Sous Jéroboam II, roi d’Israël, Azaria, nommé aussi Ozias (verset 32) monte sur le trône de Juda. Il fait “ce qui est droit aux yeux de l’Éternel”, tout en tolérant les hauts lieux qui montraient combien la conformité au monde païen s’était infiltrée au milieu du peuple de l’Éternel. On sait qu’une telle conformité au monde religieux a été aussi un piège pour l’Église dans laquelle, dès le début de son histoire, ont été introduits bien des rites et cérémonies d’origine païenne1.
Le règne d’Azaria, comme ceux de Joas et d’Amatsia, se partage en deux parties, l’une bonne, l’autre mauvaise. De nouveau c’est au livre des Chroniques que nous devons le récit de la chute morale qui constitue le tournant de l’histoire de ce roi. Béni au commencement pour sa fidélité, mais enorgueilli par sa réussite, Azaria s’était cru permis de prendre la place du souverain sacrificateur en offrant lui-même le parfum du sanctuaire. Rien de nouveau non plus dans l’histoire de la chrétienté, où le pouvoir civil s’est si souvent cru autorisé à exercer aussi le pouvoir religieux, et inversement. Melchisédec fait exception dans la Parole. Il cumule les fonctions de roi et de sacrificateur, et c’est ce qui fait de lui un si beau type du Seigneur Jésus Christ.
Azaria est frappé de lèpre, chassé du temple et exclu de la communauté d’Israël. Jotham, son fils, exerce la régence à sa place.
Zacharie est le quatrième et dernier descendant de Jéhu sur le trône d’Israël. Six mois suffisent pour démontrer qu’il est un mauvais roi. Ici s’ouvre la période d’usurpations et d’assassinats qui précède la déportation des dix tribus par le roi d’Assyrie. Shallum, le meurtrier de Zacharie, prend la place de sa victime, mais son forfait ne lui profite guère ; il n’occupe le trône qu’un seul mois pour être à son tour remplacé par son assassin Menahem. Sous ces règnes et ceux de leurs successeurs, l’Éternel envoie à son peuple des prophètes dont nous avons les écrits, en particulier Osée. Celui-ci stigmatise ces mauvais règnes marqués par le despotisme et la cruauté : “Ils ont fait des rois, mais non de par moi ; des princes, et je ne le savais pas”. “Ils dévorent leurs juges : tous leurs rois sont tombés ; nul d’entre eux ne m’invoque” Osée 8. 4 ; 7. 7.
S’étant lui aussi emparé du pouvoir par le crime, Menahem entend le conserver par la terreur. Sans doute pour faire un exemple, il châtie avec la dernière cruauté les habitants de Thiphsakh qui ne lui avaient pas ouvert les portes de leur ville.
C’est sous ce règne qu’apparaît pour la première fois la nation redoutable que l’Éternel désigne comme “l’Assyrie, verge de ma colère” Ésaïe 10. 5, qui joue un si grand rôle dans l’histoire passée et future d’Israël. Pul, son roi, que beaucoup s’accordent à assimiler à Tiglath-Piléser (verset 29), constitue une menace pour le petit royaume et, pour s’assurer sa protection, Menahem lui verse un énorme tribut qu’il obtient par l’impôt.
Contrairement à tous les rois d’Israël mentionnés dans ce chapitre, il n’est pas assassiné et laisse le trône à Pekakhia son fils, qui ne règne que deux ans. Comme son père, il fait ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel, bilan sans appel !
Ce militaire lui aussi s’empare du pouvoir en assassinant le roi qu’il est censé servir. Ce régicide a lieu à une date marquante, la cinquante-deuxième année, “l’année de la mort du roi Ozias” (ou Azaria) signalée par Ésaïe comme celle où le jeune prophète est appelé à son ministère. Or la substance de ce ministère, c’est un endurcissement partiel qu’il doit annoncer à Israël. Mais en même temps il proclamera la naissance, puis l’apparition de celui qui sera “une lumière des nations et le salut jusqu’au bout de la terre” Ésaïe 6. 10 ; 7. 14 ; 49. 6 ; Romains 11. 25.
Ce n’est donc pas une coïncidence si ce règne de Pékakh inaugure avec Tiglath-Piléser, roi d’Assyrie, la déportation des dix tribus qui vont se perdre au milieu des nations, dispersion qui va perdurer jusqu’à la veille de l’apparition du Seigneur pour sauver son peuple. Cette déportation se fera en trois fois, mais commence par Galaad, cette région d’au-delà du Jourdain où s’étaient établies les deux tribus et demie qui n’avaient pas voulu passer le fleuve et que leur manque de foi avait rendues vulnérables.
Pékakh, assassin de son roi, trouve la mort par l’épée d’Osée qui le remplace sur le trône. Comme pour Shallum, c’est la juste rétribution dont le principe est annoncé par l’Éternel à Noé après le déluge.
N’ayant plus rien à nous dire de bon du royaume d’Israël dont les jours sont désormais comptés, la Parole fait un retour à celui de Juda et nous encourage par l’histoire de Jotham, un roi fidèle. “Il fit ce qui est droit aux yeux de l’Éternel”, à l’image des débuts du règne d’Ozias son père. Sans doute ce qui est arrivé ensuite à celui-ci lui a-t-il servi d’exemple. Non seulement il n’est pas entré dans le temple de l’Éternel mais il en a bâti la porte supérieure (verset 35). Ce dernier fait est soigneusement relevé dans l’Écriture, montrant combien Dieu apprécie ce qui est fait pour sa maison, qui est aujourd’hui l’Assemblée.