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Le second livre des Rois
Sondez les Écritures - 5e année

2 Rois 14

Amatsia, roi de Juda, et les rois d’Israël

1. Début du règne d’Amatsia : versets 1-7

Le chapitre 14 nous ramène en Juda auprès d’Amatsia, fils et successeur de Joas de Juda, dont le règne va se superposer pendant 15 ans avec celui de l’autre Joas.

La mère d’Amatsia, Jehoaddan, originaire de Jérusalem, a été choisie comme femme à Joas par Jehoïada, son sage conseiller2 Chroniques 24. 3. D’une manière générale, quand le nom de la mère d’un roi et son appartenance au peuple sont indiqués, il s’agit d’un roi craignant l’Éternel.

C’est le cas dans toute la première partie du règne d’Amatsia. Toutefois une distance est marquée par rapport à son ancêtre David, à la différence d’Ézéchias (18. 3) et de Josias (22. 2) qui supporteront plus tard la comparaison avec David.

Élément positif de son règne : tout en condamnant les deux assassins de Joas son père, Amatsia épargne leurs fils. Conformément à la loi de Moïse et au commandement de l’Éternel, il ne fait pas, comme c’était alors l’usage, retomber le châtiment sur les fils de ces meurtriers1. Cette référence au Deutéronome (24. 16) nous permet de comprendre que cette loi, Amatsia la connaît et cherche à la respecter. Parmi ses obligations, un roi avait celle d’écrire pour lui-même une copie de la loi, de l’avoir près de lui, et d’y lire tous les jours de sa vie, “afin qu’il apprenne à craindre l’Éternel son Dieu et à garder toutes les paroles de cette loi et ces statuts pour les faire” Deutéronome 17. 18, 19.

Hélas, comme dans l’histoire de Joas de Juda au chapitre 12, ce commencement prometteur se trouve contredit par une fin de règne catastrophique. Tant il est vrai que rien n’est acquis dans l’histoire morale d’un homme, et que la fin d’une chose est plus significative que son commencement. Afin de comprendre ce qui s’est passé, il faut se reporter au chapitre 25 du deuxième livre des Chroniques.

Amatsia part en campagne contre Édom et fait appel à des mercenaires venus d’Israël. Repris par un prophète, il les congédie. Mais ceux-ci, outragés et privés du butin sur lequel ils comptaient, se vengent en pillant les villes de Juda.

La victoire qu’Amatsia remporte sur Édom va entraîner en fait pour lui un désastre moral dont il ne se relèvera pas. Les Chroniques nous apprennent que, de cette campagne, Amatsia a ramené dans son butin les faux dieux des Édomites. Des faux dieux devant lesquels il va se prosterner et auxquels il va brûler de l’encens ! Quelle déchéance ! Il semble qu’elle a comme point de départ l’amertume ressentie par Amatsia envers l’Éternel qui a permis la perte de cent talents d’argent et la dévastation des villes de Juda.

2. Une guerre fratricide et ses conséquences : versets 8-22

L’irritation d’Amatsia va s’exprimer aussi contre Joas, roi d’Israël, qu’il tient pour le grand responsable de l’attaque des villes de Juda. Il le provoque et reçoit une réponse pleine de mépris sous forme d’une petite parabole2. L’orgueil répond à l’orgueil, et voilà une guerre fratricide engagée entre les tribus d’Israël. Le livre des Proverbes nous rappelle que “ce n’est que de l’orgueil que vient la querelle” Proverbes 13. 10.

Cette guerre va coûter très cher au petit royaume de Juda : dispersion des combattants, muraille de Jérusalem démantelée, trésor du temple dépouillé comme il ne l’a encore jamais été par les ennemis traditionnels d’Israël, maison du roi vidée elle aussi, et enfin, des otages emmenés. Quel désastre pour Amatsia et tout Juda, et surtout quel déshonneur pour l’Éternel ! L’occasion a été donnée aux ennemis du peuple de Dieu d’attribuer cette défaite à l’impuissance de l’Éternel et de triompher sans avoir eu eux-mêmes à combattre.

Dès lors il n’est plus fait mention d’Amatsia qui meurt quinze ans plus tard sans qu’il soit question d’un retour vers l’Éternel.

3. Jéroboam II, roi d’Israël : versets 23-29

Ce troisième successeur de Jéhu monte sur le trône d’Israël. Quarante ans de règne sont résumés par le seul verset 24 : “Il fit ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel”. Et pourtant son règne, comme celui de Joas son prédécesseur, connaît extérieurement une certaine prospérité (verset 28). Le secret nous en est donné : l’Éternel, voyant l’affliction d’Israël et qu’il n’y avait plus personne pour le secourir, les sauve lui-même par la main de leur mauvais roi Jéroboam. Il est très touchant de lire, comme si Dieu se donnait des excuses à lui-même, qu’il “n’avait pas dit qu’il effacerait le nom d’Israël de dessous les cieux” (verset 27).

Il est intéressant de trouver au verset 25 une mention du prophète Jonas que nous connaissons si bien par son livre et par son histoire. Il avait annoncé à Israël un événement heureux qui s’était réalisé ; une certaine gloire s’était attachée à lui de ce fait. Son livre le montre chargé d’une mission pleine de risques à un peuple méchant, ennemi d’Israël. De plus, sa prophétie, il le pressentait, n’allait pas se réaliser, le désavouant apparemment comme prophèteDeutéronome 18. 22. Son intervention au verset 25 nous aide à comprendre l’arrière-plan de son histoire.

Notes

1On comprend que cette habitude cruelle était destinée à éviter toute possibilité de vengeance de la part des membres de la famille des condamnés.
2Elle ironise sur la disproportion des forces entre Israël (le cèdre du Liban) et Juda (l’épine), mise en évidence par l’intervention de Jéhu (la bête des champs) écrasant cette dernière.

2 Rois 14

1La seconde année de Joas, fils de Joakhaz, roi d’Israël, Amatsia, fils de Joas, roi de Juda, commença de régner. 2Il était âgé de 25 ans lorsqu’il commença de régner ; et il régna 29 ans à Jérusalem ; et le nom de sa mère était Jehoaddan, de Jérusalem. 3Et il fit ce qui est droit aux yeux de l’Éternel, non pas toutefois comme David, son père ; il fit selon tout ce que son père, Joas, avait fait ; 4seulement, les hauts lieux ne furent pas ôtés : le peuple sacrifiait encore et faisait fumer de l’encens sur les hauts lieux. 5Et il arriva que, quand la royauté fut affermie dans sa main, il fit mourira ses serviteurs qui avaient frappé le roi, son père. 6Mais les fils de ceux qui l’avaient frappé, il ne les mit pas à mort, selon ce qui est écrit dans le livre de la loi de Moïse, où l’Éternel a commandé, disant : Les pères ne seront pas mis à mort pour les fils, et les fils ne seront pas mis à mort pour les pères, mais chacun sera mis à mort pour son péché. 7Il frappa 10 000 [hommes] d’Édom dans la vallée du Sel ; et il prit Séla, dans la guerre, et l’appela du nom de Joktheël, [qu’elle porte] jusqu’à ce jour.

8Alors Amatsia envoya des messagers à Joas, fils de Joakhaz, fils de Jéhu, roi d’Israël, disant : Viens, voyons-nous face à face. 9Et Joas, roi d’Israël, envoya vers Amatsia, roi de Juda, disant : L’épine qui est au Liban a envoyé au cèdre qui est au Liban, disant : Donne ta fille pour femme à mon fils. Et une bête des champs qui est au Liban a passé, et a foulé l’épine. 10Tu as bien frappé Édom, et ton cœur s’est élevé. Glorifie-toi, et reste dans ta maison ; pourquoi te mettrais-tu aux prises avec le malheur, et tomberais-tu, toi, et Juda avec toi ? 11Et Amatsia n’écouta pas ; et Joas, roi d’Israël, monta ; et ils se virent face à face, lui et Amatsia, roi de Juda, à Beth-Shémesh, qui est à Juda. 12Et Juda fut battu devant Israël ; et ils s’enfuirent, chacun dans sa tente. 13Et Joas, roi d’Israël, prit Amatsia, roi de Juda, fils de Joas, fils d’Achazia, à Beth-Shémesh ; et il vint à Jérusalem, et abattit la muraille de Jérusalem depuis la porte d’Éphraïm jusqu’à la porte du coin, 400 coudées, 14et prit tout l’or et l’argent et tous les ustensiles qui furent trouvés dans la maison de l’Éternel et dans les trésors de la maison du roi, et des otages ; et il s’en retourna à Samarie.

15Et le reste des actes de Joas, ce qu’il fit, et sa puissance, et comment il fit la guerre contre Amatsia, roi de Juda, cela n’est-il pas écrit dans le livre des chroniques des rois d’Israël ? 16Et Joas s’endormit avec ses pères, et fut enterré à Samarie avec les rois d’Israël ; et Jéroboam, son fils, régna à sa place.

17Et Amatsia, fils de Joas, roi de Juda, vécut 15 ans après la mort de Joas, fils de Joakhaz, roi d’Israël. 18Et le reste des actes d’Amatsia, cela n’est-il pas écrit dans le livre des chroniques des rois de Juda ? 19Et on fit une conspiration contre lui à Jérusalem, et il s’enfuit à Lakis ; et on envoya après lui à Lakis, et là on le mit à mort. 20Et on le transporta sur des chevaux, et il fut enterré à Jérusalem auprès de ses pères, dans la ville de David.

21Et tout le peuple de Juda prit Azaria, qui était âgé de 16 ans, et ils le firent roi à la place de son père Amatsia. 22Ce fut lui qui bâtit Élath, et la recouvra pour Juda, après que le roi se fut endormi avec ses pères.

23La quinzième année d’Amatsia, fils de Joas, roi de Juda, Jéroboam, fils de Joas, roi d’Israël, commença de régner à Samarie ; [il régna] 41 ans. 24Et il fit ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel ; il ne se détourna d’aucun des péchés de Jéroboam, fils de Nebath, par lesquels il avait fait pécher Israël. 25Il rétablit la frontière d’Israël, depuis l’entrée de Hamath jusqu’à la mer de la plaineb, selon la parole de l’Éternel, le Dieu d’Israël, qu’il avait dite par son serviteur Jonas, le prophète, fils d’Amitthaï, qui était de Gath-Hépher. 26Car l’Éternel vit que l’affliction d’Israël était très amère, et qu’il n’y avait plus personne, homme lié ou homme libre, et qu’il n’y avait personne qui secoure Israël ; 27et l’Éternel n’avait pas dit qu’il effacerait le nom d’Israël de dessous les cieux ; et il les sauva par la main de Jéroboam, fils de Joas.

28Et le reste des actes de Jéroboam, et tout ce qu’il fit, et sa puissance, comment il fitc la guerre, et comment il recouvra pour Israël ce qui, de Damas et de Hamath, avait été à Juda, cela n’est-il pas écrit dans le livre des chroniques des rois d’Israël ? 29Et Jéroboam s’endormit avec ses pères, avec les rois d’Israël ; et Zacharie, son fils, régna à sa place.

Notes

alitt. : il frappa.
bhéb. : Araba, propr. : aride ; ce mot désigne la contrée déserte qui longe le Jourdain, depuis sa sortie du lac de Génésareth.
cou : sa puissance avec laquelle il fit.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)