Plusieurs milliers de pages accessibles en format adapté aux lecteurs dyslexiques. Essayer maintenant
Bannière
Le second livre des Rois
Sondez les Écritures - 5e année

2 Rois 2. 1-8

L’enlèvement d’Élie

1. Introduction : verset 1

La mission du prophète Élie, qui était de ramener Israël à l’Éternel, a entièrement échoué ; un échec qui annonce prophétiquement un aspect du ministère du Seigneur au milieu de son peuple : “J’ai travaillé en vain, j’ai consumé ma force pour le néant et en vain” Ésaïe 49. 4.

Élie, accompagné par Élisée, va suivre maintenant un chemin passant d’étape en étape par des lieux marqués par l’infidélité du peuple. Par son obéissance, il manifeste ce qu’Israël aurait dû être pour l’Éternel. Ainsi Christ, Messie rejeté de son peuple, recommence l’histoire de l’homme et montre ce que l’homme aurait dû être et n’a pas été.

Cette scène se situe après celle qui est rapportée au chapitre 19 du premier livre des Rois, où nous voyons Élie découragé, ne se tenant plus devant l’Éternel, faisant même requête contre Israël. Mais Élie retrouve une heureuse relation avec son Dieu ; l’Éternel accorde à son serviteur la grâce d’être une figure du Seigneur dans son chemin de parfaite obéissance.

Ne doutons jamais de la grâce qui peut nous relever. Si grande que soit notre infidélité et si éloigné que soit le chemin que nous avons suivi, le désir de Dieu est de nous ramener et de nous tenir devant luiJérémie 15. 19.

Avant de décrire les étapes du chemin d’Élie et Élisée, son but nous est indiqué : “L’Éternel fit monter Élie aux cieux”.

Le désir de Dieu, c’est de nous avoir avec lui dans les cieux. C’est ce qu’exprime le Seigneur dans l’évangile : “Afin que là où moi je suis, vous, vous soyez aussi” Jean 14. 3. Les croyants ne sont pas de cette terrePhilippiens 3. 20. Cette glorieuse destinée devrait influencer toute notre vie.

Géographiquement, le trajet de Guilgal au Jourdain, par Béthel et Jéricho, n’est pas rationnel1 ; mais ce qui doit conduire les croyants, c’est l’obéissance au Seigneur et non pas une logique terrestre.

2. Les dernières étapes d’Élie. Guilgal : verset 1

Pour Israël venant d’Égypte, Guilgal se trouve juste à l’entrée du pays de Canaan. C’est là que le peuple, né dans le désert, a été circoncis. C’est aussi le point de départ des victoires qui ont accompagné la conquête du pays.

Mais Israël avait délaissé GuilgalJuges 2. 1. Cet endroit, juste à côté du Jourdain (fleuve de la mort), parle de l’application de la mort du Seigneur au vieil hommeRomains 6. 5, 6.

Guilgal signifie “roulé” ; on roule quelque chose de pesant. “J’ai roulé de dessus vous l’opprobre de l’Égypte” Josué 5. 9. L’opprobre de l’Égypte représente l’asservissement de la chair au monde et à son chef.

Guilgal est le point de départ de ce voyage. On pense à celui qui a été nazaréen dès le ventre de sa mère. Séparé du monde, il s’identifie pourtant à ceux qui descendent au baptême de Jean.

Il n’y a de marche qui honore le Seigneur que dans la séparation du monde, par le jugement de la chair.

“Reste ici, je te prie” (verset 2) : À trois reprises, cette parole est adressée à Élisée pour l’éprouver. Élie semble inciter Élisée à ne pas le suivre. Mais, agissant comme Ruth, malgré l’invitation de Naomi à rester en Moab, Élisée montre son attachement à son maître et suit Élie.

Le Seigneur non plus n’oblige personne à le suivre. Ce n’est pas la contrainte qui fait avancer les enfants de Dieu, mais l’amour pour leur Seigneur2 Corinthiens 5. 15.

Lorsqu’il visite Tyr et Sidon, le Seigneur semble vouloir décourager l’insistance de la femme cananéenne, qui le supplie au sujet de sa filleMatthieu 15. 21-28. Mais les paroles qu’il lui adresse et qui nous semblent dures, éprouvent la foi et la font briller pour sa gloire et pour sa joie.

Le souci d’Élie, en demandant à Élisée de ne pas le suivre, était aussi de ne pas l’engager sur un chemin difficile pour lequel il n’était peut-être pas préparé. Si le Seigneur nous indique un chemin à suivre, gardons-nous d’y engager quelqu’un qui n’aura peut-être pas les mêmes dispositions que nous. L’exemple d’Abraham nous enseigne. S’il a levé sa main vers l’Éternel pour ne rien prendre du butin malgré l’invitation du roi de Sodome, il comprend pourtant qu’Aner, Eshcol et Mamré n’aient pas la même réserve que lui et qu’ils prennent, eux, leur part du butinGenèse 14. 24.

3. Les dernières étapes d’Élie. Béthel : versets 2, 3

“L’Éternel m’envoie jusqu’à Béthel” (verset 2). Par cette parole qu’il adresse à Élisée, Élie manifeste une obéissance implicite. Il ignore pourquoi il doit s’y rendre mais il est assuré que l’Éternel le sait. Comme Abraham qui était parti sans savoir où il allaitHébreux 11. 8, Élie obéit, faisant confiance à celui qui le conduit.

Béthel – la maison de Dieu – parle de communion. À Béthel, l’Éternel demande à Jacob de monterGenèse 35. 1.

Ce lieu parle de la communion parfaite dans laquelle le Seigneur vivait avec son DieuPsaume 91. 1.

Béthel suit Guilgal : le préalable à la communion du croyant avec son Dieu, c’est le jugement de lui-même.

Le psalmiste demande d’habiter dans la maison de l’ÉternelPsaume 27. 4. C’est aussi le désir des deux disciples qui suivent le Seigneur et lui demandent : “Où demeures-tu ?” Jean 1. 39

Béthel est malheureusement devenu un lieu d’idolâtrie, inauguré par Jéroboam1 Rois 12. 29. Cela montre que l’homme corrompt toujours ce que Dieu établit. Cette idolâtrie, qu’Élie et Élisée constatent, se développera encoreAmos 4. 4 ; 7. 10.

Les fils des prophètes disent des choses parfaitement justes. Malheureusement, nous ne les voyons pas s’engager à la suite d’Élie, comme le fait Élisée. Ils sont l’image des croyants qui ont hérité d’une bonne connaissance de la vérité, mais qui – hélas – ne s’engagent pas pour autant à la suite du Seigneur. Serions-nous de ceux- là ? La connaissance que nous avons nous engage-t-elle à la suite du Seigneur ?

Ce qu’expriment les fils des prophètes correspond à un profond travail intérieur pour Élisée. “Taisez-vous” : il préfère ne pas en parler, surtout avec des gens que cette connaissance n’engage pas. Si la vérité étreint profondément nos cœurs, nous n’en parlerons pas à tort et à travers ; ou si nous en parlons, nos paroles seront suivies d’effets pratiquesMalachie 2. 6 ; 3. 16.

4. Les dernières étapes d’Élie. Jéricho : versets 4, 5

À Jéricho, l’Éternel avait accordé une grande délivrance à IsraëlJosué 6. Que de délivrances le Seigneur n’a-t-il pas apportées dans des situations désespérées !

Jéricho nous rappelle que le Seigneur a remporté sur la croix la victoire sur le péché et sur la mort, subissant la malédiction à la place des pécheursGalates 3. 13.

À Jéricho, la victoire a été remportée dans l’obéissance quotidienne. En effet, il fallait faire chaque jour le tour de la ville, sans obtenir, les six premiers jours, le moindre résultat. Mais l’Éternel a béni cette obéissance implicite. Le septième jour, la ville est tombée. Élie et Élisée constatent alors la désobéissance et l’endurcissement du peuple qui n’avait pas hésité à rebâtir la ville au mépris de la parole prononcée autrefois par JosuéJosué 6. 26 ; 1 Rois 16. 34.

5. Les dernières étapes d’Élie. Le Jourdain : versets 6-8

C’est le fleuve de la mort. En le traversant, Élie et Élisée quittent la terre d’Israël. La mort du Seigneur consomme son rejet par son peuple ; il est jeté dehorsMatthieu 21. 39.

L’arche avait frayé un chemin à travers le fleuveJosué 3. 14-17. Élie frappe les eaux ; elles se séparent. Le Seigneur a frayé un chemin à travers la mort. Christ a connu la profondeur des eaux et le courant l’a submergéPsaume 69. 3, 3.

Ces quatre étapes évoquent donc le chemin du Seigneur :

  • 1. Guilgal évoque le but de sa missionRomains 8. 3.
  • 2. Béthel nous parle du point de départ de celui qui est venu du cielJean 3. 13.
  • 3. Jéricho suggère son abaissement et la malédiction qu’il a subie à cause de nos désobéissancesGalates 3. 13.
  • 4. Le Jourdain, c’est son obéissance jusqu’à la mort. Le fleuve n’était pas à sec pour lui ; il a connu la profondeur des eauxPsaume 69. 2.

Notes

1Voir la carte au début de ce commentaire.

2 Rois 2

1Et il arriva que, lorsque l’Éternel fit monter Élie aux cieux dans un tourbillon, Élie et Élisée partirent de Guilgal. 2Et Élie dit à Élisée : Reste ici, je te prie ; car l’Éternel m’envoie jusqu’à Béthel. Et Élisée dit : L’Éternel est vivant, et ton âme est vivante, que je ne te laisserai point. Et ils descendirent à Béthel. 3Et les fils des prophètes qui étaient à Béthel sortirent vers Élisée, et lui dirent : Sais-tu qu’aujourd’hui l’Éternel va enlever ton maître d’au-dessus de ta tête ? Et il dit : Je le sais, moi aussi ; taisez-vous.

4Et Élie lui dit : Élisée, je te prie, reste ici ; car l’Éternel m’envoie à Jéricho. Et il dit : L’Éternel est vivant, et ton âme est vivante, que je ne te laisserai point. Et ils s’en vinrent à Jéricho. 5Et les fils des prophètes qui étaient à Jéricho s’approchèrent d’Élisée, et lui dirent : Sais-tu qu’aujourd’hui l’Éternel va enlever ton maître d’au-dessus de ta tête ? Et il dit : Je le sais, moi aussi ; taisez-vous.

6Et Élie lui dit : Reste ici, je te prie ; car l’Éternel m’envoie au Jourdain. Et il dit : L’Éternel est vivant, et ton âme est vivante, que je ne te laisserai point. Et ils s’en allèrent eux deux. 7Et 50 hommes d’entre les fils des prophètes allèrent et se tinrent vis-à-vis, à distance ; et eux deux se tinrent auprès du Jourdain. 8Et Élie prit son manteau, et le plia, et frappa les eaux, et elles se divisèrent deçà et delà ; et ils passèrent eux deux à sec.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)