Ne marchant pas dans la dépendance de l’Éternel, Jehoïakim est ballotté d’une servitude à l’autre. Après avoir été soumis au Pharaon, le voilà serviteur de Nebucadnetsar. Mais ces circonstances difficiles, au lieu d’atteindre son cœur et de lui rappeler les ressources que son père Josias avait trouvées en l’Éternel, l’amènent à se révolter contre le roi de Babylone. La contestation et l’insoumission caractérisent le monde ; leurs racines sont dans chacun de nos cœurs.
Les incursions des Chaldéens, des Syriens, de Moab et d’Ammon ne sont pas seulement des avertissements invitant Jehoïakim à la repentance, mais déjà le prélude du jugement prononcé sur Juda. La référence de l’infidélité est la mauvaise conduite de Manassé. L’accent est mis sur le sang innocent qu’il a répandu. Combien l’Éternel est sensible à l’injustice commise envers son peupleZacharie 2. 12 ! L’influence chaldéenne éclipse celle de l’Égypte. C’est cette puissance que Dieu a choisie pour châtier son peuple.
Ce n’est pas faute d’avoir été averti que Jehoïakim se détourne de l’Éternel. Jérémie parle sérieusement à ce roi impieJérémie 22. 13-19. Même en tuant Urie, le prophète, Jehoïakim n’empêchera pas que la parole de ce serviteur s’accomplisseJérémie 26. 20-24.
Laissant derrière lui le souvenir de ses infidélités, ce triste roi meurt sans être regretté. Il sera enterré comme un âneJérémie 22. 19.
Désigné sous le nom de Conia par Jérémie, le fils de Jehoïakim, Jehoïakin, ne lui succède que trois moisJérémie 22. 24-30. Le nom de sa mère est donné : Nehushta. Il semble pourtant que le peuple soit dans un tel état qu’avoir une mère venant de Jérusalem ne garantisse plus une éducation pieuse. L’a-t-elle incité à se soumettre au gouvernement de Dieu sur lui ? Ce qui est sûr, c’est qu’elle accompagne le roi lorsqu’il se rend à Nebucadnetsar, venu au siège de Jérusalem (verset 12). Elle subit les conséquences de l’impiété de son fils ; elle part en captivité avec toute la maison du roi. Combien différente était l’attitude de David ! Bien que chassé “comme une perdrix sur les montagnes”, plutôt que de penser à lui-même, il cherche à épargner les siens1 Samuel 22. 3, 4. Il est l’image de Celui qui se soucie de sa mère, alors même qu’il est cloué sur la croixJean 19. 26.
Après la capitulation de Jehoïakin, le temple est pillé. Quelle scène navrante ! Tout ce qui avait été accumulé patiemment par des mains pieuses tombe entre des mains profanes.
Puis c’est la déportation à Babylone. Il y a bien longtemps que la déportation de son peuple a été annoncée comme châtiment de l’infidélité suprême d’IsraëlLévitique 26. 33. Elle comporte trois étapes :
Dirigés par un roi pieux, sept mille hommes forts et vaillants auraient pu combattre pour l’Éternel, mais ils sont transportés à Babylone au service des Chaldéens (versets 14 et 16). Des artisans – charpentiers, forgerons (versets 14 et 16) – que le pieux Josias avait employés à la réparation du temple (22. 6), s’en vont servir Nebucadnetsar.
Le dernier roi de Juda est établi par Nebucadnetsar. Ce troisième fils que Josias avait appelé Matthania, c’est-à-dire « don de l’Éternel », pas plus que ses frères, ne profitera de l’exemple de son père. L’Éternel, qui emploie qui il veut, parle à ce roi, par le moyen du nom que lui donne Nebucadnetsar : Sédécias, « L’Éternel est juste ». En effet, l’Éternel est juste dans le jugement que les Chaldéens font peser sur Juda et sur son roi.
Deux invasions ont déjà dépouillé la ville et le temple de l’Éternel. Mais, dans sa folie, Sédécias ne trouve rien de mieux à faire que de se révolter contre l’Éternel. Les Chroniques nous apprennent que Nebucadnetsar l’avait fait jurer par Dieu2 Chroniques 36. 13. Sédécias ne craint pas de parjurer le serment de fidélité qu’il avait fait au nom de Dieu en se révoltant. Quel déshonneur pour le nom de l’Éternel ! C’est donc une rébellion aussi vis-à-vis de l’Éternel ; elle précipitera la fin du royaume de Juda.