Plusieurs milliers de pages accessibles en format adapté aux lecteurs dyslexiques. Essayer maintenant
Bannière
Le second livre des Rois
Sondez les Écritures - 5e année

2 Rois 3. 1-8

Coalition de Joram, Josaphat et du roi d’Édom

1. Joram monte sur le trône : versets 1-3

Joram monte sur le trône d’Israël. Il commence son règne pendant celui de Joram, fils de Josaphat, roi de Juda (1. 17). Ici, il est contemporain de Josaphat. Cette contradiction apparente semble indiquer que Joram, fils de Josaphat, a régné conjointement à son père pendant les dernières années de celui-ci1.

Trois points montrent la patience de Dieu :

  • 1. À cause de l’humiliation apparente d’Achab, le jugement que l’Éternel avait annoncé par Élie avait été repoussé dans les derniers jours de son fils1 Rois 21. 21, 29. Dieu montre ainsi combien une humiliation même superficielle retient son attention.
  • 2. Mais lorsque Achazia devient roi, ce jugement annoncé ne le frappe pas. Sa chute à travers le treillis de sa chambre haute n’est qu’un sérieux avertissement adressé à sa conscience.
  • 3. Lorsque Joram monte sur le trône à la suite de son frère (Achazia n’ayant pas de fils), l’Éternel patiente encore douze ans avant de le frapper.

Cette patience n’a rien d’une approbationEcclésiaste 8. 11 ; Psaume 50. 21, puisque le jugement sera finalement exécuté.

“Il fit ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel” : l’Esprit de Dieu donne d’abord une appréciation morale. Dieu est attentif à la conduite de l’homme et n’a pas les mêmes critères de jugement que le monde (la réussite sociale, l’intelligence…). Nous trouvons cette même pensée à l’égard de Job comme aussi au sujet de la plupart des rois d’Israël et de Juda.

Pourtant, l’Éternel, qui mesure tout, déclare que Joram a ôté la stèle de Baal. Il ne semble pourtant pas que Joram agisse avec l’énergie de la foi, mais plutôt poussé par une conscience mal à l’aise. Ce n’est pas à la racine du mal qu’il s’attaque – son éloignement de l’Éternel – mais simplement à ses conséquences.

Il s’attache au péché de Jéroboam2 qui, sous l’apparence de la religion du vrai Dieu, est une grossière idolâtrie.

2. Moab se rebelle : versets 4-8

C’est le résultat de l’infidélité d’Achab qui pesait déjà sur Achazia. Dieu utilise la même épreuve que pour son frère (1. 1), afin de toucher le cœur et la conscience de Joram.

Que fait-il ? Il se tourne vers les ressources humaines, plutôt que vers l’Éternel. Dieu ne nous envoie jamais une épreuve pour tester nos prétendues capacités à la surmonter, mais pour que nous recherchions sa face en nous rejetant sur lui.

  • D’abord, le roi passe en revue tout Israël pour savoir sur quel potentiel militaire il peut compter.
  • Ensuite, il se tourne vers Josaphat, roi de Juda. “Viendras-tu avec moi à la guerre contre Moab ?” « L’union fait la force », dit-on communément. La vraie force n’est-elle pas d’obéir au Seigneur ?

C’est la deuxième fois que Josaphat entend une telle question1 Rois 22. 4.

Si Josaphat est un roi pieux à bien des égards, il est, hélas, le roi des alliances douteuses et des compromis. A la même question il apporte la même réponse : “Moi je suis comme toi…” (verset 7). Il semble avoir complètement oublié la leçon qu’il avait reçue lors de son alliance avec Achab2 Chroniques 19. 2.

Y voyait-il, dans un esprit « œcuménique », une occasion de réunifier Juda et Israël ? Mais toute unification née de la volonté de l’homme est vouée à l’échec. L’Éternel n’avait-il pas dit à Roboam, son ancêtre : “C’est de par moi que cette chose a eu lieu” 1 Rois 12. 24 ? L’amabilité, le désir de plaire au monde, la poursuite d’intérêts communs avec lui sont de terribles obstacles à une marche fidèle.

Josaphat déclare à Joram qu’il est comme lui. Il y a pourtant une différence fondamentale entre un roi pieux ayant des relations avec l’Éternel et l’impie fils d’Achab marchant dans les voies de ses parents. C’est en vivant une réelle communion avec le Seigneur que nous serons séparés du monde et de son esprit. Le Seigneur Jésus disait du chef de ce monde : “Il n’a rien en moi” Jean 14. 30.

Josaphat, dans son chemin de propre volonté, demande à Joram le chemin à suivre pour attaquer Moab. Il ne manifeste plus aucune dépendance de l’Éternel. Il est loin de celle montrée par David dans sa lutte contre les Philistins2 Samuel 5. 19-33 et combien son chemin est différent de celui parcouru par Élie avant son enlèvement (2. 1-6) !

“Par le chemin du désert d’Édom”, répond Joram. Il y avait en effet deux routes qui s’offraient à eux : passer par le nord de la mer Morte ou par le sud. C’est ce dernier itinéraire qu’ils choisissent. L’homme du monde que représente Joram ne peut emmener son allié que dans le monde, dont Édom est l’image.

Notes

1Josaphat, ayant régné 25 ans à Jérusalem (1 Rois 22. 42), Joram monte sur le trône d’Israël, la 18e année de son règne (2 Rois 3. 1). 2 Rois 1. 17 donne le début de son règne la 2e année de Joram, fils de Josaphat. Josaphat et son fils auraient régné ensemble à peu près huit ans, c’est-à-dire toute la durée du règne de Joram (2 Chroniques 21. 5). À moins que le deuxième livre des Chroniques ne compte le début du règne de Joram qu’à partir de la mort de Josaphat (voir aussi 2 Rois 8. 16).
2Nous trouvons le péché de Jéroboam ailleurs (1 Rois 12. 26-33). Pour des motifs politiques, ce roi d’Israël passe outre aux ordonnances de l’Éternel et établit un culte pour unifier Israël sous sa main.

2 Rois 3

1Et Joram, fils d’Achab, commença de régner sur Israël à Samarie la dix-huitième année de Josaphat, roi de Juda ; et il régna douze ans. 2Et il fit ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel, non pas toutefois comme son père et sa mère ; et il ôta la stèlea de Baal que son père avait faite. 3Seulement il s’attacha aux péchés de Jéroboam, fils de Nebath, par lesquels il avait fait pécher Israël ; il ne s’en détourna point.

4Or Mésha, roi de Moab, possédait des troupeaux, et payait au roi d’Israël 100 000 agneaux et 100 000 béliers avec leur laineb. 5Et il arriva, à la mort d’Achab, que le roi de Moab se rebella contre le roi d’Israël. 6Et le roi Joram sortit en ce temps-là de Samarie, et passa en revue tout Israël. 7Et il s’en alla, et envoya vers Josaphat, roi de Juda, disant : Le roi de Moab s’est rebellé contre moi ; viendras-tu avec moi à la guerre contre Moab ? Et il dit : J’y monterai ; moi je suis comme toi, mon peuple comme ton peuple, mes chevaux comme tes chevaux. 8Et il dit : Par quel chemin monterons-nous ? Et il dit : Par le chemin du désert d’Édom.

Notes

aou : statue, ou colonne ; comme 10. 26-27.
bou : la laine de 100 000 agneaux et de 100 000 béliers.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)