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Le second livre des Rois
Sondez les Écritures - 5e année

2 Rois 4. 8-37

La Sunamite

1. Une maison hospitalière : versets 8-11

La veuve du premier paragraphe de notre chapitre est bien différente de la femme qui nous est présentée ici. La première est veuve et pauvre, celle-ci est riche et a son mari. Pourtant quelle que soit leur condition sociale ou leur situation familiale, elles ont l’une et l’autre besoin du secours de l’Éternel.

Cette femme Sunamite utilise ses ressources matérielles pour le bien d’ÉliséeLuc. 8. 2, 3. Élisée se retirait là, et il était à l’aise dans cette maison. On pense à la maison de Marthe et Marie, dans laquelle le Seigneur s’est souvent arrêtéLuc. 10. 38, à celle de Lydie qui s’ouvre pour recevoir Paul et SilasActes 16. 14. N’oublions pas l’hospitalitéHébreux 13. 1, 2.

Quel beau témoignage avait rendu Élisée ! La Sunamite discerne le caractère de séparation et de consécration de son hôte. Elle associe son mari dans son projet d’aménager un logement au prophète. Bien que plus spirituelle que lui – la suite du récit le montre – elle ne manifeste aucune indépendance vis-à-vis de son mari.

Elle discerne parfaitement ce qu’il y a lieu de mettre dans la chambre d’Élisée. Pas de luxe inutile, malgré les moyens dont elle dispose. Elle fait abstraction de sa position pour ne penser qu’à ce qui convient à un homme pour qui les richesses matérielles n’ont aucun attrait.

2. Entretien d’Élisée avec la Sunamite : versets 12-17

Élisée est sensible aux attentions qui lui sont témoignées. Pourtant quand il fait appeler son hôtesse, la parole qu’il lui adresse est une épreuve pour sa foi : “Faut-il parler pour toi au roi ?” (verset 13). Y a-t-il chez elle quelque désir d’augmenter ses ressources dans ce monde ? Nous verrons au chapitre 8 que ces biens matériels lui seront donnés en plus, en un temps de besoinMatthieu 6. 33.

“J’habite au milieu de mon peuple” (verset 13). Cette femme manifeste “la piété avec le contentement” 1 Timothée 6. 6. Elle se réjouit d’appartenir au peuple de Dieu, malgré l’impiété qui le caractérise.

Pourtant, si belle que soit sa foi, elle ne s’élève pas jusqu’à la promesse que lui fait Élisée : “Tu embrasseras un fils” (verset 16).

Pourtant, ce que l’Éternel promet s’accomplitÉphésiens 3. 20. Un bébé qui arrive dans une famille est une source de joie pour tous ses membres.

3. La mort de l’enfant : versets 18-21

Quelques années passent, l’enfant grandit, et à l’époque de la moisson il est frappé par ce qui semble être une insolation mortelle (verset 19).

L’enfant se plaint de maux de tête. Le père n’est pas à même de comprendre la souffrance de son fils. Le travail de la moisson accapare-t-il à ce point son esprit et son cœur ?

La tendresse d’une mère aimante est sans ressource devant l’inexorable œuvre de la mort. Quel profond exercice de foi pour des parents croyants de réaliser que leurs enfants sont, par nature, morts dans leurs fautesÉphésiens 2. 5 ! Il faut une intervention divine pour les amener à la vie. Ils n’ont d’autre ressource que de s’adresser au Seigneur pour qu’il fasse son œuvre dans le cœur et la conscience de leurs enfants.

L’attitude de la Sunamite illustre cela : elle couche son fils mort dans la chambre qu’elle avait préparée pour Élisée. Elle réalise que seul celui dont Élisée est le messager peut intervenir pour faire vivre son fils.

La Sunamite ferme la porte. Pour la deuxième fois une porte se ferme dans ce chapitre. Elle ne se lamente pas indéfiniment. Elle agit avec foi, cherchant du secours là où elle sait le trouver. Cette femme de foi illustre ce verset du N.T. : “Les femmes reçurent leurs morts par la résurrection” Hébreux 11. 35.

Comme la Sunamite, Abraham aussi reçoit la promesse d’un fils lors de la visite d’un envoyé de Dieu. Malgré l’incrédulité que manifeste Sara, l’Éternel tient ses promesses. Mais comme la Sunamite, il doit renoncer à ce fils. Il le met sur l’autel à MorijaGenèse 22. Il recevra son fils par la résurrectionHébreux 11. 19. On peut également rapprocher ce récit de celui de la veuve de Sarepta. Son fils était déjà né lorsqu’Élie entre en contact avec elle. Mais son fils meurt aussi. Il faut alors l’intervention divine pour qu’il ressuscite.

4. La Sunamite va vers Élisée : versets 22- 31

Le chemin de la foi est difficile ; la Sunamite a, au moins, cinq obstacles à surmonter :

  • 1. Le raisonnement : « Pourquoi l’Éternel m’a-t-il donné ce fils pour me le reprendre ? » Elle s’en ouvrira à Élisée au verset 28.
  • 2. L’incompréhension de son conjoint. Son mari ne peut l’aider que matériellement (jeunes hommes, ânesse…). Il semble n’être qu’un homme religieux, pour qui la vie spirituelle se résume à quelques formes (nouvelles lunes, sabbats…).

“Tout va bien”, répond-elle à sa question. Sa foi s’élève au-dessus de la scène de mort et compte sur l’Éternel. Elle connaît la foi moins ferme de son conjoint, elle préfère porter seule l’épreuve car elle sait où trouver la ressource.

  • 3. La distance de Sunem au Carmel. Elle est d’environ 25 km.
  • 4. L’attitude de Guéhazi qui veut la repousserLuc 18. 39.
  • 5. Le fait qu’Élisée envoie Guéhazi plutôt que d’y aller lui-même (versets 29-31) Luc 9. 40.

Lorsque Guéhazi l’interroge de la part d’Élisée, elle ne dit rien du terrible combat de son âme (verset 26). C’est à l’homme de Dieu qu’elle veut exposer toute sa détresse.

Guéhazi veut la repousser (verset 27). L’homme dans la chair ne peut comprendre le chemin de la foiMatthieu 15. 23. “Laisse-la”, dit Élisée : lui seul est à même de comprendre ce qui anime cette femme éprouvée.

“L’Éternel me l’a caché” : cette remarque montre combien Élisée vivait habituellement dans l’intimité des pensées de l’Éternel. Dieu avait pourtant des motifs pour cacher cette circonstance à son serviteur. Si Élisée avait su l’enfant malade, ne se serait-il pas précipité ? Quelle différence avec le Seigneur qui savait à l’avance tout de l’état de Lazare maladeJean 11. 6. Il fallait que la patience ait son œuvre parfaite dans le cœur de la SunamiteJacques 1. 4.

L’épreuve a produit en elle un profond travail de conscience. Aussi parle-t-elle à Élisée des motifs qui l’ont fait agir (verset 28). Elle peut dire que dans toute cette affaire, elle n’avait rien demandé, c’est-à-dire que la naissance de son enfant n’était pas le fruit de sa volonté propre. Elle est souvent à l’origine de toutes nos misères.

En envoyant Guéhazi, Élisée cherche peut-être à se dispenser d’un exercice profond. Mais les dispositions humaines qu’Élisée prend en envoyant Guéhazi ne peuvent satisfaire la foi de la Sunamite.

“L’Éternel est vivant et ton âme est vivante, que je ne te laisserai point !” (verset 30). Combien cette parole pouvait toucher le cœur d’Élisée ! Lui-même ne l’avait-il pas prononcée, mot pour mot, lorsqu’il suivait Élie (2. 2, 4, 6) ? Élisée se met alors en marche. Guéhazi vient à leur rencontre. Son échec fait penser à celui des disciplesMarc 9. 18. La foi manquait aux disciples comme à GuéhaziMarc 9. 29.

5. La résurrection de l’enfant : versets 32-37

Élisée ferme la porte. Pour la troisième fois dans ce chapitre. L’intensité du combat nécessite l’isolementMatthieu 6. 6. Connaissons-nous ces moments de retraite où dans le secret nous combattons par la prière pour le peuple de Dieu ?

Mais si, pour que l’enfant naisse, il avait suffi d’une parole (verset 16), pour le faire revenir à la vie – image de la nouvelle naissance – il faut un travail pénible.

Le retour à la vie du fils de la veuve de Sarepta s’opère plus facilement1 Rois 17. 17-24. Ici, l’incrédulité et les moyens humains, notamment l’intervention de Guéhazi, ont entravé la puissance divine.

Ces deux résurrections sont les seules rapportées dans l’A.T. 1 Nous pouvons les rapprocher des trois résurrections opérées par le Seigneur Jésus, quand il était sur la terre, à savoir :

  • Le fils de la veuve de NaïnLuc 7. 11-17 ;
  • La fille de JaïrusLuc 8. 49-56 ;
  • LazareJean 11.

Mais si Élisée supplie (verset 33), et Élie crie1 Rois 17. 20, le Seigneur, lui, commande. Il est “la résurrection et la vie” et c’est comme chef qu’il ordonne à la mort de lâcher sa proie.

Élisée se couche sur l’enfant (verset 34). Il s’identifie avec le mort. Christ s’est identifié avec l’homme mortel pour nous délivrer de la mort éternelle.

Par trois fois dans ce chapitre, Élisée fait appeler la Sunamite :

  • 1. pour éprouver sa foi (verset 12) ;
  • 2. pour lui annoncer la naissance de son fils (verset 15) ;
  • 3. pour qu’elle reçoive son fils par la résurrection (verset 36).

Elle prend alors son fils, elle ne dit rien ; son cœur déborde d’une joie et d’une reconnaissance inexprimables ; elle adore silencieusement.

Notes

1Si on compte pas celle rapportée dans ce livre des Rois (13. 21) qui a un caractère un peu particulier.

2 Rois 4

8Et, un jour, il arriva qu’Élisée passa par Sunem ; et il y avait là une femme riche, et elle le retint pour manger le pain. Et il se trouva que, chaque fois qu’il passait, il se retirait là pour manger le pain. 9Et elle dit à son mari : Voici, je connais que c’est un saint homme de Dieu qui passe chez nous continuellement. 10Faisons, je te prie, une petite chambre haute en maçonneriea, et mettons-y pour lui un lit, et une table, et un siège, et un chandelier ; et il arrivera que, quand il viendra chez nous, il se retirera là. 11Or, un jour, il arriva qu’il vint là, et qu’il se retira dans la chambre haute et y coucha. 12Et il dit à Guéhazi, son jeune homme : Appelle cette Sunamite. Et il l’appela, et elle se tint devant lui. 13Et il dit à Guéhazib : Dis-lui, je te prie : Voici, tu as montré pour nous tout cet empressement ; qu’y a-t-il à faire pour toi ? Faut-il parler pour toi au roi, ou au chef de l’armée ? Et elle dit : J’habite au milieu de mon peuple. 14Et il dit : Qu’y a-t-il donc à faire pour elle ? Et Guéhazi dit : Eh bien, elle n’a pas de fils, et son mari est vieux. 15Et [Élisée] dit : Appelle-la. Et il l’appela. Et elle se tint dans la porte. 16Et il [lui] dit : À cette même époque, quand ton terme sera làc, tu embrasseras un fils. Et elle dit : Non, mon seigneur, homme de Dieu, ne mens pas à ta servante ! 17Et la femme conçut, et enfanta un fils à cette même époque, quand son terme fut làc, comme Élisée lui avait dit.

18Et l’enfant grandit : et il arriva qu’un jour il sortit vers son père, vers les moissonneurs ; 19et il dit à son père : Ma tête ! ma tête ! Et [le père] dit au serviteurd : Porte-le à sa mère. 20Et il l’emporta, et l’amena à sa mère ; et il resta sur ses genoux jusqu’à midi, et mourut. 21Et elle monta, et le coucha sur le lit de l’homme de Dieu ; et elle ferma la porte sur lui, et sortit. 22Et elle appela son mari, et dit : Envoie-moi, je te prie, un des jeunes hommes, et une des ânesses, et je courrai jusqu’à l’homme de Dieu ; et je reviendrai. 23Et il dit : Pourquoi vas-tu vers lui aujourd’hui ? Ce n’est ni nouvelle lune ni sabbat. Et elle dit : Tout va bien. 24Et elle fit seller l’ânesse, et dit à son jeune homme : Mène-la, et marche ; ne m’arrête pas dans la course, à moins que je ne te le dise.

25Et elle s’en alla, et vint vers l’homme de Dieu, sur la montagne du Carmel. Et il arriva que, quand l’homme de Dieu la vit de loine, il dit à Guéhazi, son jeune homme : Voici cette Sunamite ! 26Cours maintenant, je te prie, à sa rencontre, et dis-lui : Tout va-t-il bien ? Ton mari va-t-il bien ? L’enfant va-t-il bien ? Et elle dit : Bien. 27Et elle vint vers l’homme de Dieu sur la montagne, et elle le saisit par les pieds ; et Guéhazi s’approcha pour la repousser ; et l’homme de Dieu dit : Laisse-la, car son âme est dans l’amertume, et l’Éternel me l’a caché et ne me l’a pas déclaré. 28Alors elle dit : Ai-je demandé un fils à mon seigneur ? N’ai-je pas dit : Ne me trompe pas ? 29Et il dit à Guéhazi : Ceins tes reins, et prends mon bâton en ta main, et va-t’en : si tu trouves quelqu’un, ne le salue pas, et si quelqu’un te salue, ne lui réponds pas, et tu mettras mon bâton sur le visage du jeune garçon. 30Et la mère du jeune garçon dit : L’Éternel est vivant, et ton âme est vivante, que je ne te laisserai point ! Et il se leva, et s’en alla après elle. 31Et Guéhazi les devança, et il mit le bâton sur le visage du jeune garçon, mais il n’y eut pas de voix, pas de signe d’attention. Et il s’en retourna à la rencontre d’Éliséef, et lui rapporta, disant : Le jeune garçon ne s’est pas réveillé.

32Et Élisée entra dans la maison, et voici, le jeune garçon était mort, couché sur son lit. 33Et il entra, et ferma la porte sur eux deux, et supplia l’Éternel. 34Et il monta, et se coucha sur l’enfant, et mit sa bouche sur sa bouche, et ses yeux sur ses yeux, et ses mains sur ses mains, et se courba sur lui ; et la chair de l’enfant se réchauffa. 35Et il se retirait et allait par la maison, tantôt ici, tantôt là ; et il montait, et se courbait sur lui. Et le jeune garçon éternua par sept fois, et le jeune garçon ouvrit ses yeux. 36Et [Élisée] appela Guéhazi, et [lui] dit : Appelle cette Sunamite. Et il l’appela, et elle vint vers lui. Et il dit : Prends ton fils. 37Et elle vint et tomba à ses pieds, et se prosterna en terre ; et elle prit son fils et sortit.

Notes

aou : sur le mur.
blitt. : il lui dit.
clitt. : selon le temps de vie ; comp. Genèse 18. 14.
dplus loin : jeune homme.
elitt. : vis-à-vis, à distance.
flitt. : à sa rencontre.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)