’amère expérience de ce qu’est l’égoïsme humain. Il n’y a que l’Éternel qui donne librement et sans rien demander en échange. Gardons-nous de devenir débiteurs de ce monde, il pourrait bien alors exercer des droits sur nous, sur nos enfants et nous asservir.
Triste état du peuple de Dieu où une veuve d’un fils de prophète est réduite à emprunter à un créancier sans scrupule qui, aveuglé par son intérêt, veut lui prendre ses enfants !
Élisée adresse à cette femme deux questions :
Quelle est la mesure de sa foi, et qu’attend-elle du secours d’Élisée ? Elle ne répond pas à cette première question d’Élisée. Sa foi est-elle trop faible ? … Ou alors ne veut-elle pas dicter à Élisée ce qu’il doit faire ?
Il s’agit de manifester sa pénurie. C’est le “rien du tout” de sa réponse. Elle n’a qu’un pot contenant juste assez d’huile pour s’oindre.
Les cinq pains et les deux poissons que nous trouvons en Jean 6. 9, comme l’huile de la veuve, viennent de Dieu. Il permet souvent que nous soyons placés dans des circonstances qui portent la marque de ses ressources de grâce. Celles-ci peuvent être très petites et faibles, mais la foi se les approprie et la délivrance s’opère par elles.
L’Éternel se servira de la ressource qu’il a donnée à cette veuve. Elle devait être dirigée quant à la manière de l’utiliser.
Élisée fait appel alors à sa foi et l’envoie chercher des vases vides chez ses voisins.
De nos semblables, nous ne pouvons avoir que des vases vides ; la bénédiction viendra de l’Éternel. D’autre part, il ne peut bénir que des vases vides, c’est-à-dire libérés de toute prétention humaine. Pour le monde, de tels vases ont peu de valeur.
“N’en demande pas peu” : une foi hardie honore Dieu. Il répondra selon la mesure de foi de cette femme. “Ferme la porte” : nous trouvons trois fois cette expression dans ce chapitre (versets 21, 33). Les scènes de ce chapitre n’ont rien à faire avec le témoignage public. C’est la différence avec le ministère d’Élisée. Les sept mille hommes cachés aux yeux d’Élie sont comme représentés ici dans le secret de la maison d’une veuve1 Rois 19. 18.
D’une manière très humaine, on penserait qu’il faille justement ouvrir la porte pour que d’autres soient témoins de l’extraordinaire miracle qui allait s’opérer. Mais l’œuvre de Dieu est souvent cachée et a pour témoins ceux qui ont foi en la parole de Dieu.
Elle associe ses enfants. Ils lui apportent les vases. Ils n’auraient pas appris de la même manière ce que sont les ressources de Dieu, avec le créancier.
Ce qui manque d’abord, ce sont les vases. L’huile s’arrête de couler quand il n’y a plus de vases vides. Dieu remplira tout ce que notre foi met à sa disposition.
Dieu verse sa bénédiction jusqu’à ce qu’il n’y ait plus assez de placeMalachie 3. 10. Simon Pierre fera aussi l’expérience que ses filets se rompent et que la bénédiction que le Seigneur vient d’apporter par la prise de poissons est bien au-delà de ses capacités à la recevoirPsaume 81. 11.
Dieu est le père des orphelins et le juge (ou défenseur) des veuvesPsaume 68. 6. La veuve en fait l’expérience et raconte à Élisée ce qui est arrivé. Elle ne fait pas de publicité au sujet de ce miracle, mais partage sa reconnaissance avec quelqu’un qui peut apprécier avec elle la grâce dont elle est l’objet. Elle s’attend aussi à Élisée pour savoir ce qu’il y a lieu de faire avec cette huile.
“Va, vends l’huile”. L’épreuve est terminée et la bénédiction qui a été apportée dans cette maison rayonne aux alentours. Le témoignage du résidu, aux derniers jours, sera un bienfait pour d’autresDaniel 11. 33 ; 12. 3.