Joram monte sur le trône d’Israël. Il commence son règne pendant celui de Joram, fils de Josaphat, roi de Juda (1. 17). Ici, il est contemporain de Josaphat. Cette contradiction apparente semble indiquer que Joram, fils de Josaphat, a régné conjointement à son père pendant les dernières années de celui-ci1.
Trois points montrent la patience de Dieu :
Cette patience n’a rien d’une approbationEcclésiaste 8. 11 ; Psaume 50. 21, puisque le jugement sera finalement exécuté.
“Il fit ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel” : l’Esprit de Dieu donne d’abord une appréciation morale. Dieu est attentif à la conduite de l’homme et n’a pas les mêmes critères de jugement que le monde (la réussite sociale, l’intelligence…). Nous trouvons cette même pensée à l’égard de Job comme aussi au sujet de la plupart des rois d’Israël et de Juda.
Pourtant, l’Éternel, qui mesure tout, déclare que Joram a ôté la stèle de Baal. Il ne semble pourtant pas que Joram agisse avec l’énergie de la foi, mais plutôt poussé par une conscience mal à l’aise. Ce n’est pas à la racine du mal qu’il s’attaque – son éloignement de l’Éternel – mais simplement à ses conséquences.
Il s’attache au péché de Jéroboam2 qui, sous l’apparence de la religion du vrai Dieu, est une grossière idolâtrie.
C’est le résultat de l’infidélité d’Achab qui pesait déjà sur Achazia. Dieu utilise la même épreuve que pour son frère (1. 1), afin de toucher le cœur et la conscience de Joram.
Que fait-il ? Il se tourne vers les ressources humaines, plutôt que vers l’Éternel. Dieu ne nous envoie jamais une épreuve pour tester nos prétendues capacités à la surmonter, mais pour que nous recherchions sa face en nous rejetant sur lui.
C’est la deuxième fois que Josaphat entend une telle question1 Rois 22. 4.
Si Josaphat est un roi pieux à bien des égards, il est, hélas, le roi des alliances douteuses et des compromis. A la même question il apporte la même réponse : “Moi je suis comme toi…” (verset 7). Il semble avoir complètement oublié la leçon qu’il avait reçue lors de son alliance avec Achab2 Chroniques 19. 2.
Y voyait-il, dans un esprit « œcuménique », une occasion de réunifier Juda et Israël ? Mais toute unification née de la volonté de l’homme est vouée à l’échec. L’Éternel n’avait-il pas dit à Roboam, son ancêtre : “C’est de par moi que cette chose a eu lieu” 1 Rois 12. 24 ? L’amabilité, le désir de plaire au monde, la poursuite d’intérêts communs avec lui sont de terribles obstacles à une marche fidèle.
Josaphat déclare à Joram qu’il est comme lui. Il y a pourtant une différence fondamentale entre un roi pieux ayant des relations avec l’Éternel et l’impie fils d’Achab marchant dans les voies de ses parents. C’est en vivant une réelle communion avec le Seigneur que nous serons séparés du monde et de son esprit. Le Seigneur Jésus disait du chef de ce monde : “Il n’a rien en moi” Jean 14. 30.
Josaphat, dans son chemin de propre volonté, demande à Joram le chemin à suivre pour attaquer Moab. Il ne manifeste plus aucune dépendance de l’Éternel. Il est loin de celle montrée par David dans sa lutte contre les Philistins2 Samuel 5. 19-33 et combien son chemin est différent de celui parcouru par Élie avant son enlèvement (2. 1-6) !
“Par le chemin du désert d’Édom”, répond Joram. Il y avait en effet deux routes qui s’offraient à eux : passer par le nord de la mer Morte ou par le sud. C’est ce dernier itinéraire qu’ils choisissent. L’homme du monde que représente Joram ne peut emmener son allié que dans le monde, dont Édom est l’image.