Si la grâce a un effet sur les bandes des Syriens, elle n’atteint pas leur roi. Il assiège Samarie. La famine sévit. Cette épreuve n’est pas le fait des Syriens, car Dieu désire parler à son peuple infidèle.
La famine est la conséquence de la présence de l’ennemi. Le but de Satan est d’affamer le peuple de Dieu, en le privant de nourriture spirituelle.
Au lieu de produire l’humiliation, la famine manifeste l’égoïsme monstrueux de ces deux femmes aux sentiments dénaturésLévitique 26. 27-29 ; Deutéronome 28. 53-55 ; Jérémie 19. 9 ; Lamentations de Jérémie 4. 10.
Le roi d’Israël, choqué par ce qu’il vient d’entendre, déchire ses vêtements, se revêt d’un sac et donne toutes les apparences de la plus grande humiliation.
Malheureusement, ses paroles le trahissent et montrent ses mauvaises dispositions à l’égard d’Élisée qu’il rend responsable des circonstances. N’aurait-il pas dû se souvenir qu’il avait été plusieurs fois délivré des Syriens par le prophète (6. 10) ?
Au milieu du désastre lié au siège de la ville qui excite les esprits, Élisée est assis dans sa maison. La paix qu’il manifeste montre que lui s’attend à l’Éternel.
Le roi va plus loin encore dans l’impiété et attribue le mal qui atteint son peuple à l’Éternel lui-même. “Voici, ce mal est de par l’Éternel ; pourquoi m’attendrais-je encore à l’Éternel ?” (verset 33). Jusqu’alors, il s’attendait éventuellement à l’Éternel pour en tirer un avantage matériel1 Timothée 6. 5. L’homme naturel cherche des responsables partout sauf en lui-même. C’est pourtant là, dans son cœur idolâtre, que réside le véritable problème.
Le peuple assiégé atteint le fond de sa misère. À présent, Dieu peut agir. Aux paroles de meurtre que prononce le roi d’Israël contre lui, Élisée répond par la grâce qui délivre. Elle se manifeste sans rien demander à l’homme, car elle est liée au cœur de Dieu.
Cette délivrance rappelle la bonne nouvelle du salut, annoncée au monde perdu juste après que le Seigneur a été crucifié.
“Écoutez” (verset 1) : c’est la responsabilité de chacun de se l’approprier.
La grâce rencontre immédiatement l’incrédulité. Le capitaine, sur la main duquel le roi s’appuie, se moque des propos du prophète. Le roi d’Israël met toute sa confiance sur lui, un homme totalement incrédule.
Élisée annonce alors le jugement qui frappera le capitaine. L’incrédulité est une offense à Dieu. Il sera le seul à ne pas profiter de la délivrance.
Quatre hommes lépreux sont assis à la porte de la ville. Voilà les instruments dont l’Éternel va se servir pour apporter la bonne nouvelle de la délivrance à ce pauvre peuple. Il se glorifie dans ce qui est méprisé1 Corinthiens 1. 28.
Terrible dilemme pour ces quatre hommes !
C’est à cette dernière solution qu’ils se résignent. Quel paradoxe ! Il y a moins de risque de mort en se livrant à l’ennemi qu’en allant retrouver leurs concitoyens.
Mais dans ce lieu de mort que devrait être le camp syrien, ils découvrent que le Seigneur les a précédés et a remporté une éclatante victoire. Le Seigneur a mis en fuite toute l’armée ennemie, sans aucune intervention humaineProverbes 28. 1 ; Lévitique 26. 36, 37. Dieu n’a besoin de personne. Si aucun serviteur n’est préparé pour le servir, il agit seul.
Les quatre lépreux sont les premiers délivrés. Nous étions comme eux ; des pécheurs dans une situation désespérée, voués à une mort certaine et éternelle. Mais celle-ci est maintenant annulée pour nous croyants. Comme ces lépreux qui s’emparent du butin, nous sommes invités à saisir tous les trésors que l’œuvre de Christ nous a acquis.
“Ce jour est un jour de bonnes nouvelles et nous nous taisons” (verset 9). Ces lépreux réalisent qu’ils ne peuvent garder une telle information pour eux-mêmes. Combien la bonne nouvelle du salut par Jésus Christ devrait davantage remplir nos cœurs, pour que nous la communiquions à ceux qui nous entourent et qui vont à leur perte2 Corinthiens 6. 2 !
Quatre attitudes se manifestent dans ce chapitre :
Malgré l’incrédulité, la grâce souveraine de Dieu éclate. L’Éternel ne se complaît pas dans le jugement. Sa grâce ne dépend jamais de notre piété ou de notre fidélité, mais elle trouve, dans la misère de l’homme, l’occasion de se glorifier.